Je n’en peux plus des titres de livres qui laissent à penser que le bonheur est en soi, que la confiance (en soi) est essentielle, que pour être bien il faut avant tout penser à sa pomme et rien qu’à elle (en résumé). Ras le pompon des maximes moralisatrices qu’on trouve partout, vraiment partout. Au secours ! Mais laissez-moi taper mes crises existentielles !
Et surtout ne me dites pas ce que je dois penser ou faire. Toutes ces suggestions morales profondes (au moins pour les auteurs ou prétendument appelés coach de vie ou autres appellations du même style voire sans appellation du tout) me dérangent vraiment. Et quid du fleurissement (littéraire) du coaching pour tel ou tel problème ?
Ne serait-on pas face à un déploiement de gourous (mais on n’emploie pas ce terme, pas hyper vendeur) des temps modernes ? Ils ont toujours existé ces vendeurs de rêves, de recettes (du bonheur express) toutes faites (qui peuvent marcher, j’accorde cela), certaines ont fait leur preuve depuis des lustres (des siècles même) d’ailleurs. Elles ne sont pas toujours dues à l’étincelle soi-disant bienveillante d’un-e illustre inconnu-e qui a l’idée de pondre un livre sur le comment faire face à telle ou telle situation de la vie. Vite fait, pas trop mal emballé, titre accrocheur et hop ! Le bonheur au travail, le bonheur à la maison, le bonheur en soi, le bonheur et les autres (Ah ! Les autres. On parle de Sartre ou on s’en passe ?).
Dès fois que j’ignorerais que mon malaise, mal-être (souhaitons-les passagers et pour tout le monde si vous deviez en ressentir aussi) peut effectivement générer des questionnements.
Il suffit d’en ouvrir ne serait-ce qu’un seul pour lire des évidences. En voici quelques-unes : «laisser le temps au temps», «s’accorder du temps pour soi », «être en harmonie avec soi-même en s’acceptant», «Gérer son stress ? Une question d’organisation». Et qu’est-ce qu’il-elle en sait que mon stress est provoqué par une organisation certes approximative mais qui roule quand même ? Alors bien sûr, on peut choisir ce qui nous convient, on retiendra ce qui nous correspondra, on peut aussi papoter avec ses copinos et faire un petit point de temps en temps. Un bon vieux check de la routine histoire de la dépoussiérer. Un problème énoncé à haute voix ou écrit (par soi-même), bien posé, ça aide aussi à y voir plus clair si tant est que l’envie soit là. Si on a vraiment envie de tout corriger tout de suite, là, maintenant.
Rien de bien nouveau sous le soleil des interrogations avec soi-même.
Ce pseudo assistanat, cette aide providentielle, ne m’enchantent guère vous l’aurez compris. Pour être encore plus précise, cela n’engage que moi et moi seule (je n’ai eu besoin d’aucune lecture pour arriver à ce constat mais ma méfiance a grandi devant cette avalanche de bonnes consciences à suivre). Les doutes s’installent.
Il ne sera pas là l’auteur-re de l’ouvrage quand l’envie de tout envoyer promener me prendra. Juste à côté de moi, pas via une série de pages en papier ou en version numérique. Par contre un ouvrage sur « Comment démarrer sa nouvelle vie », ou « Changer de vie », ou « Nouvelles perspectives, nouvelles conceptions » ne manquera pas de faire de
l’œil depuis son rayonnage. On prend les paris ?
Ces grands préceptes de « comment vivre » sa vie entendus, repris, ré écrits, ré édités… Mais, que disait Socrate ? «L’important n’est pas de vivre mais de vivre bien ». Vivre selon l’importance des valeurs qui nous animent, qui nous font vibrer et tant pis si on crise de temps en temps. C’est plutôt sain, de mon point de vue.
Merci Socrate, c’est bref, limpide, comme j’aime.
Cela étant, je vous souhaite tout le Bonheur du Monde. C’était juste mon billet (de mauvaise) d’humeur du jour 😉