Le mardi 14 mai je me suis rendue à l’anniversaire de Clowns Doktè à la MFME !
Ben ouais 1 an ça se fête hein !
Au programme :
Des prestations de clowns dans les chambres des patients le matin, suivies de diverses animations sur l’esplanade de la MFME : présentation du travail de l’association, ( vidéo retraçant le parcours de l’association réalisée par Nicolas Benin), avec les enfants, petit buffet sympathique offert par l’hôpital et surtout espace dédié aux bulletins d’adhésion, bénévolat, promesses de dons et à la vente de goodies!
Tout ça c’est bien mais tu me diras « Charlina Clowns Doktè c’est quoi ?! »
En fait Clowns Doktè c’est une association à but non lucratif, à l’initiative de Véronique Morin, qui a pour but d’aider les enfants malades à mieux vivre leur hospitalisation #toutsimplement
Alors laisse moi te raconter :
Véronique, elle travaillait en étroite collaboration avec le milieu hospitalier. Après 25 ans passés dans ce domaine tout s’arrête. Mais Véronique c’est une femme active i pa ka domi ! Déjà membre de plusieurs associations à travers le monde, elle décide, cette fois, de monter une association de « clowns à l’hôpital » un concept qui existe en France métropolitaine, avec Le rire médecin, mais pas aux Antilles-Guyane !
« Il y avait quelque chose à faire ».
RIRE ET GUERIR
On part ici du postulat que depuis les années 60 le lien entre rire et guérison est avéré! En effet, le rire a des bienfaits extraordinaires dans ce processus: lutte contre l’angoisse et la solitude vécue par les patients, vertus anti-déprimes…
Pour la petite histoire, c’est le pédiatre américain Patch Adams qui est le premier à se déguiser en clowns à des fins thérapeutiques !
C’est dans cette lignée que s’inscrit Véronique. Elle monte donc son association qui prend officiellement du service en février 2018 et ce bien sûr grâce à l’accord et le soutien de la direction de l’hôpital: « Ils ont toujours été près de nous ».
- Des clowns thérapeutes
Aujourd’hui on compte 5 clowns : clown Toni, clown Cerise, Lotie, Miminuscule et contesse Tomate.
Ces derniers viennent de milieux différents : comédie, théâtre, magie et même… éducation nationale! … Mais ils sont tous animés par la même passion et la même envie: distribuer du love!
Mais attention, on ne devient pas Clowns doktè comme ça ! Les artistes sont triés sur le volet à l’issue d’une formation super rigoureuse. Le truc est digne d’un recrutement à la légion étrangère! Ah ouais!
Clown Toni explique :
« on est formés pour travailler en milieu hospitalier. On doit avoir certaines qualités comme le respect, l’écoute la patience et la rigueur par exemple. On nous apprend l’hygiène et on a une connaissance sur l’environnement dans lequel évolue l’enfant ainsi que ses pathologies »
En gros sé pa bagay la fèt !
Les clowns interviennent deux fois par semaine à l’hôpital et travaillent toujours en duo. Ils présentent un vrai spectacle avec de la magie, du chant, du jonglage et surtout de l’acting !
La particularité de leur démarche est qu’elle est basée principalement sur la spontanéité et l’improvisation ! Ils s’adaptent à chaque enfant qui est à la fois spectateur et acteur de la séance (souvent aidé de ses parents!)
- Une véritable complicité
Tous les clowns rencontrés sont unanimes sur un point : leur motivation c’est avant tout l’humain ! Clown Cerise parle d’ailleurs de « rencontre de cœur à cœur ».
Tout se fait donc dans l’instant présent :« ici et maintenant, on vit le moment »
Ce qui m’a frappé c’est la profonde sincérité de leur démarche. Faut comprendre une chose, ces clowns sont avant tout des artistes, des artistes qui ont fait le choix de travailler dans un cadre très difficile qu’est le milieu hospitalier.
Ils sont sincères dans ce qu’ils font et le retranscrivent dans leur art par la spontanéité et l’improvisation !
« on utilise son état intérieur et on s’en moque, on ne fait pas semblant.»
