LE NOUVEL AN… AN TAN LONTAN

BONNE ANNEE!!! (meuf t’es lourde)

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Oui, bon t’inquiètes, c’est le dernier article sur le nouvel an après promis, j’arrête…

Aujourd’hui j’ai envie d’évoquer les vraies traditions du nouvel an.

Sérieux quoi, on a pas toujours mangé du saumon, des langoustes et du magret de canard à la sauce groseille péyi, bu du champagne et fait des feux d’artifices…

Ils faisaient quoi les gens avant?

Ben c’est ce que j’ai demandé à mes parents et grands parents dimanche, autour d’une bonne galette bien grasse!

Bref ma famille me raconte comment on célébrait la nouvelle année en 50’s 60’s 70’s!!

 

LE GRAND NETTOYAGE

Fok pa jou dlan pren épi la kay ou ni la poussiè! Maman

Ouais le 31 c’était le jour de grand nettoyage!

Le nouvel an, c’était vraiment le signe de renouveau chez les anciens. Il fallait être comme neuf pour accueillir cette nouvelle année. On faisait table rase du passé. Et forcément ça passait par le ménage.

Fallait pas que la poussière de l’année qui se termine soit encore présente l’année d’après!

NEW YEAR’S EVE

En plus de s’occuper de la maison, les gens passaient aussi la journée (et la soirée) à préparer le grand festin du lendemain!

Le concept de réveillon, tel qu’on le connait aujourd’hui n’existait pas vraiment (en tous cas, pas dans ma famille).

On grignotait quelques bonnes choses : du jambon de Noel, du boudin, un peu de gâteau, des dragées quand y’en avait…

A minuit on s’amusait à jeter des « graines », c’est à dire du riz, des lentilles, des haricots…symboles de richesse et d’abondance.

« Nou té ka simin grèn an tout’ kay la! » Maman

(et les gens demeuraient toujours aussi pauvres!)

 

TOUT BAGAY NEF

La première chose qu’on faisait le premier janvier, c’était d’aller à la messe, la première messe de l’année, la messe de l’Aurore, à 5 heures du mat’ oklm!

Et là, pour le coup, il ne suffisait pas juste d’être bien habillé, il fallait porter des vêtements neufs! CQFD!

Si tu avais les moyens, tu pouvais t’acheter une belle tenue et de belles chaussures.
Les « malérés » eux, se procuraient du tissu et confectionnaient eux même leur tenue.

« On allait chez Meier, c’était un magasin de vêtements et de tissus à l’angle de la rue Antoine Siger et Lamartine, la fin lanné té ni yan latché! Tout’ lé maléré a té ka alé la » Mamie

Bien sûr, avec l’arrivée des « soirées de réveillon », les messes sont devenues de plus en plus « folkloriques »!

« Sé la fok té wè moun soti dansé, an dèch an légliz! » Marraine

 

 

autre tradition pratiquée par certains, le « ben démaré ». Pratique magico religieuse, s’effectuant à minuit (ou au lever du jour) à la rivière ou à l’embouchure d’une rivière. Le bèn démaré consiste à se purifier grâce à l’eau et un mélange d’herbes… @atout guadeloupe

 

LE FESTIN DU 1E JANVIER

La nouvelle année, c’était l’occasion pour « lé moun an vil » de venir à la campagne, rendre visite à la famille.

Autant te dire, que ce jour là, on mettait le paquet! Té ni manjé!!

AU MENU
– Le traditionnel pâté en pot
– La soupe zabitan avec le « zo la fanmi » (os du jambon de Noël, qu’on se partageait entre voisin afin de donner du goût à la soupe)
– Le gigot d’agneau ou le coq sur pied
– Riz, haricots rouges, gratin de christophines et surtout gratin de pâtes, un plat dédié aux grandes occasions!

@uneplumedanslacuisine
@sweetkwisine

Pour les becs sucrés y’avait …du soda!
« Ah nou té ka aten’ camion an! Soda a man té inmin sété grapette (raisin) épi orgeat! » Tonton

Et bien sûr, du gâteau!!!
« Té ni gato, nou té ka kriyé sa gato ordiné, gato américain, an gato simp’ quoi! » Maman

Quelques jours plus tard, c’était l’heure de la galette et on oublie la frangipane!
« Sété galette sèche épi nou té ka mété an grèn mayis an didan’y » Maman

@bellemartinique

 

LES ÉTRENNES 

On recevait souvent des cadeaux, les étrennes le premier janvier! Surtout de la part du parrain ou de la marraine.

« Sèl zétren’ parrain fè mwen, sé an mouton! » Papa

On gardait également les pépins des agrumes, que l’on conservait dans son porte-feuilles, en signe de bonne fortune!

On épluchait une orange, sans casser la peau qui formait alors une longue spirale qu’on envoyait en l’air en formulant un vœu! si la peau de l’orange retombait face en l’air, on avait toutes les chances de voir son vœu se réaliser.

@caribfruits

LA DETOX

Nos grands-parents faisaient déjà des détox « après-fêtes »! #domi

Comme j’ai dit précédemment, on préparait la soupe verte ou calalou, ou soupe zabitan. Une soupe à base de zerbaj, un mélange de différentes herbes: épinard, pourpier, feuilles de dachine, fanes de légumes…

Une soupe aux vertus purifiantes et détoxifiantes!

L’angoisse de tous les enfants (qui réalisent en grandissant que c’est trop bon!)

@macuisinecréole

Ensuite venait l’heure de la purge!

Pendant la semaine on faisait la rafréchi:
En gros tu faisais bouillir des herbes, du riz et du thé péyi, et tu prenais ce breuvage tous les matins pendant 5 à 6 jours!

Le samedi ou le dimanche était le jour de la purge:

Il existait plusieurs types de médicaments purgatifs à la pharmacie: limonade de Rogé, Vichy suprême, café et huile de ricin, feuilles de séné ou encore des carrés de chocolat à la magnésie hydratée…

Bref ce jour là, fallait rester à la maison…!

 

Ben voilà comment on fêtait le nouvel an chez nous!

Ben sûr, ces traditions pouvaient fluctuer en fonction des gens, des communes etc…

Et toi t’as demandé à tes parents et grand-parents comment ils préparaient la nouvelle année???

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