Arnaud Dolmen, le batteur antillais nominé aux Victoires du Jazz 2022

Le batteur et compositeur Saintannais poursuit sa fulgurante ascension. S’il cumule déjà les distinctions – « Révélation de l’année 2017 » (Jazz Magazine), « Top 5 des meilleurs batteurs de 2021 » (Jazz Magazine et Jazz News) – , sa nomination aux Victoires du Jazz 2022 est désormais officielle, aux côtés de Julien Alour (trompette) et Léon Phal (saxophone) dans la catégorie « Révélation ». Le verdict du jury sera divulgué en juillet prochain.

Cette nomination, bien que remarquable, n’est pas réellement surprenante au vu de son brillant parcours. Il faut savoir qu’Arnaud Dolmen – qui a déjà joué sur plus de 80 albums ! – fait partie des artistes de jazz les plus plébiscités de sa génération.

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Originaire de Sainte-Anne (Guadeloupe), il étudie le ka dès l’âge de cinq ans, puis la batterie à l’Atelier Marcel Lollia sous la direction de Georges Troupé. Dès l’adolescence, il révèle son talent au sein de l’orchestre Kimbòl. En 2008, fraîchement diplômé de l’école Dante Agostini (Toulouse), il débute sa carrière professionnelle aux côtés d’artistes caribéens tels que Soft, Franck Nicolas ou encore Dédé Saint-Prix. Fin 2009, il s’installe à Paris et multiplie les rencontres, collaborations et sessions d’enregistrements l’entraînant en tournées partout en France et à l’international.

Arnaud Dolmen en concert avec son quartet au Festival Jazz à la Villette (2019). © CA. Trégouët

Avec un tel rythme de vie, il parvient à sortir son premier album « Tonbé Lévé » en 2017. L’opus sera accueilli à bras ouverts par le public et la critique, et le propulsera, selon les médias spécialisés, au rang des artistes les plus intéressants de sa génération. Parmi ses créations de jazz contemporain fusionnées aux rythmiques caribéennes dont celle du Gwoka, figurent des invités de renom tels que le pianiste Mario Canonge ou le guitariste Lionel Loueke.

Après de nombreuses représentations aux côtés de Jacques Schwarz-Bart, David Linx, Bojan Z, Samy Thiébault, Olivier Ker Ourio, Alfredo Rodriguez, Naïssam Jalal ou Laurent de Wilde, il signe un deuxième album, « Adjusting », sorti en ce début d’année chez Gaya Music. Fort de ses quinze ans de carrière, Arnaud y révèle un peu plus encore sa personnalité profonde.

© Tiwel

Par téléphone depuis le salon Jazzahead en Allemagne, il nous décrit son nouveau concept : « Adjusting est un message personnel dans lequel j’ai tenté de retranscrire un sentiment, une émotion liée à mes nombreuses rencontres, pérégrinations et découvertes musicales. Ces expériences et échanges obligent à « s’ajuster » en permanence à l’autre, à s’accorder entre musiciens de cultures différentes pour mieux se comprendre, mieux se connaître et donner le meilleur de soi-même. » 

« Adjusting » offre ainsi un véritable voyage.

Libres, originales, parfois intenses (The gap), parfois beaucoup plus douces (Ti moun gaya) les douze pistes traduisent la grande ouverture d’un esprit cosmopolite et manifestement jazzy. Complexes, les remarquables polyrythmies sont affirmées et restent teintées de références à son héritage caribéen. Les musiciens et invités sont nombreux : Moonlight Benjamin (voix), Naïssam Jalal (flûte), Leonardo Montana (piano), Samuel F’hima (contrebasse), Francesco Geminiani (saxophone), Ricardo Izquierdo (saxophone), Adrien Sanchèz (saxophone) et Vincent Peirani (accordéon).

Le véloce Saintannais qui a reçu la médaille d’honneur de sa ville natale le 10 avril dernier, sera de retour en Guadeloupe en juin prochain dans le cadre de la manifestation « Première rencontre autour du piano ».

Couverture de l’album Adjusting. © Guillaume Saix WebmyArt

Ecoutez « The Gap (Studio session) » ici :
https://www.youtube.com/watch?v=-8po2SWulow&list=OLAK5uy_mlx_WYdybqkRdLFSH3Ak-shncxAPrDpu8

FB / Insta / Twitter : arnauddolmen
Arnauddolmen.com

Texte: Mathias Flodrops 

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