BONNE MINE – CHAPITRE II


Le teint parfait, le rêve de toutes devant son miroir. Camoufler les imperfections, colorer juste ce qu’il faut, avoir bonne mine l’air de rien. Pfff! Un sacré boulot depuis des millénaires.

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La beauté, au sens large du terme, a été au cœur des préoccupations des hommes et des femmes depuis belle lurette. Pour des raisons déjà évoquées dans le chapitre I (sujet sur les vernis à ongles), le teint a été lui aussi travaillé selon les hiérarchies sociales. De tout temps, les préoccupations ne sont jamais les mêmes selon le haut ou le bas de l’échelle sociale.
Cependant, le teint clair a souvent eu les faveurs. Du temps de Cléopâtre, elle-même en aurait usé, les produits éclaircissants le teint existaient déjà et leurs ravages aussi. Au Moyen-Age, Les femmes utilisaient de la farine, du corail blanc et de la céruse (aie!) pour se blanchir le teint. Toujours en occident, sous Louis XIV, toutes sortes d’artifices sont utilisés pour être beau-belle et paraître propre (l’hygiène n’était clairement pas la priorité). Pour ou contre le maquillage ? Les débats s’enflammaient et le make up n’était pas hyper apprécié par tout le monde. Les femmes ont tenu bon, contre rigoristes et pseudo vertueux. Elles ont fait preuve d’ingéniosité. Les mouches sur le visage sont apparues afin de camoufler les boutons et cicatrices conséquences de la variole. Mais la mouche a perduré même après la découverte du vaccin. Elle devenait alors la touche esthétique à ne pas oublier. A la fin du 18ème Marie-Antoinette peu habituée au maquillage et autres artifices capillaire, lancera un retour au naturel pour le teint (bien codifié quand même, faut pas abuser non plus) et le coiffé décoiffé (structuré, étudié, déjà!).

Hop ! Hop ! Quelques décennies plus tard…

Au début des années 1900, exit le fard blanc composé de produits toxiques (comme quoi, à cette époque aussi…), on préfère un maquillage plus naturel, plus adapté à la forme du visage.
A partir de 1930, les premiers bains de mer, la mode est au teint halé pour les peaux les plus claires et des premiers maillots (au rayon bonneterie). Ailleurs, dans le monde, les onguents (très naturels) pour se protéger du soleil ont déjà fait leur preuve depuis longtemps.
Aujourd’hui encore, on aime avoir bonne mine, peu importe la carnation. Qui a envie qu’on lui dise, mais qu’est-ce que t’as pour avoir une tête pareille ? On masque les cernes, on éclaire les zones du visage qui doivent l’être, on évite les effets plâtres disgracieux. Et surtout, on hydrate bien, on pense démaquillage et toniques si rafraîchissants. Rien que ça et ça vous éclaire le visage et atténue les effets de la fatigue. Oui, atténue, ce qui est déjà pas mal.

ET les tendances me direz-vous ?
Elle est à la multiplication des mouches ! Je m’explique. En 2016 les Rainbow Freckles (taches de toutes les couleurs, sur le visage, bas et haut pommettes, front) faisaient leur apparition. La déferlante manga et le côté so fresh opérait. Désormais, les taches de rousseur s’affichent dans les couleurs chair et on parle de fake freckles (même que le #fakefreckles existe) parce que les taches de rousseur c’est beau ! Alors, même si les peaux en sont dépourvues on les fabrique.

ET pour la saison prochaine ?
De l’arty et du nude. De la sophistication à l’extrême simplicité. Et quand j’écris Arty c’est vraiment ça ! L’outrance, l’abondance sera de mise. Tout comme les paillettes qui ne seront plus dispersées mais carrément visibles (sur les yeux, les joues, le cou, etc.). Pour le côté Nude, version light et subtile, touche de gloss sur les lèvres (parce que le côté brillant on aime ça), les pommettes rehaussées légèrement avec un léger blush.

ÉTYMOLOGIE
Bourguig. moigne ; ital. mina ; angl. mien. Origine incertaine. On cite l’allem. Miene, danois mine, mine ; mais on n’est aucunement sûr que ce ne soit pas le mot roman qui se soit introduit dans les langues germaniques. Le mot est aussi dans le celtique : bas-breton, min et man ; kymri, mein ; mais là aussi il y a doute sur la question si dans le celtique le mot est indigène ou d’importation romane. Diez pense qu’il est au latin minare, mener, comme gestus, geste, est à gerere, porter. On remarquera que le mot n’est pas ancien dans la langue ; du moins notre historique n’en remonte qu’au XVe siècle.
https://www.littre.org/definition/mine
Avoir bonne mine, avoir bonne apparence.
illustrations: pinterest

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