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NOUVEAUX REGARDS FILM FESTIVAL : la 6e édition aura lieu du 29 mars au 2 avril 2023

Le Festival « NOUVEAUX REGARDS », basé en Guadeloupe, propose des sélections cinématographiques originales d’ici et d’ailleurs. La programmation intègre, cette année encore, un large choix de longs-métrages, courts-métrages et documentaires visant à satisfaire l’intérêt d’un public grandissant depuis six éditions.

Le « NOUVEAUX REGARDS FILM FESTIVAL » présentera cette année trente-six films venant de quatorze pays et mettra en compétition dix-neuf réalisations issues de la Caraïbe et de la Guyane. Sélectionnés parmi 3101 propositions, l’équipe organisatrice s’est dirigée vers des films qu’elle qualifie de captivants et dont les scénarios ont longtemps accompagné leur imaginaire après visionnage, au point de vouloir les partager.

Priscilla Delannay, directrice artistique et générale du festival

Les différents auteurs et réalisateurs mis à l’honneur révèlent ainsi leurs visions du monde à travers des films engagés, parfois positifs, parfois plus complexes, drôles ou terribles, toujours ancrés dans les problématiques de la société contemporaine.

Brother Jimmy, de B. World connection
Conférence de presse de la 6e édition du festival, le 17 mars 2023 à Jarry (Guadeloupe).

La compétition demeurant le cap majeur du festival, elle sera articulée autour de jurys de professionnels du cinéma et de l’audiovisuel. Huit prix seront décernés dont les prix « révélation et prix du jury pour les courts-métrages de fiction », « meilleur documentaire », « prix du public », « prix des médias », « prix Poté Ganm » récompensant des premiers travaux en courts-métrages autoproduits, « prix Byen Jouwa » distinguant le travail de sociétés de production basées aux Antilles-Guyane, et enfin le prix « jeunes regards » du meilleur court-métrage, décerné par des lycéens en option cinéma.

Organisé du 29 mars au 2 avril dans différents lieux, dont le Palais de la Culture Félix Proto aux Abymes, les temps forts, au-delà des diffusions, seront marqués par des master classes en présence de scénaristes, réalisateurs et producteurs, ainsi que des ateliers pour découvrir le domaine de la réalité virtuelle ou apprendre à concevoir des podcasts documentaires.

Corinne LOBEAU Présidente de l'association ACIA
Corinne Lobeau, présidente de l’association ACIA

Trois réalisations ont déjà suscité l’intérêt de la rédaction, avec notamment la thématique « Regard vert l’Avenir » qui propose, en collaboration avec le TERRA Festival, un documentaire engagé sur le sujet de l’environnement.

Ainsi avons-nous retenu « All That breathes », de Shaunak Sen, qui devrait sensibiliser le public face à l’urgence de préserver dame nature ; le documentaire « Le Zouk et la prière des oiseaux » de Philippe Mugerin, qui conte l’histoire de Pierre-Edouard Decimus, co-fondateur du groupe KASSAV’ et icône de la musique antillaise ; et encore la séance « ciné-méditation » qui, en compagnie de la bio-énergéticienne Laetitia Alvarade, propose la diffusion du film « BEBA » de Rebecca Hunt, précédée d’une séance de méditation guidée dans le but de mettre le mental au repos pour mieux se connecter au sujet abordé.

Tout un programme à découvrir dans son intégralité en cliquant ici :

https://www.calameo.com/read/0058516625f8b4fbc8040

Ou en participant à la cérémonie d’ouverture, le mercredi 29 mars, à 18h30 au Palais de la Culture Félix Proto, aux Abymes.

Bon festival !

De gauche à droite : Corinne Lobeau (présidente de l’association ACIA), Michelle Grandjean (directrice de la communication Canal+ Antilles-Guyane), Aurélie Bitufwila-Yerbe (élue de la Région Guadeloupe), Priscilla Delannay (directrice artistique et générale du festival), Mahité Perrault (attachée de presse)

Le festival Nouveaux Regards, organisé par l’ « Association Cinémas d’Ici et d’Ailleurs » (A.C.I.A.), regroupe des passionnés de cinéma et des professionnels du secteur culturel et cinématographique. Leur but est de promouvoir l’audiovisuel sous toutes ses formes, par le biais d’événements et d’actions à destination du grand public et des professionnels de l’industrie. Force vive du territoire, l’association favorise le croisement et le partage de compétences.