Bien évidemment bosser dans un cadre aussi dur, ben c’est pas facile. Les clowns doivent être capables d’être dans l’empathie tout en prenant du recul sur les choses. Imagine le numéro d’équilibriste:
« il faut 1h pour se chauffer et entrer dans notre état de clown » clown Toni
D’ailleurs, régulièrement ils suivent des séances avec un art thérapeute afin de parler de ce qu’ils vivent et réduire leur niveau de stress en mode « soupape de sécurité ».
Etre clown c’est pas facile tous les jours!
ET SOUDAIN… LA JOIE!
- « Une bouffée d’oxygène »
Etre clown sé pa rédi chèz bô tab mais les résultats sont là ! On l’a dit, le rire permet de faire face au stress en milieu hospitalier et apportent surtout de l’humanité dans ce milieu aseptisé et froid.
Ils montrent une chose importante c’est que « la vie existe à l’hôpital. »
On apporte une humanité que l’équipe soignante ne peut pas apporter, ils n’en n’ont pas le temps » clown Toni.
Les clowns sont cependant très lucides, comme le souligne clown Cerise :
« On est là pour échanger un instant, on n’est pas là pour sauver les gens.»
C’est aussi ça être clown : faire preuve d’empathie tout en prenant du recul sur la situation:
« on doit faire en sorte que la joie s’installe même dans un moment de grande tristesse. » clown Cerise
- Tout un hôpital impacté
Cette bouffée d’oxygène ne sert pas qu’aux patients. Ce qui a surpris tout le monde c’est que l’impact des Clowns doktè s’est étendu à tout le service hospitalier. Ils apportent littéralement de la vie et de la lumière à l’hôpital. Tout le monde en profite : des patients, en passant par les femmes de ménage et les médecins.
Par exemple, la diminution du stress facilite les soins, comme le dit Véronique:
« Avec les clowns la prise de soin est plus facile car l’enfant est moins stressé, au final on a constaté une diminution de la prise de médicaments chez eux. »
« On accompagne aussi les patients jusqu’au bloc opératoire, c’est toujours un moment un peu stressant. Ils sont plus zens, et au réveil, plus tranquilles. Le rire apporte de la douceur. »
COMMENT LES AIDER?
L’association a besoin de nous! Elle met déjà en place pas mal d’évènements et reçoit le soutien de beaucoup d’artistes: Ralph Thamar et le groupe Kafkons, ses parrains, ou encore Khris Burton qui leur a fait une super vidéo de sensibilisation.
Alors, c’est clair que maintenant tu as envie d’aider et tu te demandes comment faire !
NON Clown doktè n’est pour l’instant, pas à la recherche de nouveaux clowns! Je sais, tu es déçu, tu es persuadé de faire les meilleures blagues du monde lors des réunions de famille: « alow sé an fwansé an guadeloupéen épi an matinitché… »
Merci… mais non merci!
Par contre tu peux:
– Devenir adhérent; en téléchargeant le bulletin d’adhésion sur Facebook
– Faire un don: rendez-vous encore une fois sur Facebook, ou encore participer aux diverses manifestations et mettre un max d’euros dans les urnes mises à disposition.
– Et bien sûr on va où pour connaitre les futurs events? Sur Facebook PARDI!!!
D’ailleurs le prochain évènement c’est le 30 juin sur les îlets du Robert (aka les plus beaux îlets du monde) avec le Raid des Alizés (un de leurs supers partenaires)
Leur site internet est en cours de réalisation donc si tu veux des infos complémentaires:
-Facebook
– un numéro: 0696 03 39 88
– une adresse mail: clonwsdokte972@gmail.com
Alors moi je vais te dire ce que je pense de tout ça. Cette rencontre avec Véronique et les clowns a été super enrichissante.
A l’heure où nous sommes tous centrés sur nous même, où l’on n’a pas le temps, on a même pas du temps pour nous… Savoir qu’il existe des personnes qui se dédient aux autres, c’est beau.
Alors non, on n’est pas forcément capables de faire ce que eux font, moi la première…
… Par contre on est capables d’aider à notre façon, en adhérant, en faisant des dons, en apportant nous aussi, notre pierre à l’édifice pask sé grin diri ka plin sac diri!