Depuis quelques années, j’ai l’impression d’être dépassée par la jeunesse qui m’entoure. Sans vouloir jouer les moralisatrices ou les donneuses de leçons, j’ai le sentiment que nos valeurs d’antan ont disparu. Et malgré mon ouverture d’esprit, j’ai vraiment du mal à comprendre où va notre jeunesse…
Ok, je ne suis pas de celles qui doivent obligatoirement se faire une mammographie tous les 2 ans, mais j’ai passé la barre symbolique des 30 ans, il y a déjà quelques années. J’ai évolué dans des secteurs plutôt « jeunes » et dynamiques (télé, radio, etc.). Je me souviens qu’à 15 ans, j’avais déjà mon premier « job » d’été. Il était impensable pour moi, déjà à l’époque, de rester chez moi à ne rien faire. Il faut dire que ma mère n’aurait certainement pas accepté que je sois en mode « squatteuse » de canapé chez elle. L’éducation était primordiale à la maison. Tu devais être quelqu’un, avoir un bagage scolaire et ensuite, tu pouvais t’amuser (avec l’argent de ton salaire évidemment). J’ai eu ce que je considère comme étant une belle adolescence : un toit, de quoi manger, des activités sportives, des sorties entre amis. Il y a 20 ans, on parlait de Zouk bouteilles, ou de fêtes patronales. Tes parents savaient où tu te trouvais et avec qui tu étais. Et si tu avais le malheur d’être aperçu ailleurs ou avec quelqu’un d’autre, tu pouvais être sûr que la correction serait à la hauteur du mensonge. Il y avait aussi, le regard que tu portais aux ainés. Il y avait les plus téméraires qui osaient regarder nos anciens droits dans les yeux, mais ils n’étaient pas nombreux ou ne vivaient pas assez longtemps pour relater les faits (si tu as déjà pris le sac d’une vieille sur la tête, tu sais de quoi je parle)
J’ai eu envie d’écrire cet article, parce que depuis mes débuts de blogueuse, j’ai reçu énormément de messages de jeunes désirant des conseils concernant leurs projets professionnels. Et le constat est frappant : les très jeunes ont le même désir professionnel : être connu. À n’importe quel prix. L’école n’est plus une étape obligatoire dans le parcours professionnel. Ont remplacé les bancs d’écoles, les tutos pour avoir plus de followers sur les réseaux sociaux. Le savoir n’a plus aucune importance quand on sait ce que le physique peut rapporter. Les modèles ne sont plus les stars qui gèrent leurs fortunes de mains de maitre, mais des bimbos qui ont 3 pages de cv de télés réalités. Comment faire comprendre à nos jeunes que la meilleure arme est le savoir quand on leur prouve que montrer ses fesses à la télé ou sur les réseaux sociaux est plus vendeur ?
Encore une fois, loin de moi l’idée de vouloir jouer les moralisatrices, mais quand une gamine me sort qu’elle veut devenir « mannequaine » parce qu’elle adore être sous les feux des projecteurs, qu’une autre me dit que de jouer dans des clips, c’est son rêve et qu’elle veut en faire son métier, qu’une autre m’écrit qu’elle veut être une star, je me sens dépassée.
Et de manière objective, le problème vient de nous. Nous adultes qu’ils prennent comme modèles. Quand en soirées des femmes d’une quarantaine d’années se retrouvent à « wainer » en mode « shatta » comment voulez-vous que nos filles fassent différemment ? Quand des mecs d’une cinquantaine d’années passent leurs soirées en boites de nuit à draguer des gamines de 20 ans et a claquer un mois de salaire, quel exemple donnent-ils aux plus jeunes ? Et malheureusement, des exemples, il y en a tellement pleins. Alors je crois qu’avant de vouloir que notre jeunesse change, essayons d’être de bons adultes. C’est plus simple à dire qu’à faire, je vous l’accorde. Mais il n’y a que dans les contes de fées, que les enfants sauvent leurs ainés…
Thia