Contact
Mahité Perrault : 0690 994 366

nouveauxregardsff.com : https://nouveauxregardsff.com/

FB Nouveaux Regards Film Festival  : nouveauxregards

Insta Nouveaux Regards Film Festival :  nouveauxregardsfilmfestival/

Texte : Mathias Flodrops

Photos : Jessica Laguerre et Christian Nixon

Femmes, sexualité et désir : le plaisir sacré

« En corps », les podcasts de Bōni

Absolument inédit ! On n’a jamais entendu des femmes parler de leur corps, de leurs plaisirs avec autant de liberté, d’honnêteté, de légèreté, de jubilation aussi. « En corps », des podcasts audios réalisés par Bōni Kwaku, journaliste et podcasteur répondent à cette urgence, cette obligation de parler et d’écouter ces histoires de femmes qui mettent des mots sur leurs corps pour exprimer leur plaisir, ce qu’elles désirent, ce qu’elles attendent de leurs partenaires. C’est de l’ordre de la révélation. Voilà des paroles fondamentales sans lesquelles on ne peut comprendre la sexualité de la moitié de l’humanité ! Autant vous dire que c’est essentiel !

Pourquoi, en tant qu’homme tendez-vous votre micro pour porter la parole des femmes sur leur sexualité ?

Bōni Kwaku : Dans le podcast « En corps.. ! », j’ai proposé mon micro pour modestement créer un nouvel espace d’expression. Ces femmes ont de 25 à 79 ans. Elles parlent librement de leur sexualité et le font très bien. Je pense que vouloir une société égalitaire est une œuvre collective où chacun peut apporter sa contribution. C’est ma façon de participer. Il paraît que « Tout seul on va plus vite, ensemble, on va plus loin. » 

Pourquoi avoir choisi de réaliser des enregistrements audios. Pourquoi des podcasts ?

Je suis curieux de la nature humaine, découvrir l’autre et comprendre ses choix. J’ai précédemment eu quelques expériences en radio (Guadeloupe 1ère) et sur le web (Kéragency) où j’aborde déjà des questions de société. Je mène des interviews en tête-à-tête, mon format favori. Aujourd’hui, je choisis le podcast parce que je préfère le son à l’image. La voix laisse place à l’imagination. Pour un sujet si personnel, c’est aussi un moyen de mettre à l’aise mes invitées. Enfin, le podcast, c’est la liberté de choisir ses sujets. Surtout un thème sensible comme la sexualité.

Vous établissez immédiatement une complicité avec ces femmes si différentes les unes des autres. La parole est libre. Elles y dévoilent leurs questionnements, leurs façons de vivre leur sexualité, toutes différentes, toutes uniques.

On se rencontre pour la première fois le jour de l’enregistrement. Donc établir un climat de confiance, voire de complicité, est capital. Car il est important que mes invitées soient à l’aise pour parler de leur intimité à un inconnu, un homme en plus. Un grand merci à elles, d’ailleurs. Oui, l’ambiance est légère et agréable. Il y a des moments de rire, d’autres plus émouvants. Sans aucun jugement, bien entendu. Concernant la diversité des témoignages, il est intéressant pour moi d’avoir la palette d’expériences la plus large possible. Au cours des quatorze entretiens, on échange entre autres sur la sexualité et la religion, la maladie, le libertinage, le plaisir solitaire et nos comportements masculins vis-à-vis de vous les femmes.

Elles y parlent de rapports hétérosexuels, homosexuels ou bisexuels, selon leurs choix de vie. Jusqu’où ces femmes parlent-elles de leur désir, jusqu’à leurs plaisirs les plus intimes ?

Il y a autant de témoignages que de personnalités. A chaque épisode, je m’adapte à mon interlocutrice. Je reste à l’écoute, discret, bienveillant. Mes questions se font plus précises quand mon interlocutrice me le permet. Avec une autre plus réservée, je fais davantage attention à mes questions et au choix des mots. Au final, il y a des épisodes plus explicites que d’autres. Mais jamais rien de voyeuriste ni de vulgaire.

Jamais encore la société n’a éprouvé le besoin de s’intéresser à la sexualité des femmes, de leur donner la parole, surtout aux Antilles où cette sexualité n’est pas revendiquée. Est-ce pour cela qu’elles sont si magnifiques et désireuses de vous en parler ?

