LA MATRESCENCE: QUAND LA MÈRE NAÎT … AUSSI

C’est en regardant une vidéo de Clémentine Sarlat, journaliste sportif et jeune maman, sur Brut que j’ai découvert La Matrescence.

@clémentinesarlat
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A l’approche de la fête des mères je me suis dit que ce serait sympa d’aborder ce sujet.

Si tu te demandes de quoi je parle, ben reste avec moi!

 

LA MATRESCENCE OU LA SECONDE NAISSANCE

  • Maternité et adolescence

La Matrescence est la contraction de maternité et adolescence.

Ce terme désigne « la série de changements spectaculaires sur l’état physique de la nouvelle mère, son état émotionnel, ses relations aux autres et même dans son identité de femme. »

La Matrescence s’apparente donc à l’adolescence car il s’agit d’une « période un peu ingrate, pas toujours évidente à traverser « une éclosion tempétueuse de la maternité. »

Ni une dépression post-partum, ni un baby blues, la Matrescence est un moment d’adaptation, un moment de construction du rôle de mère

Le terme nous vient de l’anthropologue américaine Dana Raphael en 1973 dans son essai sur l’allaitement.

Dana Raphael, allaitant son fils dans les années 50.

 

  • Le chamboulement du 4e trimestre 

Selon la psychologue Alexandra Sacks, qui s’attache à vulgariser les travaux de Dana Raphael, la Matrescence, se distingue du post partum:

« Contrairement aux symptômes dépressifs rencontrés par certaines jeunes mères dans les jours suivant l’accouchement, la Matrescence s’articule de façon duale autour d’un tiraillement entre attraction et rejet.”

Alexandra Sacks pour Tedx
  • « You and me against the world »

Pendant la grossesse, le cerveau change. Il change encore, pendant la période du post-partum. Les neurosciences l’ont démontré: devenir parent modifie le cerveau, active voir  décuple les zones liées aux émotions, et ce, même chez des parents adoptants!

L’ocytocine, une hormone que produit notre cerveau à la naissance du nourrisson et au moment du peau à peau attire notre attention pour le bébé qui devient le centre de notre monde. Ce processus est primordial pour la survie du bébé, qui ne peut évoluer sans ses parents.  

La maman se dédie donc corps et âme à son bébé, quitte à s’oublier elle même.

  • « Who am I? »

Cette dernière se retrouve parfois perdue, et a du mal à trouver ses marques.

Si elle aime son bébé plus que tout, et se retrouve dans « une bulle d’amour » quand elle est avec lui, elle sait aussi qu’elle avait une « vie avant lui »: couple, amis, travail, famille, loisirs…

Il n’est pas rare, qu’elle ait de la peine à trouver un nouvel équilibre. Il n’est pas rare non plus qu’elle ressente de l’injustice et de la solitude, du style:

« J’aime mon bébé plus que tout, je n’imagine plus ma vie sans lui, mais des fois, j’ai envie de retourner boire un verre au Lili’s avec mes potes quoi! Mais je peux pas l’abandonner! Et qu’elle mère pense à aller au Lili’s et laisser son bébé, je suis une mauvaise mère…! »

  • La Matrescence, les femmes, la société.

Alexandra Sacks, a vu les ravages liées à la méconnaissance de la Matrescence.

Dans son cabinet de psychologue, de nombreuses femmes venaient la voir car elles se sentaient « anormales ».
Elles ne se reconnaissent plus, se sentent fatiguées, isolées.

Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène:

1) Non, ce n’est pas innée d’être mère
La famille, la société, les femmes de notre entourage nous laissent penser souvent que devenir mère sa coule de source. Apparemment il n’en est rien. On s’improvise maman. Et askip c’est normal!

2) Ces bouleversements sont peu connus, et reconnus.
“Je n’étais pas du tout préparée à ce 4ème
trimestre dont personne ne parle. »
Cette méconnaissance de la construction du rôle de mère, conduit souvent à des biais qui mènent à la culpabilité des jeunes mamans.

