La culture reprend des couleurs au Centre des Arts de Pointe-à-Pitre

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Beaucoup se souviennent avec nostalgie du Centre des Arts et de la Culture (CAC). Son énergie créative faisait résonner le cœur de la ville quand le spectacle y était encore vivant. Lieu mythique mais inactif depuis plus de dix ans, il frémit à nouveau.

Il était réduit à un vaste amas de ciment, inanimé depuis trop longtemps. Il était temps que ça change pour cet ancien haut lieu culturel. C’est désormais le cas. A l’initiative d’activistes et d’artistes de la scène locale, la créativité s’y (ré)installe depuis quelques mois. « C’était inacceptable de voir un lieu ayant accueilli des artistes tels que Kassav ou Miles Davis végéter à ce point… » nous confie un des initiateurs « … les amoureux des arts que nous sommes se devaient de le faire revivre. »

Mur de l’entrée par Pacman

Joignant l’action à la pensée, les premiers concerts se concrétisent, tout comme les spectacles de danse, de théâtre, de contes et autres expressions artistiques. Dominik Coco, Florence Naprix, Sonny Troupe, Carole Venutolo, Stéphane Castry, Lucile Kancel, Tiwony et bien d’autres participent.

Freinées dans leur élan par un nouveau confinement en août dernier, les représentations sont forcées de ralentir. Mais… plasticiens, muralistes, photographes, writers et autres artistes-peintres prennent rapidement le relai pour conférer à cette jungle de béton des allures de musée. Les techniques se mélangent, les collaborations s’organisent naturellement. Collages, trompe-l’œil, installations… Les mediums sont multiples pour rendre hommage à ce lieu que l’art a tant fait vibrer.

Ainsi, en déambulant dans les étages, on croise plusieurs œuvres de Joël Nankin, des hommages à Jacob Desvarieux par les 4Kg, Eyone ou Kongo (graffeur de renommée internationale). Des clichés du photographe Christian Geber, un portrait géant d’Henry Joseph par Skem et Dougy, une dédicace à Carloman Bassette par Yeswoo. Sans oublier les livres géants de LinC qui a su s’approprier l’espace pour lui offrir un sens nouveau.

Installation photographique de Daniel Goudrouffe

La vie du CAC, haute en couleurs, est ainsi faite de découvertes et d’échanges. La chanteuse et comédienne Lucile Kancel nous confie par exemple son lien particulier avec l’édifice qui l’a, en quelque sorte, révélée : « En 2003, c’était presque devenu ma maison ! J’y ai vécu plusieurs mois lors des préparations de la comédie musicale La Rue Zabym. Ce fut mon premier spectacle officiel. Lorsque plus tard j’y ai remis les pieds, j’ai été meurtrie par son état et je me suis engagée, avec le Kòlektif Awtis Rézistans, à aider à le faire renaître. »

A en croire le dynamisme qui s’y installe aujourd’hui, on se plait à penser que ce symbole culturel, loin d’être achevé, n’est pas prêt de succomber.

Contacts
Page FB : cac – kòlektif awtis rézistans (diffusion des programmations)
Instagram : awtisrezistans

Texte : M. Flodrops
Photos : ©Iknof pict

 

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