Participer au podcast « En corps.. ! » est leur façon de prendre part à mon concept : écouter les femmes sur leur sexualité et humblement contribuer à briser une inégalité de traitement. Les choses bougent même si trop lentement. Une femme qui parle de sexe est hélas encore vue différemment de moi quand j’aborde le sujet. Toutes les invitées acceptent de s’exprimer sur leur vie intime parce qu’elles saluent cette initiative d’avoir une opportunité supplémentaire de faire entendre leur parole. Après chaque épisode, il y a un bonus où l’invitée livre ses impressions d’après interview. C’est aussi riche à entendre que les entretiens.

Y-a-t-il des phrases, des confidences qui vous ont particulièrement marqué ?

C’est une question difficile car chaque témoignage est unique et porte son lot d’émotions, de joies, de fragilités. La sexualité demeure ce qu’on a de plus intime. Je suis sensible à la grande marque de confiance des femmes qui m’ont fait l’honneur de leur participation. Je suis aussi touché par les commentaires encourageants d’auditrices. Elles se sentent moins seules dans leurs questionnements sur leur propre sexualité. Rien que pour cela, je me dis : objectif atteint !

Ces paroles de femmes vous inspirent-elles de nouveaux projets ou un développement de votre concept ?

Je souhaite réaliser une troisième saison. L’exercice m’a beaucoup plu professionnellement et enrichi personnellement. C’est pourquoi j’encourage les femmes à aussi écouter en couple ou entre ami(e)s. Cela peut susciter des discussions sur le ressenti de chacun(e). Il y a tant d’autres thématiques à aborder. Mais il faut des invitées. Ce n’est pas facile de s’exprimer sur son intimité. C’est pourquoi je suis déjà très reconnaissant envers les quatorze précédentes…, et j’ai hâte de pouvoir l’être avec d’autres !

En corps et toujours !

Les invitées de Bōni Kwaku dévoilent leur intimité en cherchant à la comprendre et à l’expliquer. De grands moments aussi pour les auditeurs et auditrices qui écoutent pour la première fois des témoignages divers, bouleversants sur la conquête de leur plaisir par les femmes. À chacune sa jouissance…  Il en a fallu du temps pour que se libèrent les corps des femmes et pour quelles trouvent les mots justes, les mots qui leur conviennent pour parler du plaisir et dire à voix haute comment elles l’obtiennent. Il en a fallu du temps pour qu’elles disent franchement ce qu’elles attendent de leurs amants, de leurs amantes, des deux ou même de leurs pratiques solitaires. Boni tend son micro. Elles s’en saisissent et sans hésitation lui confient leurs secrets. Et c’est magnifique !

Nous avons demandé à Bōni Kwaku de nous présenter quatre de ses invitées. Ça n’a pas été facile car, comme il le dit, « choisir c’est renoncer ». Il a donc renoncé et choisi.

 

Il y a Selam, une trentaine d’années qui évoque une sexualité sacrée. Quand Bōni Kwaku évoque Selam, il dit : « J’ai beaucoup aimé la personnalité de cette jeune femme. J’ai perçu, lors des échanges, une authenticité et une douceur chez elle. Elle aborde une thématique (la sexualité sacrée) dont on entend beaucoup parler, mais avec des mots simples. »

Podcast à écouter ici : http://bit.ly/3ZypTdi

 

 

Il y a Mary aussi, la cinquantaine, bourgeoise, religieuse : « Mary est le premier épisode de la série de quatorze. Il a donc une valeur particulière. De plus, elle aborde une thématique qui est revenue chez plusieurs invitées : le poids de la religion dans sa vie sexuelle. »

Podcast à écouter ici : http://bit.ly/3W8jQJl

 

 

Elodie dévoile sa sexualité alors qu’elle lutte contre un cancer. « C’est un épisode très touchant. Je ne m’attendais pas à ce qu’Elodie se livre autant. Elle semblait peu accessible de prime abord : le jour de l’enregistrement correspond à la première rencontre avec chacune de mes invitées. Le cancer est, hélas, une maladie qui nous touche tou.te.s plus ou moins directement. Le choix de cet épisode m’a semblé une évidence. »

Podcast à écouter ici : http://bit.ly/3IRqReV

 

Joranie, et ses vingt ans ! Mannequin, elle raconte comment elle a découvert son corps, comment elle en joue. « Une jeune femme pétillante, très dynamique. Une belle personnalité qui met des mots simples sur les choses. »

Podcast à écouter ici : http://bit.ly/3IQkrMT

Bōni Kwaku, ancien enseignant de français, est communicant de profession. Friand des médias, curieux de la nature humaine, il crée et conduit l’émission radio « A demi-mot » en 2017 sur Guadeloupe la 1ère radio. Il crée aussi la mini-série « Moun.gp », dans laquelle il aborde, lors d’entretiens intimes, des questions sensibles comme le racisme, le sexisme ou le refus de maternité. En 2020, il se lance dans le podcasting avec « En corps… ! ». ¨

La saison 1 a débuté en octobre 2020 et la 2, en août 2021. Chacune comporte sept témoignages. On peut également écouter les retours d’expérience de chaque femme après chaque épisode de la saison 2. Bōni est à la recherche de confidentes pour la saison 3. Mais commence à enregistrer avec les premières invitées.

