MOI, PUR JUS ?

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Initié aux Etats-Unis, le « body positivisme » ou « body positive », qui revient à s’accepter comme on est, est un peu à la traine ailleurs. En soi ce mouvement pour un « corps positif « pourrait être salvateur. A bas les complexes en tout genre et vive moi en maillot!

Plus qu’une tendance, mais un ras-le-bol du « perfect body », ce mouvement agit et se développe, même lentement. Grâce à lui les marques distillent quelques images plus vraies que nature et je pourrais peut-être me sentir mieux. Des réactions marketing qui ne concernent ni toutes les marques ni tous les produits. Faut pas rêver. Mais bon, ce qui se passe est semble-t-il déjà un grand pas. Les formes existent enfin et pas que sur moi. Cela rassure tout de même un peu et favorise le body positivisme. Allez, on y croit ! Accepter son corps tel qu’il est n’est pas juste une question de surpoids ou de quelques grammes en trop non conforme aux silhouettes mannequins qui minent le moral. Il s’agit aussi de s’accepter avec ses marques, ses taches, ses poils, etc. Avoir l’esprit #bodypositive.

Ces deux mots deviennent un mantra pour celles et ceux qui ont décidé de ne plus faire comme si et encore moins de se cacher. Cela augmente leur confiance, leur acceptation et diminue les complexes. Forcément, plus on est à être dans la même attitude plus on se fond dans le mouvement et on gagne en affirmation de soi : « je ne suis pas la seule (ou le seul) ».

Evidemment que c’est rassurant, réconfortant de voir que d’autres osent les couleurs et laisse tomber le noir (qui affine, dissimule) et l’opération camouflage qui va avec. Dans le body positivisme chacun.une prendra ce qu’il.elle voudra. Il ne s’agira pas de se coller au dernier régime à la mode (on l’aura bien compris) ni de se précipiter sur les tapis des salles de sport (on l’aura compris aussi). Ce n’est pas du healthy (santé à tout prix, corps sain et esprit sain ou à peu près) ni du fat (vive le retour du gras). C’est juste se regarder dans le miroir et se dire ok !

Je suis donc je suis, avec mes cicatrices, mon corps imparfait (selon les codes). Supporter le regard des autres sans aucun effet sur soi (ça glisse). Mes jambes ne sont pas nickel ? Et alors ?

A trop vouloir miser sur le parfait, le rien qui dépasse, le lisse, celles et ceux qui ne peuvent pas rentrer dans ce créneau ou ne veulent pas ou ne veulent plus, s’inscrivent, se retrouvent dans le body positivisme. A priori cela ne nuit à personne, pas de préceptes délirants, pas de contrainte, pas un autre diktat à la place d’un diktat (encore que, on pourrait se le demander). Et d’ailleurs je me le demande. Je ne suis pas Madonna (aisselles pas épilées) ni Rhianna (légère prise de poids). Allez ! On s’aime comme on est, il le faut. Je me laisse les poils là où je veux. Non mais oh ! Si je ne m’aime pas complètement c’est quoi le problème ? J’ai le droit non ? Quant à mes poils, je préfère l’épilation au caramel qui est particulièrement efficace sur les rebelles et ces satanées doubles ou triples repousses.

Et pour étayer cet argumentaire imparable s’il en est, le « body neutrality » ou « neutral » vient à ma rescousse. Il est la note de souplesse qui manquait au body positivisme, celle qui permet de se dire « je n’aime pas tout chez moi et c’est comme ça, je fais ce que je peux avec mon body qui me plaît qu’à moitié et que je n’assume pas complètement ». Il y aura toujours un élément pour permettre au curseur de se placer là où je veux, quand je veux, le garde-fou de la pensée (presque unique).

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