3) Les mamans sont invisibilisées
Comme le dit Clémentine Sarlat:
« On nous chouchoute pendant 9 mois, et puis après on n’existe plus. »

@clémentinesarlat

Elle préconise un congé paternité plus long pour aider et soutenir la maman et surtout un plus grand soutien de l’entourage:
« Ayez de la bienveillance et d’indulgence, occupez vous des mamans. »
« A la maternité, amenez à manger, offrez des massages, une baby sitter… »

Bref selon elle, il faudrait un plus grand accompagnement des jeunes mamans!

LE PODCAST, UN OUTIL POUR LES PARENTS

@clémentinesarlat

C’est dans ce contexte que Clémentine Sarlat a créé le podcast Matrescence en Mars 2019, afin de parler du chamboulement qu’a été l’arrivée de sa fille dans la vie.

@clémentinesarlat

Son but : informer, déculpabiliser, aider, afin de lutter contre les formes de dépressions provoquées par la méconnaissance de ce qu’est la Matrescence.

“Plus les femmes et les hommes seront informés, moins la solitude rongera les familles et les foyers.”  Clémentine Sarlat

Ce podcast est « un outil pour les parents et futurs parents » ainsi qu’une aide au cheminement vers la maternité.

Le podcast Matrescence propose des interviews de professionnels mais aussi des témoignages de parents.

Tu pourras trouver des sujets sur l’alimentation des parents et des enfants, les doulas, l’apprentissage de la langue des signes aux enfants, ou encore le post-partum.

@clementinesarlat podcast: Laure Manaudou – championne olympique et maman

Plein de sujets passionnants, qui aident les parents, comme cette maman qui déclare « nous les mamans on découvre qu’on est normales! »

Et c’est un succès, tous les mois c’est plus de 100 000 personnes qui écoutent ses podcasts!

 

MON AVIS: UN PODCAST D’UTILITÉ PUBLIQUE!

Bon moi j’ai pas de gosses, donc on pourrait penser que j’ai pas à me sentir concernée par tout ça! Mais oui Ebé bel!

Je suis une mère en puissance, et je vois les mamans autour de moi.

Et le truc qui me frappe le plus, c’est le désarroi de certaines amies ou connaissances face à la maternité.

Et les propos sont toujours les mêmes:
« On ne nous a jamais parlé de ça »! ou
« J’en veux à ma maman de ne m’avoir rien dit. »

Moi y’a un truc que je comprends pas, c’est cette omerta chez nos mamans qui ne nous disent pas tout.
D’un côté, les femmes dans la famille vont venir te donner 5754589 conseils sur comment t’occuper de TON bébé, comment faire ci faire ça « pourquoi tu fais ça comme ça » « tu lui donnes trop la tété », « laisse le pleurer »…
Mais quand c’est pour raconter les difficultés qu’elles ont traversées, les fois où elles se sont senties paumées.. y’a plus personne!

Beaucoup de mères, sans doute par pudeur, ne disent rien. A les entendre, elles sont tombées enceinte, ont expulsé le bébé de leur corps quand le moment est venu, s’en sont occupé #periodt comme si tout ça coulait de source. (genre ma propre daronne…)

Comme si dire qu’on a galéré par moment, c’était un aveu d’échec, échec qu’il faut absolument cacher.
Comme si elles s’étaient passé le mot, comme si elles formaient une secte des mamans.

La famille, les amies, les réseaux sociaux, ne nous disent pas les choses, pire, on dirait que les mamans n’ont pas le droit de se plaindre:
« Oh c’est bon on est toutes passées par là, on n’en a pas fait tout un plat! »

C’est hyper malsain et contre productif.

Donc ouais, chui contente que ce genre de podcast existe, je suis contente d’en apprendre un peu plus sur la complexité d’être maman, sans tabou, tout en sachant que je ne saurai jamais tout et que rien ne vaut l’expérience.

@clémentinesarlat

Donc si ça t’intéresse voici quelques liens utiles:

le podcast La Matrescence ICI

la vidéo Brut de Clémentine Sarlat: ICI

le Tedx de Alexandra Sacks : ICI

 

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