« En corps… ! » : les deux saisons sont disponibles sur toutes les plateformes de podcasts (Apple podcasts, Spotify, Google podcasts, etc.) ou sur https://anchor.fm/bni8 /

Instagram/Facebook : @bybonikn

 

Texte : Aimée Petit 

Illustrations : Annia Drawing

L’art et la mode kiffent le carnaval

Ils sont tous là à préparer leur déboulé, rassembler les orchestres, tester leurs vocalises. Ces moments-là sont inoubliables, ils se gravent en lettres d’or et de paillettes dans chacun des cœurs émus, excités. Chacun-e bouillonne sous son déguisement, aucun-e ne donnerait sa place, pour rien au monde. Les familles, les touristes s’attroupent sur les trottoirs, c’est le signe. La fête est magnifique, sublime comme à chaque fois. Le carnaval s’apprête à bondir d’un élan fiévreux, tonitruant, magique. Comme tous les ans, comme à chaque fois.

L’art du carnaval, c’est l’animatrice des réseaux sociaux de Créola, Genius Iron, qui vous le présente.

 

Design art

Loïc Corvo est considéré comme un artiste prodige, précoce qui acquiert très jeune une notoriété importante sur son île natale la Guadeloupe, après avoir été repéré par un groupe de carnaval qui lui a donné sa chance à l’âge de treize ans en tant que styliste du groupe. Il devient par la suite leur directeur artistique.

Sa formation artistique fut longtemps autodidacte mais il est aussi détenteur d’un diplôme des arts graphiques. Son style à la fois singulier et décalé le démarque nettement des autres stylistes carnavalesques, autant par son talent que sa créativité. Artiste manuel, il développe son art grâce à de nombreux voyages à l’étranger et ses rencontres avec d’autres artistes et artisans dans divers domaines. Il s’installe pendant cinq ans à Londres et travaille en parallèle dans un atelier de haute couture londonien Sorapol. C’est de là qu’il se fait reconnaître artistiquement aussi bien à Londres, qu’à Paris, Berlin et Saint-Martin. Cette reconnaissance lui permet de participer à deux Fashion Week de Paris.

Son talent grandissant fait de lui l’artiste designer d’aujourd’hui. À la tête de la CL Touch, entreprise de design, c’est une vision futuriste et moderniste que Loïc Corvo développe. L’artiste multidisciplinaire prolifique et énergique se distingue par sa versatilité et ses techniques expérimentales. Sa démarche préconise l’imposition des contraintes et le développement de nouveaux processus.

En constante inspiration, la CL Touch crée Rave International associée au talentueux chorégraphe Jek Unik. Les deux collaborateurs créent cette section carnavalesque avant-gardiste qui permettra d’apporter la touche caribéenne « made in Guadeloupe » dans différents carnavals dans le monde. Une promesse que les deux associés ne manqueront pas de tenir…

Nails art                   

Amandine Rosedel-Fundere, est passionnée par l’univers féminin, plus particulièrement la beauté des mains depuis de longues années. Elle développe depuis un an un concept sur mesure où la femme est au centre de ses préoccupations « au féminin by Amandine ».

Elle accueille dans son studio cocooning où elle promet de passer un moment intime, exclusif, au cours duquel elle se dévoue à vous sublimer.

Embarquez dans un univers qui combine, la qualité, les finitions, la douceur, la disponibilité, la création et la passion. Un pur moment d’évasion et de bien-être.

« J’arrive à éveiller en chacune d’entre elle ce côté où l’on ose tout en restant fidèle à son identité »

Make-up art

Audrey Domesor maquille depuis qu’elle a huit ans. Aujourd’hui make up artiste de profession elle pratique le Color-Blocking, technique far du carnaval.

En effet, le make-up de carnaval est sa spécialité. Ce qu’elle aime et qui l’anime dans les make-up de carnaval c’est avant tout le fait de pouvoir jouer avec les pigments, les strass et les paillettes sur tout le visage.« C’est un milieu très créatif, je n’arrive jamais avec une idée toute faite, l’énergie que dégage les personnes que je maquille détermine la composition du make-up. »

Pour moi la touche qui sublime un make-up de carnaval est une bouche pailletée, c’est un indispensable pour faire ressortir cet esprit glamour de fête et d’union qu’est le carnaval.

