A 33 ans seulement, KRYS compte parmi les légendes du paysage artistique national. Depuis 2005, l’artiste se réinvente et innove sa musique, bravant le temps, jusqu’à nous surprendre par le choix de ses collaborations et des genres musicaux qu’il exploite. Après sa représentation explosive en 2015 au Royal Riviera, le show man hors pair revient en concert en Guadeloupe le samedi 08 juillet à l’Artchipel à partir de 20h.
Focus sur un inspirateur passionné et grand d’esprit.
LFP : Cela faisait 2 ans que tu ne t’étais pas produit en concert en Guadeloupe, comment abordes-tu ce nouvel évènement ?
KRYS : J’essaie toujours de proposer un nouveau spectacle en faisant varier les invités, pour le 08 juillet notamment seront à mes côtés : Missié Sadik, Drex, Karukera Steel Band, en première partie Estelle B, lauréate du concours Trace Music Star qui est signé chez le WATI B et Naïki, deux jeunes absolument talentueux que le public aura plaisir à voir évoluer sur scène. Je dois préciser que l’Artchipel est l’unique scène sur laquelle j’ai décidé de me produire cette année. Après ce show, j’entrerai en studio pour me consacrer à mon futur album qui verra le jour en 2018.
LFP : Tu nous as proposé 2 EP (mini album) : 7K en juin 2016 et PRESS PLAY en mars 2017, c’est un choix artistique ?
KRYS : Je suis en transition artistique raison pour laquelle j’ai réalisé 2 EP. Je recherchais des vibrations, je tentais de nouvelles choses et les formats courts m’ont permis d’avoir une idée précise de ce que je voulais proposer d’autant plus que j’ai le désir d’innover à chaque album.
LFP : Dans PRESS PLAY tu nous offres 4 titres avec une sonorité hiphop et rap via Légende, Puff Daddy, Nou pwen yo, Gwo chiff, un son trap, rythme sur lequel on ne t’attendait pas. Ce dernier a essuyé pas mal de critiques…
KRYS : J’accepte les critiques et il est d’autant plus facile pour moi de les accepter que je suis en cohérence avec moi-même. Les retours négatifs de Gwo chiff n’ont pas remis en question la qualité musical mais bien l’image, qui mettait en avant des façons clean de faire de l’argent. Je comprends d’ailleurs que certains l’aient reçu de cette manière parce que la trap music vient avec des codes, de dealer de drogue notamment, mais je n’aurais pas pu me mettre en scène en tant que dealer même s’il s’agissait de fiction. Le fait qu’une partie du public n’apprécie pas fait partie du jeu quand on est artiste. Ceci étant dit, cela ne m’a pas fait douter de ma qualité artistique puisque lorsque j’ai eu l’envie de nouveau m’exprimer sur du hip hop je l’ai refait et ça a été très bien accueilli par le public.
LFP : Tu dégages une sérénité déconcertante, il y a quelque chose qui provoque ça chez toi ?
KRYS: J’ai une spiritualité assez forte, je suis très croyant, c’est une dimension importante dans ma vie. De plus, j’ai pratiqué un art martial pendant plus de 10 ans, je suis karatéka et cette activité m’a aidé à me canaliser. Et puis, j’applique une philosophie de vie qui est de savoir accepter les choses. Ces paramètres ont fait émerger une façon d’être qui est ancrée en moi.
LFP : Tu tiens depuis quelques années un discours positif en général dans ta musique, surtout envers les femmes…
KRYS: Je ne peux pas chanter la même chose à 20 ans qu’à 30 ans. En début de carrière, j’étais fougueux, je découvrais les femmes, j’avais une certaine forme de discours et d’écriture que j’assume puisque j’estime l’avoir fait avec sincérité. En fait, j’avais le discours d’un jeune de cet âge. A 30 ans, je fais le titre « Sé vou », l’âge où l’on fait sa vie, où l’on découvre la personne avec qui on a envie de construire, de s’engager. Je reprends d’ailleurs volontairement un morceau de « Programme de la semaine » pour montrer mon évolution. Mes textes sont en accord avec mon évolution d’homme. Cet aspect m’amène à la notion de cohérence et de totale liberté car mon luxe est de faire ce dont j’ai envie. Quand j’ai envie d’écrire lettre à Aimé Césaire qui figure sur l’album Step Out, je le fais avec la même liberté que Bootyshake. Je fonctionne avec passion.
LFP : En parlant de femme, on a appris le décès de Simone Veil aujourd’hui, tu aurais un mot à dire sur la place de la femme dans notre société.
KRYS : C’est une grande perte mais c’est déjà même embêtant d’avoir à soulever le sujet. Ma manager est une femme, et ma mère est mon associé dans Step Out. Je suis personnellement entouré de femmes de talent et de caractère que je respecte, que j’aime, avec qui je collabore, et il est naturel pour moi que cet amour et ce respect s’étendent à la société. Il faudrait que nous puissions régler tous les nombreuses causes défendues par les femmes mais ce sont des sentiers déjà abordés et les problématiques ne pourront que se dissiper avec les luttes menées.
LFP : Chez une femme qu’est-ce qui plaît à KRYS ?
KRYS : La douceur, l’écoute, la possibilité d’échanger, l’honnêteté et l’humour.
LFP : Nous savons que KRYS est un homme pris. Comment tu abordes ta vie de couple ?
KRYS: Il faut miser sur la communication, la sincérité, le fait d’être rassuré. Mais il n’y a pas de façon spécifique d’aborder le couple quand on est artiste, de façon générale, il y a une manière de gérer l’absence, trouver quelqu’un d’indépendant, qui comprenne. Mon parcours à ce niveau n’a pas été un long fleuve tranquille puisque j’ai été marié, divorcé, je retente ma chance au jeu de l’amour en espérant que cela se passe bien mais ce n’est pas quelque chose de simple.
LFP : Parlons style… Tu es quelqu’un de stylé, bien sûr, cet aspect est accentué dans tes vidéos. Dans Puff Daddy par exemple, on adore ce look classy chic travaillé avec des accessoires. Tu dépenses beaucoup en fringues ?
KRYS : Je ne sais si je peux me considérer comme étant dépensier, cependant quand j’aime une pièce je l’achète, je ne me pose pas beaucoup de question. Par contre, je suis pas un amoureux du shopping. (rires)
LFP : Quel rapport entretiens-tu à l’apparence ?
KRYS : Pour moi dans l’apparence, il y a la notion de respect induisant le respect de soi, d’autrui. Au-delà du respect il y a l’amour de soi. A mes yeux, c’est naturel et important pour la confiance en soi et l’estime de soi. Il y a par exemple des personnes qui sont en difficulté sociale et qu’on intègre par le fait de soigner leur apparence. C’est une dimension d’autant plus importante quand on est artiste, car je suis très souvent amené à côtoyer et à être abordé spontanée par des personnes.
Interview par La Fée pipelette.
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Une navette partira de Milénis à 18h et de la gare de Bergevin à 18h15 sous présentation de votre ticket.
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