La rentrée approche à grand pas… enfin!
Enfin on espère! Non parce que vu comment c’est parti je pense que le concept d’école est en danger d’extinction.
Et dans l’histoire, moi, je pense aux parents, et je me dis « mais mon Dieu, ces gens risquent de faire une année entière avec leurs gosses à la maison! » …
Fwison enlè mwen! Tu vois comment je pense aux autres, à leur souffrance!
Epi je me suis demandé, si les parents souffraient vraiment de cette situation? C’est vrai quoi comment les parents ont vécu cette année rythmée par les grèves, le confinement, puis les vacances?
J’ai posé la question aux parents sur Insta, voici leurs réponses.
Alors cette année 2020 avec ses enfants c’était comment?
PRENDRE SON TEMPS
J’ai tout de même apprécié. J’étais pas dans le speed j’ai eu le temps d’être à l’écoute, de m’amuser avec eux, j’ai pris le temps de raconter les histoires le soir sans être dans l’urgence, et surtout me poser pour manger avec eux, prendre le petit-déjeuner.
Même si ils font des bêtises ou n’écoutent pas de temps en temps, j’ai aimé être avec eux. Mon fils pouvait retourner à l’école, de part mon métier, il était sur la liste des parents prioritaires, mais j’ai refusé. Mes enfants ne me gênent absolument pas bien au contraire, plus ils sont avec moi, mieux je me porte.
PRENDRE UN NOUVEAU RYTHME DE VIE
au début j’étais pas très optimiste (rires) d’ailleurs je subissais plus qu’autres choses.
Mais ça s’est vite résorbé, et du coup j’ai bien profité de mes enfants.
J’étais quand même très contente de les renvoyer chez la nounou et au centre aéré parce que j’avais besoin de temps pour moi, et avoir des enfants h24 dans une maison avec toi, ben au final t’as zéro minute pour toi.
Cependant moi ce qui me dérange c’est plus le coté école, même si mes enfants sont en maternelle, ce sont des apprentissages qui leur serviront plus tard, je ne suis pas enseignante donc c’était compliqué! J’ai quand même bossé avec eux, mais je ne sais pas si ça a été efficace.
C’était une belle tranche de vie, mais c’est toujours un peu compliqué parce que les enfants sont imprévisibles et ont toujours besoin d’attention, c’est fatiguant c’est prenant et des fois déprimant, on a parfois envie de souffler, c’est normal on est des humains on peut pas être toujours là à 100% pour eux.
Il faut mettre des barrières pour leur dire: « je suis ta maman mais je suis aussi un humain donc va jouer un peu et après tu pourras me solliciter de nouveau! » (rires).
PEU DE SUIVI PÉDAGOGIQUE
Personnellement avec une enfant en grande section de maternelle je n’ai pas pu assurer le suivi pédagogique. Trop compliqué et pas le temps. J’ai abandonné …
Je sais je n’en suis pas hyper fière. Elle est allée à l’école fin juin.
Aussi ça fait maintenant 3 semaines avec les congés que je peux m’occuper de lui faire reprendre un peu les exercices envoyés par la super maîtresse pendant le confinement.
A vrai dire je suis assez inquiète en effet au sujet de la rentrée. En juin je me suis demandée pourquoi il ne reportaient pas la sortie des classes au moins à mi juillet ( comme avant)… mais bon.
J’ai pris le confinement pour un temps particulier que je n’aurais jamais eu en temps normal. Après je suis dans des conditions privilégiées donc …
Et bien sûr je peux rester h24 avec mes gosses sans criser ni déprimer!! ???
UNE BELLE PÉRIODE
C’était la plus belle époque de ma vie avec mes enfants!
J’ai eu le temps de faire des choses avec eux, de leur donner du temps comme jamais, des câlins, des jeux!!!
PLUS MÈRE QUE FEMME
La grève au début m’a déstabilisée car j’ai du trouver de quoi occuper mes deux grands j’ai même dû les emmener au boulot avec moi parfois.
Ensuite en ce qui concerne le confinement, une fois que j’ai compris que tout et tout le monde était à l’arrêt j’ai décidé de lâcher prise sur la situation et de le prendre comme des vacances (ô combien méritées!)
Donc j’ai adoré parce que j’ai vraiment passé des moments de qualité avec mes enfants, surtout que mes deux petits ont 2 ans et demi et qu’ils apprennent plein de nouvelles choses à cet âge.
Les vacances par contre c’est vraiment la fin du marathon ? avec la reprise du boulot il m’a fallu remettre ma société à flot et avec 4 enfants à gérer, même si papa donne tout aussi, c’est super dur.
Là je tiens au mental en priant pour qu’on ne soit pas reconfinés en septembre ? et là j’espère pouvoir prendre quelques jours off quand ils seront à l’école pour poser mon cerveau et refroidir les circuits!
Concernant ma vie de femme, c’est compliqué de lier les deux, mère et femme.
Il y a des femmes que ça ne gène pas mais moi… ma santé mentale repose sur le fait que je puisse alterner mes différents rôles au cours d’une journée / semaine pour me retrouver et accorder de la place à la mère, la femme, l’épouse, l’entrepreneure …
Et là j’ai l’impression de n’être que maman qui essaye de faire un petit quelque chose par ci par là difficilement mais man bon épi sa!
