Le 23 septembre, au terme d’une magnifique cérémonie au parc culturel Aimé Césaire à Fort-de-France, Chléo Modestine a succédé à Axelle Renée en remportant l’écharpe Miss Martinique 2023. Une victoire qui a enflammé le public présent sur place, mais également les internautes conquis par sa beauté et sa présence scénique.
Près d’un mois après son élection, Chléo nous a fait une place dans son agenda déjà bien chargé, le temps d’une interview en toute simplicité. L’occasion de revenir sur sa victoire, ses nouvelles obligations et ses ambitions pour Miss France.
Chléo, du doute à la confiance
Pour commencer, pourrais-tu te décrire en quelques mots ?
Je m’appelle Chléo Modestine, j’ai 21 ans. J’allais commencer ma deuxième année en BTS commerce international et je suis une jeune femme martiniquaise fière de l’être.
Tu as été élue Miss Martinique le 23 septembre dernier, quelle a été ta première réaction lorsque tu as entendu ton nom ?
J’ai été très étonnée. Même si je le voulais énormément, ça reste quand même un choc d’entendre son prénom, ça devient concret. On se dit : « C’est vraiment moi ? ». J’étais aussi super contente de me dire que ce pour quoi j’avais travaillé et évolué tous ces mois, avait servi à quelque chose.
Qu’est-ce qui t’a poussé à participer à ce concours ?
Surtout mes amis. J’avais un manque de confiance en moi, donc je ne me voyais pas participer à un tel concours. C’est vrai qu’on m’a beaucoup poussé et je me suis dit : « Pourquoi pas me lancer ? ». Au fur et à mesure, j’ai vraiment réussi à me découvrir, à mettre en pratique les cours qu’on a eus.
« C’est vraiment ce qui m’a aidé à me développer et à être qui je suis aujourd’hui ! » – Chléo Modestine
Quelle a été ton expérience lors de l’aventure Miss Martinique ?
Franchement, l’aventure s’est vraiment bien passée. On a été énormément bien encadrées, il y a eu beaucoup de confiance, des cours spécifiques à nos besoins et la gestion du stress aussi. Avec les filles, c’est vrai que je m’entendais mieux avec certains groupes, mais il y avait une bonne entente dans l’ensemble.
Ça va bientôt faire un mois que tu portes la fameuse écharpe de Miss Martinique. Quels sont les changements et responsabilités qui viennent avec ce titre ?
Le premier gros changement, c’est le fait de commencer à être reconnue quand je sors. Bon, pas tout le temps, mais c’est très étonnant. Avant, je sortais et personne ne savait qui j’étais. Il y a aussi la préparation, beaucoup de travail personnel, se mettre dans l’aventure et se dire « il faut que je donne le meilleur de moi pour Miss France ».
As-tu appris des choses sur toi-même lors du concours ?
J’ai réussi à voir mon potentiel. Même si l’univers du mannequinat peut intéresser, je ne me voyais pas être dans ce domaine là. J’estimais ne pas avoir assez de confiance en moi pour me lancer dedans.
« Ça m’a permis de me découvrir et de me rendre compte de la personne que je suis et de la valeur que j’ai. » – Chléo Modestine
Tu es étudiante en 2e année de BTS Commerce International. Est-ce que tu as la possibilité de jongler entre tes études et tes nouvelles obligations de Miss ?
Personnellement, j’ai préféré mettre ma deuxième année en pause. Je faisais mes études par le CNED. Dans tous les cas, ce sera facile de reprendre après à distance.
Quels sont tes projets à court ou à long terme ?
J’aimerais sensibiliser les jeunes femmes et les jeunes filles au niveau de la confiance en soi. J’estime que c’est très important. Avant [ndlr : Miss Martinique], je n’ai pas forcément eu l’aide dont j’avais besoin pour justement gagner en confiance. J’aimerais aussi parler du métissage culturel, le fait de découvrir, de connaître ses origines et d’en être fiers. Ce sont ces sujets-là que j’aimerais développer, parce que ça m’incarne.
Tu es une étudiante, tu es Miss Martinique, mais tu es surtout une jeune femme de 21 ans. Est-ce que tu pourrais nous parler de tes hobbies, tes passions ?
Ça reste les passions basiques. [Rires] J’aime beaucoup profiter avec mes amis, faire des journées plages, aller au cinéma. Oui, les choses simples.
À la conquête de la couronne, l’esprit léger
Miss Martinique, c’est l’étape ultime avant Miss France. Quelles sont tes attentes pour ce concours National ?
Je n’ai pas forcément d’attentes. Mon but est de viser la couronne, mais je ne me focalise pas dessus en me disant que ma vie sera terminée si jamais je ne l’ai pas. Je vais faire le maximum pour progresser, pour moi-même et pour le concours.
Tu as su conquérir le cœur des Martiniquais. On place beaucoup d’espoirs en toi pour la couronne de Miss France. Comment gères-tu la pression ?
Je ne dirais pas que ça ajoute de la pression. Ça me donne plutôt de la force pour progresser encore plus et décrocher la couronne. Parce qu’au final, je sais qu’ils seront super fiers.
« Et moi, je serai fière de leur avoir prouvé que j’en étais capable. » – Chléo Modestine
La Martinique n’a encore eu aucune candidate couronnée à Miss France. Cette statistique a-t-elle un effet sur ta préparation à ce concours de beauté ?
Ça me motive encore plus. Ce serait incroyable que j’arrive à être la première Miss Martinique à décrocher la couronne. Vraiment, ça me rajoute un objectif en plus.
D’ailleurs, en quoi consiste la préparation d’une miss pour cette couronne tant convoitée ?
Il y a des cours de démarche, gestion des émotions, d’éloquence, de mise en beauté et beaucoup de cours pour me préparer aux interviews, afin d’être prête en toute occasion. J’ai également de nombreuses rencontres avec la population et les élus. Comme lors de mon retour dans ma commune, le Vauclin, où j’ai pu avoir les ressentis de la population par rapport à l’élection. C’était un moment incroyable !
Comment envisages-tu de faire la différence lors de cette 94e édition de Miss France ?
J’ai l’intention de rester naturelle et que cela fasse la différence. Je donnerai le meilleur de moi- même tout en m’amusant et en profitant de cette aventure. Une chose est certaine, je resterai moi-même.
Quels conseils donnerais-tu aux jeunes femmes qui souhaiteraient, comme toi, viser la couronne ?
Je dirais qu’il ne faut pas se mettre de freins. Parce que ça reste une expérience incroyable. C’est un moyen de se découvrir soi-même, même si on ne décroche pas la couronne. C’est une très très belle expérience et je pense qu’il ne faut pas douter, il faut croire en soi.
Pour finir, quel impact aimerais-tu avoir sur les jeunes Martiniquais.e.s qui te suivent ?
J’aimerais leur donner beaucoup d’espoir et leur montrer que beaucoup de choses sont possibles. Qu’il faut, justement, ne pas se bloquer et être déterminé si jamais on a envie de faire quelque chose. Qu’ils ne se bloquent pas et qu’ils se rendent compte qu’ils peuvent aller aussi loin qu’ils veulent.
Texte : Elisa Ludovicus
Photos : D.R