« Pour moi la période de carnaval est celle où l’on peut oser, sur les couleurs, les strass, les designs, un tremplin pour sortir de sa zone de confort »

Toute l’actualité d’Audrey Domesor sur Instagram @ordjhane.

 

Texte : Genius Iron

Photos : DR

Ronald Cyrille présente TIGRITUDE

Ronald Cyrille est un artiste plasticien caribéen également connu sous le pseudonyme de B. BIRD. Depuis fin 2022, ses travaux sont exposés au MACTe dont il est l’artiste invité pour la saison 2022-2023.

Né d’une mère Dominiquaise et d’un père Guadeloupéen, Ronald Cyrille savoure son enfance sur l’île de la Dominique, imprégné des paysages, de l’énergie et du mode de vie des siens. Quelques années plus tard, il découvre ses autres racines en Guadeloupe et débute sa pratique du dessin. Il est alors inspiré par les caractères des cartoons populaires, prémices d’un intérêt toujours présent pour la pop culture et le Street art dont il est l’un des acteurs de la scène locale.

Après un cursus d’études secondaires générales, il obtient en 2012 un master en arts plastiques  au Campus Caribéen des Arts de la Martinique. Candidat prometteur, il se fait rapidement remarquer en devenant lauréat de la « Jam Session » des jeunes talents de l’île aux fleurs, et remporte, dans la foulée, le Prix Start du Conseil Départemental de Guadeloupe (catégorie arts visuels).

Suivront dix années de cheminement artistique ponctuées de nombreuses expositions individuelles ou collectives – Volta Art Fair et Hunter East Harlem Gallery (New-York), Fondation Clément et Atrium (Martinique), Little Haïti Cultural Center et Tout-Monde festival (Miami) – et autres temps forts tels que sa participation au projet « Mondes Nouveaux » en 2021, dont il sera l’un des 264 lauréats sur 3000 participants.

Animé par ses cultures et ses expériences, ce prolifique artiste enrichit sans cesse son art. Son travail est actuellement visible au MACTe jusqu’au mois de mars 2023. Prenant la forme d’une exposition triptyque dont les trois volets sont intitulés TIGRITUDE, EXODUS et OUTSIDER, c’est l’occasion pour le visiteur de découvrir son bestiaire, ses symboles, ses couleurs. Son univers, il le décrit comme « une embarcation créative chargée de la nostalgie des souvenirs, empêchant la mémoire de dériver dans l’oubli, abritant les tempêtes, les naufrages, mais aussi la douceur des rencontres heureuses. »

A bord, c’est un voyage onirique qui est proposé, un poésie caribéenne emplie de mythes, de contes, de superstitions. Une odyssée marquée par l’empreinte des civilisations, celle des Caraïbes notamment. Celle aussi de l’exode forcé des Africains, qui fait naître en lui une mythologie personnelle interrogeant tantôt la nature de l’Homme, tantôt la société, la spiritualité, le rapport au territoire ou à la mémoire culturelle.

C’est tout simplement une incroyable exposition à ne pas rater !

B.Bird

Insta :b.bird_art_officiel

FB:  B. Bird Art

 

MACTe

Darboussier, rue Raspail 97110 POINTE A PITRE

Du mardi au dimanche de 9h à 18h

Nocturne le vendredi Lalin ka kléré jusqu’à 21 h

FB: Memorialacte

Texte : Mathias Flodrops

Photos : Daniel Dabriou

L’Artchipel : Angela Davis, une histoire des Etats-Unis

Intense, fort, puissant, rythmé, cadencé, musical, aucun adjectif ne peut seul définir ce spectacle magistral, joué notamment au festival d’Avignon en 2022, où il a été ovationné. La pièce « Angela Davis Une histoire des Etats-Unis », porte la ferveur de l’icône militante de la contre culture américaine et celle également d’Astrid Bayiha, superbe comédienne. Seule en scène, Astrid Bayiha incarne Angela Davis, ses engagements, ses combats, alors que la musique invocatrice de Blade MC Alimbaye trace ses sillons parallèles au chemin qu’ouvre la comédienne totalement habitée par la puissance du texte de Faustine Noguès.

