La nouvelle perle de la gymnastique artistique française est née en 2000, à Schoelcher en Martinique. Avec quatre médailles d’or aux championnats d’Europe, elle trône sur le continent européen depuis quatre ans, et rêve toujours plus grand.
Comment as-tu vécu ton départ des Antilles à douze ans ?
MDJDS : C’était très difficile au début : quitter ma famille, le mode de vie antillais, le soleil… Mais c’était pour quelque chose que j’aimais, donc ça s’est bien passé. La gymnastique fait partie de ma vie. J’adore ce sport ! J’avais envie de voir à quoi ressemble le haut niveau. Je me suis dit : « Allez, je me lance, j’essaye ». Et ça m’a plu ! J’ai la chance d’avoir deux entraineurs qui me suivent et m’entourent depuis mon arrivée au Pôle : Eric Hagard m’entraine au sol, aux barres, au saut. Monique Hagard, elle, m’entraine à la poutre. Elle est ma chorégraphe pour le sol. Au Pôle, c’est comme une grande famille, j’ai vite accroché avec le mode de vie à Saint-Etienne.
A vingt-et-un ans, tu as déjà un impressionnant palmarès !
MDJDS : J’ai commencé la gymnastique au club La Gauloise de Trinité, en Martinique. Je m’amusais beaucoup ! J’ai ensuite enchaîné plusieurs stages nationaux. A onze ans, j’ai été accueillie pendant deux semaines au Pôle France de Saint-Etienne. Les entraineurs ont apprécié mon travail et m’ont proposé d’intégrer le Pôle ; ce que j’ai fait sans hésiter ! Je me suis alors préparée pour les compétitions internationales. J’ai décroché la 3e place aux Championnats d’Europe et la 5e aux Championnats du Monde en 2017. Je suis devenue championne d’Europe au sol et vice-championne d’Europe par équipe en 2018, avant d’être sacrée championne d’Europe au général et au sol en 2019. En avril dernier, j’ai remporté le titre de championne d’Europe pour la quatrième fois. Je ne m’y attendais vraiment pas, parce que je ne pensais pas encore avoir les capacités suffisantes. J’ai été surprise et heureuse de me dire que tout le travail que je fournis à l’entrainement paye. C’est la meilleure sensation !
Ton état d’esprit quand tu es montée pour la première fois sur le podium ?
MDJDS : (Rires) En fait, j’avais parié avec mon beau-père que si je faisais un bon résultat, il s’engagerait à installer une piscine chez nous. Alors je me suis dit : « Yes ! Enfin, il va pouvoir construire notre piscine ! »
Ce que tu préfères en Martinique…
MDJDS : Si c’était une balade, ce serait la Baie du Trésor à Tartane. C’est une plage sauvage, comme moi… Je la connais depuis toute petite et ça me fait toujours autant plaisir d’y aller. Si c’était un plat, ce serait le ti nain morue que ma mère prépare à merveille ! Une autre passion ? Mise à part la danse, ce serait la pêche sportive. Ma plus grosse prise : un thazard de 12 kg.
Première martiniquaise à atteindre ce niveau en gymnastique, te sens-tu comme une ambassadrice ?
MDJDS : Ambassadrice ? Pas encore. Je pense que lorsque je rentrerai aux Antilles, oui, je ramènerai tout mon savoir. Je suis très fière de représenter nos îles. J’espère bientôt voir d’autres gymnastes caribéens briller à l’international.
Ton plus grand rêve ?
MDJDS : Avant, je disais « participer aux Jeux Olympiques », mais maintenant, c’est « performer et monter sur le podium » à Tokyo.
Un message pour tes lecteurs caribéens?
MDJDS : Merci pour tout le soutien que vous m’apportez, toute la force que vous me transmettez. Je vous aime tous et je vous embrasse !