DES HAUTS ET DES BAS
Ça nous a encore plus rapproché mais c’était dur niveau scolaire trop de devoirs de stress pour tout faire…Mon fils stressait pour l’école à la maison parce qu’il il y avait beaucoup de devoirs. (D’ailleurs tous les parents de cette classe se sont plaints à la fin. Bref)
La situation commençait à être anxiogène, il commençait à faire des cauchemars. Donc on sortait 2 fois par semaine pendant une heure.
Au début c’était dur de trouver un rythme. Moi je commençais un nouveau traitement médical qui ne fonctionnait pas j’étais k.o : ménage plus souvent, plus de repas à faire, plus l’école à la maison j’étais épuisée !!!
J’ai quand même la chance d’avoir un enfant sage mais je me demande comment les autres ont fait avec plusieurs enfants à gérer …
PLUS DE COMPLICITÉ
Je suppose qu’on a fait des meilleures activités qu’à l’ école : cuisine, nettoyage, tri, plage et cinéma (pendant les vacances), Netflix, dessin, travaux manuels, atelier confection de vêtements de poupées, on s’est même amusées à regarder la date de péremption des aliments !!!
On s’amuse bien et vu que je suis au chômage depuis le confinement on se retrouve après 6 ans où elle ne me voyait que le dimanche.
Elle est agité comme tout les enfants. Je m’endors le soir avant elle . Elle choisit la prière du soir . Elle fait ses œufs le matin et je la regarde.
On profite vraiment.
A DOUBLE TRANCHANT
Cette année a été très particulière. Passer du temps avec ses enfants c’est à double tranchant. C’est pas facile et évident. Mais c’est quelque chose qu’on n’ose pas forcément dire. Une fois j’avais dit au père de mes enfants que les vacances avec des enfants c’était pas des vacances il était choqué comme si c’était la chose la plus horrible du monde!!
C’est beaucoup de fatigue en vrai, c’est une attention constante et si ni dé moun ou pé pa di yo « man bon fè konsi diré man pa ka existé » sé yich ou!
C’était exténuant et merveilleux à la fois. Le temps passe vite, on passe en vrai, peu de temps avec eux, c’est quelque chose de précieux.
C’est des moments qui permettent de vivre la complicité et ça nous permet de tester nos limites aussi.
ZÉRO DIFFÉRENCE
me concernant je ne fais pas partie de la catégorie des parents qui ont trop trop souffert, c’est a dire avoir son enfant H24… Par rapport à mon boulot d’infirmière libérale, ma fille n’est pas H24 avec moi. Ma fille je l’a récupère la veille de jour de repos, je la dépose la veille de mon jour de reprise. C’est ma mère qui l’a garde, ma mère n’a pas trop sentie la différence.
Après des fois c’est pas évident, autant il y a des jours où je me dis « c’est ma journée avec ma fille, on va faire des activités » parce que voir ma fille sourire c’est le plus important pour moi, autant il y a d’autres jours, je ne la supporte pas, elle m’énerve, elle fait que des bêtises, j’ai l’impression qu’elle sait que je suis à bout, donc elle fait encore plus de bêtises.
STOP!
Pour commencer par les grèves, à la longue ça m’a embêtée, parce qu’il fallait que je gère mes activités professionnelles (formation professionnelle) et la garde de mon fils, au début je le faisais garder par quelqu’un mais comme ça revenait trop cher, j’ai dû laisser, par moment mon fils seul à la maison, ce n’est pas très drôle et très stressant sachant qu’il était mineur. C’était culpabilisant. Donc ça m’a saoulé à la longue.
En ce qui concerne le confinement, au début c’était plutôt amusant, ensuite ça a commencé à me taper sur les nerfs, car j’aime bouger et sortir, j’ai mal vécu le fait d’être enfermée dans mon appartement.
J’ai cuisiné avec mon fils, j’ai fait des activités avec lui on a pu passer plus de temps ensemble, c’était vraiment bien. Mais lui-même au bout d’un moment il en avait marre, il voulait même retourner à l’école!
Et oui a un moment donné j’en ai eu marre de mon fils. Il a commencé à se rebeller, l’enfant me tapait sur les nerfs! man té bon! j’avais hâte que les grandes vacances arrivent qu’il aille chez son père.
Et enfin j’ai pu respirer un peu! être avec un môme tout le temps, c’est compliqué au bout d’un moment, car comme il est là y’a des choses que toi dois faire: à manger, lui donner de l’attention, ranger la maison alors que des fois t’as envie de rester dans ton lit, man bon!!!
Au final si tous ces événements ont été l’occasion de créer une plus belle complicité avec enfants, ils ont aussi été source de stress, et de difficultés d’organisation surtout pour les familles monoparentales.
Quoi qu’il en soit on attend la rentrée avec impatience et fébrilité hein!
Je remercie tous ces parents pour leurs témoignages et leur honnêteté!! Je suis sure que vous avez déculpabilisé beaucoup d’autres parents!