Quand on bosse à temps plein et chaque jour, avez-vous remarqué que l’on aspire très souvent au télétravail, histoire de ne pas prendre les embouteillages, supporter nos blas-blas mutuels, et les nombreuses réunions à rallonge, et pour plein d’autres raisons dont une particulière, générer moins de stress. Mais quand le télétravail est imposé, car il est considéré comme le moyen le plus efficace de limiter les contacts physiques pendant la crise sanitaire du Covid19, comment le vit-on? Nous avons posé la question à nos lectrices en télétravail et les réponses peuvent être surprenantes.
Un sondage réalisé par Odoxa-Adviso Partners estimait le nombre de salariés en télétravail au cours de cette pandémie de Covid19 à 5,1 millions de personnes. Une étude réalisée pour Deskeo, premier opérateur de bureaux flexibles en France, réalisée quelques jours après le confinement montrait que 76% des Français en télétravail forcé regrettaient déjà leurs bureaux.
« Après quatre semaines d’expérimentation du home office, les Français ont non seulement pris l’habitude de travailler de chez eux, mais ils voudront le faire plus souvent après le confinement », commente Franck Zorn, co-fondateur de Deskeo. En effet, 62% des sondés expriment clairement l’envie de continuer de travailler à distance après la pandémie. Seuls 12 % attendent de retrouver leurs bureaux. Mais quand on demande aux gens qu’est-ce qu’il leur manque le plus, l’émulation collective émanant d’un espace de travail dynamique (43%) apparaît ainsi en première position, devant le fait de pouvoir échanger avec ses collègues (35%).
En réalité répondre à la question n’est pas simple.
En effet, dans le cadre du travail au bureau, et avec le recul et l’expérience apporté par le télétravail aujourd’hui, les gens estiment que ils sont confrontés à un management paternaliste, avec moins de liberté de fonctionnement, moins d’autonomie, moins de confiance. En télétravail, ce serait plutôt l’inverse. Même si aux USA, par exemple, on parle déjà du ZOOM burnout. (Zoom étant cette application la plus téléchargée en cette période, qui offre un service de téléconférence, conférence à distance qui combine la vidéoconférence, les réunions en ligne, le chat…, et peut accueillir jusqu’à 100 participants). Pour se faire une idée, en Avril 2020, l’application enregistre en moyenne par jour 300 millions de participants VS 10 millions en décembre!
Le Zoom Burn out est provoqué par trop de visio conférences au quotidien.
Certains télétravailleurs déplorent une présence physique à 80% de leur journée: l’attention, la fatigue cognitive, et tout se qui peut se produire avec une présence trop longue derrière un écran… Le hic, savoir gérer le temps de travail en télétravail! Mais d’autres réalisent aussi qu’ils ne sont pas tous indispensables à certaines réunions, et qu’en en supprimant quelques unes, cela permet d’avancer plus vite et mieux sur certains dossiers.Ah les réunionnites aïgues, ce mal si français… En fait, tout ce qui est en train de se passer, pourrait emmener à une nouvelle réflexion sur le présentéisme en entreprise, et pourquoi pas une nouvelle façon d’envisager l’entreprise de demain.
Finalement, et s’il s’agissait simplement d’une question d’équilibre?
Mais qu’en pensent nos lectrices? Nous les avons interrogé via Instagram. Merci à elles pour leur témoignages.
Celles qui apprécient…
- Angie (employée administratif): » J’apprécie le télétravail! Au début, j’étais paniquée car j’avais peur de ne pas savoir m’organiser et de finalement travailler au détriment de ma vie de famille. Au bout d’une semaine, j’ai commencé à mieux m’organiser et à me faire un vrai emploi du temps, très scolaire. Du coup, l’espace et le temps de travail sont devenus bien orchestré, et j’apprécie vraiment. j’apprécie tellement que j’aimerais continuer après. Pourtant je pense que l’entreprise a une culture du présentéisme trop importante et que ce sera difficile. Or, cela permettrait peut-être un vrai changement et une autre façon de travailler… »
- Gwen, (courtière dans le maritime): « En télétravail, les choses se passent bien. Je me suis organisée en mettant des règles pour la maison (se faire un espace de travail, communiquer mes plages horaires de boulot, dire quand j’ai des réunions, instaurer des pauses afin que la productivité perdure, et enfin à 16 heures me déconnecter, prendre le goûter en famille et parler de la journée). La communication en ce temps de confinement est notre alliée. J’envisage le télétravail, si mon employeur me le permet. Depuis le confinement, je n’ai pas perdu le contact avec mes collègues, au contraire, cette période a renforcé nos liens. »
Celles qui ont hâte…
- Fabienne, (employée dans une structure d’aide à la personne): « Je suis en télétravail depuis le 17 Mars (avec deux jours par semaine quand même au bureau pour tout ce que je ne peux pas faire de chez moi), mais franchement ce n’est pas la même chose, pas la même motivation, le même engouement qu’au bureau et du coup ma productivité en a pris un coup.Bizarrement, je rêve de retrouver mon bureau avec mes clients « casse-pieds » ;))
- Nathalie, (agent co): « Je reprends lundi, je n’ai jamais été aussi contente de reprendre le boulot. Même si je bosse de chez moi, le fait de retrouver un semblant de liberté me donne une joie immense ».
- Ann, (comptable): « Pitié rendez-moi mon bureau !!! Et surtout mes collègues. 😉 »
- Magalie, (assistante de direction): « J’ai trois enfants en bas âge, le télétravail est bien sûr pratique pour rester dans l’activité et la continuer, mais juste impossible en appartement avec les enfants. Je veux bien écouter tous les conseils et les appliquer, mais à mon niveau, je me rends compte que c’est impossible. Les enfants ne comprennent pas certains mots, comme silence, maman est en réunion, un peu de calme s’il vous plaît, attendez un peu. Bref, vivement le bureau! Et on peut parler de l’école? »