Guy Ferdinand, l’irréductible

C’est un ouragan de malice entièrement voué au partage. Rencontre détonante avec Guy Ferdinand, chef cuisinier du Petibonum.

« Tornade, ouragan, cyclone »… Le parallèle est flagrant. Comme eux, le chef Guy Ferdinand inspire et aspire tout sur son passage : chaque nouvelle idée, chaque courant créatif, la moindre initiative locale propre à rendre notre monde meilleur. Et comme un ouragan, il souffle ce vent de folie régénérative, en perpétuel mouvement et remise en question, balayant les sarcasmes, pour ne garder que le meilleur en partage avec ses hôtes et son équipe soudée.

Photo : Aurélien Brusini
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Un éclectisme revendiqué par une curiosité sans bornes, à l’image de son parcours atypique. Sorti du lycée Schoelcher, il s’enrôle dans la marine pendant sept ans et y termine « chien jaune », guidant les avions manoeuvrant sur le pont des porte-avions. Puis les bars, les boîtes de nuit, Saint-Tropez, deux ans chez Ricard avant d’ouvrir son premier établissement en Martinique.

« Pourquoi ce nom, Le Petibonum ? Pour créer une connexion entre le rhum – notre fer de lance – et une équipe. Et je suis fan d’Astérix ! J’ai ouvert Aquarium puis Babaorum et, depuis dix-sept ans, Le Petitbonum ! », lance Guy. Tous ont en commun la ligne de conduite du chef : « Faire kiffer les gens ! On a la chance d’être sur la plage du Carbet, ouverts sur la Caraïbe. Il faut rêver, marier des goûts, s’amuser ! Quand on est insulaire, ce qui change par rapport au continent, c’est la quête des autres. »

 

Sacré ‘Meilleur Chef de la Caraïbe 2021’ par le Caribbean Journal pour sa cuisine en continuelle évolution, Guy Ferdinand revendique une cuisine familiale, de terroir, aux antipodes des standards et des recettes immuables. « Moi, je travaille au doigt, au goût ; et le goût dépend du moment, de l’humeur. Cuisiner, c’est partager, c’est changer… C’est magique ! »

Et lorsqu’on lui demande s’il affectionne les produits locaux – qu’il utilise presque exclusivement -, sa réponse est sans appel : « Chaque fois qu’il y a un produit importé qu’on peut remplacer par un produit local, on le fait, en âme et conscience, parce que nous tenons à faire découvrir toutes les saveurs de notre patrimoine caribéen ».

Véronique Brusini

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