DE LA POUDRE AU VERNIS – CHAPITRE I

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Je vous emmène dans l’univers de ces fameux produits de beauté qui ont une place de choix dans nos trousses à maquillage. Pour ce premier chapitre, place au vernis. Comment cet étonnant rituel a pris, au fil du temps, les commandes de nos manucures ? C’est la question du jour.

Je ne doute pas que vous soyez informée sur le sujet. Pour ma part, j’avoue l’avoir découvert lors de mes recherches (acharnées?). Je ne savais rien sur le vernis. Généreuse comme je suis, je souhaitais vous emmener vers ces temps où le vernis n’existait pas. Enfin, il n’était pas tel que nous le connaissons aujourd’hui et son usage bien différent.

Bien avant notre ère (ça remonte vraiment), les hommes teintaient leurs ongles avec une coloration qui variait selon leur classe sociale : noir pour les plus aisés, vert pour ceux qui l’étaient moins. Nous sommes alors à quelques 3000 ans avant notre ère. Durant cette période, en Chine, ceux qui détenaient les richesses portaient eux aussi leurs ongles peints (mes recherches n’indiquaient pas la couleur). On sautera allègrement quelques époques (Egypte Antique, Grèce Antique, etc.) durant lesquelles colorer ses ongles aurait été réservé à une classe sociale supérieure.

Puis, le trou noir, no vernis. L’usage a repris à la Renaissance. Je vous la fais courte. Onguent, huile, poudre, les ongles étaient mis en beauté, toujours polis. Pour la propreté cela dépendra des époques.

Mais alors comment en est-on arrivé au vernis, à cette fameuse laque ? Grâce à une femme, Michèle Ménard, qui en 1920 s’inspira de la peinture ultra brillante utilisée dans l’industrie automobile pour créer le premier véritable vernis à ongles à base de nitrocellulose. La révolution industrielle, les nouveaux composants « miraculeux » sont en plein boum. Les frères Revson (en 1935) s’engouffrent dans la brèche, la niche, pas fous les frangins. Ils auraient mis au point avec le chimiste Lachman leur fameux vernis et l’ont surtout commercialisé à grande échelle sous la marque REVLON. D’autant que rapidement ils ont associé le vernis au rouge à lèvres. Vraiment bons les frérots. Comment, vous portez à la bouche non maquillée des ongles parfaits ? Oh my god ! (version soft). Du coup pour être raccords, vernis et lipstick deviennent complices sur la couleur. Et c’est le jackpot pour REVLON. Il n’est pas resté longtemps seul sur ce marché.

Pour la pose, la base de l’ongle et le haut n’étaient pas vernis. C’est le look Moon. A remettre au goût du jour si ce n’est pas déjà fait. Ce ne sera pas Kate Middleton qui pourra se lancer à booster une tendance vernis. Pour cause d’univers royal elle ne peut porter que du nude ou du transparent, la Reine Mère veille. Et pas qu’elle, car le vernis n’a pas toujours eu bonne réputation. Comme si avoir les ongles peints pouvaient influer sur les mœurs ! Bref, les stars (époque hollywoodienne) l’ont porté haut et du coup le vernis s’est « popularisé », « démocratisé » et a été adopté. Les people influencent toujours.

le look Moon.

Aujourd’hui, non seulement les vernis se déclinent dans toutes les couleurs (et on ne parle plus de code social) mais en plus le nail art s’est lui aussi imposé. Fleurissement de bar à ongles, de comptoirs, de professionnels du genre qui vous proposent des ongles (et des mains) de stars. Ouais, et moi je reste baba devant leur savoir-faire, parce que pour la pose du vernis, ma nullité est définitivement acquise. J’ai bien essayé les derniers « gadgets » qui promettent l’absence de tout débordement, de pose parfaite, mais non, ça ne marche pas pour moi. Oh ! Je vais être o-bli-gée de me rendre en institut.

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Source : Introduction to Cosmetic Formulation and Technology – De Gabriella Baki, Kenneth S. Alexander

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