A l’occasion de la fête des mères, je vous ai demandé, la semaine dernière, quels étaient, pour vous mamans, les sentiments qui avaient accompagné votre accouchement.
Je voulais vraiment savoir ce que vous aviez ressenti en voyant votre premier né pour la première fois. Qu’est ce qu’on ressent vraiment quand on réalise qu’on est devenu maman?
Une façon d’aborder la maternité sous un angle différent, celui de l’émotion.
Voici vos réponses:
NATIONAL GEOGRAPHIC
J’étais vraiment émue, Mdrrrr … émue, oui,vraiment de voir que y’a quelqu’un à part entière qui est sortie de ton corps quoi et curieuse genre:
« Waouh alors c’est ce que ça fait d’avoir un bébé? C’est trop mignon! »
C’est vraiment spécial comme sensation.
RIEN.
Le soir où j’ai accouché j’ai eu ZÉRO émotion car j’étais shootée à la morphine, je n’ai pas senti que j’accouchais et j’étais complètement dans les nuages.
Au bout de 20 min ma fille est dehors zéro émotion, pas de larmes, pas de papillons dans les yeux comme certaines RIEN!
Au bout de quelques heures on me remonte dans ma chambre et la nuit se passe j’ai ma fille à côté de moi mais il n’y a toujours pas « ce truc »
Le lendemain je souffrais à cause d’une déchirure, mon esprit était concentré sur mes douleurs que j’ai presque envie de dire que « j’ignore » ma fille.
Le lien avec ma fille a commencé à se créer au retour à la maison.
ÇA NE S’EXPLIQUE PAS…
Quand on a posé mon fils sur moi, j’ai ressenti de l’amour mais c’était et c’est une sensation wouaw. C’est plus que de l’amour quand tu aimes ton compagnon. C’est là que je me suis dit « c’est ça l’amour », l’amour inconditionnel celui qui en gros ne s’explique pas mais se ressent.
UN PASSAGE DE TÉMOIN
J’étais hyper impatiente à l’idée d’accoucher et de devenir maman. J’ai eu la chance (car pour moi ça en est une) que le papa ne veuille pas assister à l’accouchement et que ma mère m’y accompagne.
Le passage de témoin a été réel et je me suis sentie pleinement maman au moment où on l’a posée sur moi.
Mais le sentiment de bonheur immense et d’accomplissement s’est accompagné d’une prise de conscience de la responsabilité d’un être vivant à faire grandir, à éduquer…
Les premiers jours se sont donc déroulés entre admiration de mon chef-d’œuvre et angoisse du futur de mon enfant.
UNE MAGIE QUI SE CONSTRUIT
L’accouchement a été difficile. J’ai à peine regardé mon enfant (ce qui m’a valu des regards de jugement de la part du gynéco), je me suis évanouie, puis j’ai dormi 4 heures.
Au final j’ai passé peu de temps avec mon fils à la naissance, donc il n’y a pas eu la magie comme dans les films ou pour certaines mères le coup de foudre a été immédiat. Ça a pris 24h tout du moins pour me rendre compte que j’étais devenue maman.
L’émotion c’est surtout le moment où j’ai su que c’était pour toujours lui et moi. La fois où j’étais lucide et j’ai vraiment posé le regard sur lui bien après l’accouchement.
Mais ce n’est pas inné, on devient maman, cela s’apprend.Heureusement qu’il y a de vraies sages-femmes bienveillantes qui sont là pour rassurer les mères pour ce nouveau rôle et pour créer le lien.
SOUS LE CHOC
Une fois mon fils délivré car le vrai terme c’est « délivrance » autant pour lui que pour moi…
Une des sages-femmes qui m’a accouché me l’a posé sur le ventre et elle m’a dit « c’est bien maman, vous pouvez pleurer … ne vous retenez pas… »
Meuf… j’étais sous le choc… je ne réalisais pas encore que j’avais un fils… pour moi j’étais dans un rêve…
Et bien non c’était bien la réalité et très vite j’allais bien m’en rendre compte
Et c’est là que tu deviens mère selon moi. Les choses sérieuses commencent…
Moi je suis encore en formation de maman… Mais je kiffe ma life!
BESOIN D’UNE PETITE MINUTE
Mon bébé est arrivée avec 1 bon mois d’avance et 17h de travail. Shootée par la péridurale, j’étais abasourdie, je n’étais pas prête.
D’ailleurs si abasourdie que la sage-femme m’a dit « on dirait que cela ne vous fait rien que votre enfant soit là » (elle venait de me le poser sur le ventre).
J’observais ce petit être qui tout d’un coup était dehors et que j’avais tant imaginé.
Après 1 bonne minute quand même, j’ai enfin serré et embrassé mon bébé, et, là, un mélange d’immense joie mais d’angoisse en même temps car j’ai réalisé tout d’un coup que j’étais « Maman », que désormais il faudrait agir, se battre pour 2, que j’avais la responsabilité de cet être à vie.
