Ce vendredi soir, a lieu la grande finale du casting des Rendez-vous de la mode organisé par Metropolitan Models. Laurina Lubino et Cassandre Santenac, 18 et 20 ans ont respectivement participé à ce concours de mannequins en 2017 et 2018. En juin, elles ont participé à la Fashion Week à Paris où Laurina a été le premier mannequin guadeloupéen a défiler pour la marque Miu Miu et la maison Valentino. Cassandre a elle défilé lors d’un showroom pour Issae Miyake. Les deux étudiantes ont également lors d’un défilé de l’école de mode IFA Paris.
Comment avez-vous débuté dans le milieu ?
Laurina Laubino : J’ai été repérée par Denis Devaed et lors de ses défilés, par une autre personne afin de participer au concours Metropolitan Models en 2017, que j’ai remporté.
Cassandre Santenac : J’ai passé des castings, sans succès. Et j’ai commencé à m’intéresser au milieu. Ensuite j’ai participé au concours Metropolitan Models en 2017 et 2018. La deuxième tentative a été la bonne. J’ai terminé à la seconde place.
Que s’est-il passé par la suite ?
LL : Notre agence-mère, Feedback Models a tout organisé pour notre voyage, le logement, les billets… Ça a pris un peu de temps. Le concours que j’ai remporté a eu lieu en juillet 2017 et je suis partie en février 2018. C’était mon année pour le bac il fallait que je sois présente. Il y a une saison en septembre mais je ne pouvais pas rater ma rentrée. Les deux premières saisons, j’ai fait deux showrooms, pour Jacquemus et ALC.
CS : Je suis partie en septembre 2019. J’ai débuté par un showroom pour Issae Miyake et j’ai également participé au show de la styliste colombienne Johanna Ortiz. Et en juin, de nouveau un showroom pour Issae Miyake.
Comment votre entourage a t-il accepté votre décision de vous lancer dans ce milieu ?
LL : Ma mère m’a toujours encouragée car elle-même voulait être mannequin plus jeune. Mais le reste de la famille n’a jamais bien perçu le mannequinat. Pour eux, c’était une vie de débauche. Même au fil du temps c’est encore difficile pour eux d’accepter. Pourtant j’essaie de leur faire comprendre les choses.
CS : C’était difficile pour tout le monde même pour moi par rapport à la vision que tout un chacun a du milieu. Au début, l’avis était très mitigé, on me disait de rester concentrée sur les études, de les privilégier et ils ont raison.
Préférez-vous défiler lors des showrooms ou des défilés ?
LL et CS : Les défilés (rires).
LL : J’ai toujours préféré les défilés. On peut rencontrer les autres mannequins, se faire des amis, communiquer avec plus de personnes. On est une vingtaine voire une cinquantaine, on peut parler avec les habilleurs. C’est une autre ambiance.
CS : Ce sont deux choses différentes. Les showrooms se sont des défilés privés principalement avec des clients qui viennent de partout dans le monde commander des pièces de la maison ou de la marque pour ensuite les vendre.
Quel est votre regard sur le milieu du mannequinat ?
LL : Le mannequinat est un milieu de requins comme tout le monde dit et c’est très difficile. Il y a de bons moments mais aussi de moins bons. Parfois on a envie de pleurer, on ne se sent pas bien mais il faut continuer. C’est une bonne expérience qui nous permet de rester fortes parce qu’il y a plus d’échecs que de réussites. On a énormément de castings et sur quinze on peut en réussir deux mais ce n’est pas pour autant qu’il faut baisser les bras, il faut continuer pour avoir un résultat.
CS : C’est un milieu très difficile. Il faut aimer ça, garder la tête sur les épaules, ne pas lâcher ses études et être sérieuse. Mais c’est un intéressant, c’est une bonne expérience.
Y a t-il eu des moments de doutes ?
CS : Oui, quand on passe des castings et qu’on ne réussit pas. Comme Laurina le disait, on en passe beaucoup pour très peu de réussite. Forcément on doute, on a des coups de mou mais en tout cas, on essaie de persévérer.
Le 29 juin, Laurina, vous avez défilé pour la collection croisière 2020 de la marque Miu-Miu, puis le 3 juillet pour la maison Valentino qu’avez-vous ressenti?
LL : Au début, je n’y croyais pas. Le stress est surtout monté quand on a commencé à voir des célébrités avant le défilé. Quand j’ai vu Céline Dion, je me suis dis que c’était quand même Miu Miu et j’ai vraiment commencé à stresser d’autant plus que j’étais la troisième à passer. Le défilé pour Valentino était différent même si j’étais toujours stressée. Pour Miu Miu, on portait des baskets pour Valentino, des talons. Le parcours, les gens n’étaient pas les mêmes. Chez Valentino, il y avait Naomi Campbell, on se dit qu’on est regardé par des gens connus, qui connaissent le métier, c’est un stress supplémentaire.
CS : J’étais trop fière d’elle (rires). On a vu les vidéos, les photos elle sait déjà, on l’a félicitée.
Quels sont vos modèles ?
LL : Je n’en ai pas particulièrement. J’ai commencé à m’intéresser au parcours de Cindy Bruna. C’est une fille qui a su s’imposer, elle a donné tout ce qu’elle pouvait pour devenir mannequin et c’est pour cela que je l’apprécie.
CS : Naomi Campbell est une personnalité que j’aime bien. Il y a aussi Winnie Harlow, qui par sa différence, la maladie le vitiligo, a montré et prouvé qu’on peut tous y arriver. Je trouve que c’est extraordinaire.
Un message à des jeunes filles qui veulent se lancer ?
CC : D’avoir confiance en elles et de tenter.
LL : Oui, car qui ne tente rien n’a rien. Et de ne pas se décourager. Elles vont devoir peut-être chercher une agence, puis une deuxième, on va peut-être les recaler. Il y a un mannequin, Kovitch, qui s’est présentée dans plusieurs agences où elle n’a pas été acceptée et Metropolitan Models l’a repérée. Elle croyait en elle et c’est ce qui a permis qu’elle soit-là aujourd’hui. Si c’est ce qu’elles veulent vraiment, il faut y aller elles n’ont rien à perdre.