Qu’est-ce qui a amené le metteur en scène Paul Desveaux jusqu’à Angela Davis ? « Je ne crois pas à un théâtre militant, dit-il, mais à un théâtre politique par essence dès lors qu’il s’adresse à la cité. Il n’a pas le pouvoir de soulever les foules mais il peut changer, par petites touches, quelques êtres et quelques esprits. Je pense alors qu’il faut poser et reposer sans cesse les questions sur les raisons de ces discriminations persistantes ». D’où évidemment cette complicité qui lie la pensée du metteur en scène à celle d’Angela Davis. D’où aussi cette pièce, conférence politique et sensible qui mêle des archives vidéos, des extraits des discours d’Angela Davis, et le texte de Faustine Noguès dans une ambiance sonore inspirée des années 70 et des 80.

« Angela Davis : sexe féminin / genre révolutionnaire » de Faustine Noguès. Extrait :

Dans un deux-pièces de Los Angeles

Les Jackson s’entassent à sept

Pas de berceuse pas de nourrice

Rien que des pneus qui crissent

Rien que des cris haineux

Des pots d’échappement

Des attroupements

Georges et Jon dix ans d’écart

Grandissent dans les squares, les squats, les couloirs

Du fond des quartiers noirs

« J’ai voulu créer un rapport direct entre l’actrice et le public, dit Paul Desveau. Nous avions déjà travaillé ensemble avec Astrid Bayiha sur Pearl de Fabrice Melquiot, un spectacle autour de Janis Joplin. J’avais aimé son sens du texte et du rythme et aussi le grain de sa voix. Il m’a semblé tout naturel qu’elle nous rejoigne sur cette aventure où se croisent la musique, la politique et le verbe. Je voulais que par moment le verbe et la musique ne fassent plus qu’un. Et c’est tout naturellement que le rap s’est imposé comme support à cette poétique contemporaine. C’est ainsi que j’ai demandé à Blade MC Alimbaye de nous accompagner dans cette aventure ».

C’est une chance que nous offre l’Artchipel, une chance de voir ce spectacle en Guadeloupe. Une chance à ne pas manquer !

La pièce « Angela Davis. Une histoire des Etats-Unis » est programmée à L’Artchipel, le samedi 25 mars 2023.

Texte : Aimée Petit

Msaki x Tubatsi : Synthetic Hearts

Célèbres musiciens sud-africains, Msaki et Tubatsi Mpho Moloi rencontrent dans « Synthetic hearts » l’arrangeur et violoncelliste Clément Petit. Vous allez être envouté. L’album touche directement au cœur. Peut-être est-ce dû à cette façon d’interroger les relations que nous entretenons les uns avec les autres et l’amour aussi. La musique, le texte, tout n’est que désir, égarement, quêtes personnelles.

 

Tout questionne dans ces chansons. Trois artistes et deux voix se mixent au grès des morceaux et des mélodies suggérées par Clément Petit. On connait ce violoncelliste qui chante silencieusement quand il joue, il ne peut pas s’en empêcher, ses lèves bougent toutes seules et évoquent l’émotion qui traverse sa musique.

L’émotion est donc bien là et c’est ce qui touche en premier. Les trois artistes savent vagabonder entre les genres musicaux. En musique exactement comme en amour, diraient-ils, ils éprouvent, le besoin de lâcher prise et d’être simplement soi. Alchimie musicale dans une ambiance luxuriante.

SYNTHETIC HEARTS. MSAKIxTUBATSI

Sortie le 10 mars chez No Format

Texte : Aimée Petit

Emel Mathlouthi : une voix divine au Tropiques Atrium

Avec sa voix dense, profonde, son énergie flamboyante, d’Emel Mathlouthi a porté une révolution ! Elle a été la figure symbolique de la révolution de jasmin, en Tunisie, en 2011,  après qu’une vidéo d’elle interprétant une version de sa chanson « Kelmti Horra » (Ma parole libre) ait fait le tour du monde. Mais elle ne s’est pas arrêtée là. Lancée dans une carrière internationale, elle a été invitée en 2015 à chanter « Kelmti Horra » à Oslo pour la remise du Prix Nobel de la Paix. Tropiques Atrium la programme cette année et l’annonce : « La Scène nationale accueille cette chanteuse tunisienne le 8 mars. Comme chaque année nous faisons un écho à la journée internationale pour la lutte pour les droits des femmes. Ce concert est un temps fort, qui s’inscrit dans un festival pluridisciplinaire que nous proposons au public pendant tout le mois de mars.