J’ai fondu en larmes. Quelques jours plus tard, en l’observant de nouveau, j’ai eu l’une des plus grosses crises de larmes de ma vie car j’ai réalisé à quels dangers mon bébé risquait d’être exposé en tant que fille, et en tant que femme plus tard.
Et depuis qu’elle est née, cela fait 2 ans et demi maintenant, elle fait le bonheur de ma vie mais est également ma plus grande source d’angoisse.
JE NE L’AI PAS VUE!
Le jour de mon accouchement même préparée, j’étais stressée, tellement que J’ai vomis dans la salle d’accouchement et je pleurais toutes les larmes de mon corps.
Je récitais dans ma tête mon « je vous salue Marie » pour me calmer et m’aider. En même temps, le médecin qui devait opérer était super désagréable donc ça n’a pas arrangé les choses.
Mais tout cela s’est dissipé quand J’ai enfin entendu ma fille!
Le comble c’est que je ne la voyais pas bien??? je suis myope???.
A ce moment la, je ne voulais que la serrer dans mes bras (impossible, en césarienne, tu as les bras attachés en croix) et la protéger…c’est devenu ça ma mission de maman: chérir et protéger.
J’étais très jalouse de cela car mon compagnon a pu profiter de ce temps pour avoir ce moment privilégié avec elle mais bon, je me suis rattrapée par la suite.
US AGAINST THE WORLD
« Ayen poko ayen man ja ka pléré...car j’ai dû faire « le deuil » de mon accouchement : père parti en formation 1 mois avant le jour J. Mais mes proches étaient là! Lanmou ba yo!
La peur et la tristesse ont tout de même été les sentiments prépondérants du jour J.
En plus, l’anesthésiste s’occupait d’une maman qui a accouché d’un mort né…j’ai entendu les cris de désespoir de la dame ça m’a fragilisée sur le moment.
J’ai ensuite abusé de l’antidouleur si bien que je ne sentais pas que je poussais!
J’aurais pu perdre le bébé!
Mais quand je l’ai vu, j’étais en larmes: joie, tristesse et peur et dès l’instant où on me l’a donné pour la première tétée:
YAN VAG LANMOU ANVAYI MWEN MAFI, YAN LAFOS!!!
À cet instant précis je me suis dit: « aprézan sé you and me ».…
Ma mère m’a dit que quand il est « sorti » je lui ai dit en larmes :
« Maman va te donner beaucoup de tété, tu seras fort »
???? Poutji man di sa? Je ne saurai jamais??????
LE COUP DE FOUDRE
Accouchement extrêmement long, stressant et difficile.
Quand ils ont sorti ma fille, elle était inanimée. Je n’ai même pas eu le temps de l’embrasser qu’ils sont partis avec elle. La panique! 10 minutes après, le soulagement, elle allait bien.
Quand je l’ai enfin vu, mafi man paté sav koumaniè tchimbé tchanmay la!
Mais j’étais tellement soulagée, je me suis sentie envahie par une émotion, de la joie, de la satisfaction, un coup de foudre. Je l’ai mise direct au sein et franchement j’ai ressenti une connexion comme si je l’ai toujours eue.
Je me suis sentie pousser des ailes, tout ça m’a donné confiance en moi. Je me suis affirmée.
Et je me suis dit que c’était ma mission dans la vie (enfin une de mes missions) parce que je reste persuadée que tout le monde n’est pas fait pour avoir des enfants.
VULNERABLE
L’accouchement a été très difficile. Donc quand ma fille est sortie, honnêtement la première chose que je me suis dit c’était « p*** je suis vivante »! Et j ai pleuré. J’étais sous le choc de l’accouchement, je me suis juste dit « oh mon dieu on a survécu. Je me suis pas dit « woaw elle est belle » ou autre.
Après, je sais pas pourquoi mais je me suis sentie vulnérable. La famille c’est ton talon d’Achille. Si on veut m’atteindre mon enfant c’est la clé. »
FRUSTRÉE
Mon fils, je ne l’ai pas eu sur moi, car il avait le cordon autour du cou à la naissance à causes de complications. Je n’ai même pas eu la chance de faire le peau à peau. La première fois que je l’ai vu, il était sous couveuse. Donc ma première émotion fût la frustration.
En plus, je n’ai pas fait ma première nuit avec lui. Sur le coup j’ai été très blessée.
Je l’ai enfin vue le lendemain matin à 7H. C’est là que j’ai réalisé que j’étais maman.
Tout d’abord merci à toutes ces mamans qui ont accepté de raconter ce moment si important dans leur vie de femmes.
Je constate en vous lisant que le contact avec son enfant n’est pas forcément immédiat, dû à des complications obstétricales. Entraînant souvent des petites frustrations chez les nouvelles mamans. Mais visiblement peu importe le moment où le lien se crée, il se crée vraiment et durablement! Bref pour la plupart vous vous êtes bien rattrapées par la suite!
J’espère que cet article permettra à certaines de se remémorer de bons souvenirs, à d’autres de réaliser que leurs histoires ne sont pas forcément des actes isolés, et aux autres.. Ce qui les attend peut-être!
Bonne fête à toutes les mamans! You da best!!!