Emel Mathlouthi sait créer des ponts entre les cultures musicales, elle veut proposer une musique audacieuse, une liberté de mouvement et d‘expression. Et ça lui va très bien. Sans perdre son esprit révolutionnaire, elle propulse sa voix dans ce que certains appellent : une électronique à fleur de peau.

Emel Mathlouthi. Tropiques Atrium Scène nationale, le 8 mars 2023.

 

Texte : Aimée Petit

Aqua lodge : les Saintes à fleur d’eau

Il n’est pas toujours nécessaire de partir loin pour s’évader de tout et se relaxer en pleine nature. Quelques minutes de bateau à peine et vous voilà sur le deck de votre villa flottante, prêt(e) à vivre pleinement ces moments d’exception. Vous inspirez profondément, vos yeux se plissent sous les irisations des turquoise Caraïbes. Bienvenue à l’Aqua Lodge.

Entre deux mondes, pourquoi choisir ? En un battement de cils, plongez dans un jardin d’eau multicolore et sans frontière… depuis votre salon ! Voilà la promesse de ce refuge insolite pour hédonistes amoureux du monde marin. 13 m de long, 6 de large, deux belles chambres avec terrasse avant, toilettes sèches et salle de bain, électroménager alimenté par panneaux solaires : de quoi accueillir couples ou familles de quatre personnes en parfaite autonomie, dans le respect de l’environnement. Si les 78 m² de cette villa flottante peuvent, par leur confort et le design de son aménagement intérieur, vous faire oublier que vous êtes bien sur un bateau – catamaran en l’occurrence -, l’eau et ses reflets changeants façonnent l’atmosphère lumineuse unique de ce havre de paix.

Une partie du plancher de la cuisine ouverte est même vitrée pour laisser apercevoir les poissons qui fraient sous les coques. Mais pour de plus belles rencontres encore avec les tortues vertes, chirurgiens bleus, diodons et autres poissons-papillons, rien de tel qu’un masque et une paire de palmes pour rejoindre les jardins coralliens des abords de la base nautique (au cœur de la baie), ou encore le rivage de l’ancienne « Maison du Docteur » en forme de proue de bateau.

Si la douce onde de surface vous convient mieux, pourquoi ne pas s’adonner au plaisir d’une balade en stand up paddle, au coucher du soleil ? Kayak et annexe à moteur électrique sont aussi à disposition pour des vagabondages plus lointains. Et quand vient la nuit, opère la magie des lumières sous-marines. Sous le plancher de verre et à poupe, les spots de l’Aqua Lodge attirent et hypnotisent petits poissons et grands tarpons aux reflets d’argent sous le firmament.

AQUA LODGE

1 résidence les Boutiques du Moulin

Marina de Bas-du-Fort / 97110 Pointe-à-Pitre, Guadeloupe

OÙ SONT LES AQUA LODGES ?

  • 4 à Saint-François, en Guadeloupe
  • 1 aux Saintes dans la baie de Terre-de-Haut
  • 5 à Sainte-Anne, Anse Caritan, en Martinique
  • 1 à Saint-Martin, baie de la marina à l’Anse Marcel

… Et de nouveaux prévus courant 2023 !

Renseignements et tarifs : 05 90 90 16 81

SE RENDRE AUX SAINTES

Partez tranquille avec la compagnie CTM Deher : www.ctmdeher.com

Bénéficiez d’une réduction en réservant à l’avance et de l’envoi de e-ticket par courriel.

Texte : Véronique Brusini 

Photos : Aurélien Brusini

 

Ti kaz’la, l’excellence renouvelée

L’établissement Ti Kaz’la, dans le sillage de son créateur, feu Philippe Dade maître-restaurateur de France, ravit à nouveau nos papilles. Chef Miguel Besson aux fourneaux, Sandra Homo à la création des cocktails et Sarah Guilcher vous ouvrent les portes de cet incontournable de la gastronomie à Terre-de-Haut.

 

Ti Kaz’la : ceci n’est pas un restaurant. C’est une déclaration d’amour ! L’amour de Philippe Dade pour l’art de la gastronomie. L’amour de sa femme, Sarah Guilcher, qui chérit sa mémoire et perpétue cette flamme qu’une nouvelle équipe, créative et brillante, attise chaque jour pour le plaisir des convives. Vous cherchez l’adresse ? Trouvez son emblème : un généreux piment végétarien rouge peint sur le fronton blanc, à 200 m après l’église en venant du ponton de débarquement.

Propre à la Caraïbe, ce produit de choix se retrouve allègrement parsemé dans la carte qui fait la part belle aux produits locaux, non seulement de Guadeloupe mais aussi des Saintes avec son miel, la coco ou encore la noix de cajou. Ici, tout est fait maison (sauf le pain). On y vient pour être sûr de bien manger, mais encore plus pour voyager. Car la cuisine de Ti Kaz’la est une invitation à la découverte, au lâcher prise, à la surprise et à la poésie.

Le tout dans une ambiance chaleureuse et intime, un décor coloré mêlant bois flotté, mobilier et menuiseries « maison », ouvrant grand sur la plage de sable blanc et ses eaux translucides, dans lesquelles miroite le volcan de la Soufrière. La carte est modulée en fonction de la pêche du jour et de l’humeur créative du Chef Miguel Besson. Le doux clapot berce les conversations. Le soleil ricoche en étincelles sur les verres de rhums arrangés. Ces moments justifient à eux seuls la traversée depuis Trois-Rivières !

Ti Kaz’la

10, rue Benoît Cassin / 97137 Terre-de-Haut / Les Saintes (Guadeloupe)

  1. 05 90 99 57 63 / P. 06 90 74 22 21

tikazlarestauration@gmail.com

Ouvert : jeudi au lundi

Réservation recommandée

SE RENDRE AUX SAINTES

Partez tranquille avec la compagnie CTM Deher : www.ctmdeher.com

Bénéficiez d’une réduction en réservant à l’avance et de l’envoi de e-ticket par courriel.

 

Texte : Véronique Brusini

Photos : Aurélien Brusini

« L’embrasée », d’Estelle-Sarah Bulle

L'autrice Estelle-Sarah Bulle ©Patrice Normand

« L’Embrasée », le dernier roman jeunesse d’Estelle-Sarah Bulle, va vous envoûter. Ses jeunes héros adolescents, des personnages attachants, vibrants, puisent-t-ils l’énergie qui les anime dans la puissance du volcan sur lequel ils vivent ? Ce qui est sûr c’est que l’Embrasée, la « vielle dame » abrite leurs rêves, leurs questionnements et leurs amitiés et que dans la vigueur de son ombre, chacun défriche sa voie exigeante et terriblement excitante.

 

Le volcan est un personnage majeur de votre livre « l’Embrasée ». Quelle influence a-t-il sur les êtres qui vivent à ses pieds ?

Estelle-Sarah Bulle : Le volcan symbolise l’ensemble de la Nature. Il est à la fois source de vie, menace, force et fragilité. Au départ, Amalia, Jory et Joséphine vivent au pied du volcan sans trop y prêter attention. Ils sont nés là et la montagne est pour eux comme une donnée de base, comme l’air qu’ils respirent : presque invisible. Avec l’arrivée de Paul, ils vont peu à peu prendre conscience de cette présence indomptable, des richesses qu’elle recèle, et cela va aller de pair avec la découverte de leurs propres ressources intérieures.

Dans «l’Embrasée», Paul, un jeune garçon surdoué en chimie, cherche une molécule qui pourrait aider au sevrage de certaines drogues. La jeunesse y prend à bras le corps les problèmes dont elle souffre. Est-ce un constat ou un souhait ?

E-S B : C’est un constat! La jeunesse du monde entier ne cesse de m’étonner et de m’impressionner. Il y a toujours eu des jeunes gens pour faire avancer les choses. Aujourd’hui, avec le réchauffement climatique, la jeunesse hérite malheureusement d’une obligation à trouver des solutions. C’est une responsabilité qui ne doit pas leur incomber uniquement, mais de fait, ce sont les jeunes d’aujourd’hui qui changeront l’avenir.

Votre livre est une ode à la créativité de la Caraïbe et notamment de sa jeunesse inventive, vibrante, généreuse. A-t-elle été un des moteurs de votre inspiration ? 

E-S B : Les jeunes de la Caraïbe ont été ma source d’inspiration, en effet. Je me suis notamment appuyée sur une initiative publique, les Talents de l’Outre-Mer, organisée en 2019 par la structure Casodom. Cette initiative visait à récompenser des jeunes de l’Outre-Mer remarqués pour leur parcours, leurs projets, leurs sujets de recherche dans les domaines scientifiques, culturels et économiques. C’est là que j’ai trouvé les modèles des quatre adolescents de mon roman.

Vous rapprochez des cultures géographiquement éloignées qui pourtant se reconnaissent (Guyane – Guadeloupe). Pourquoi ce choix ?

E-S B : Dans mes romans, j’ai toujours à cœur de démontrer que la Guadeloupe ou la Martinique ne sont pas des territoires isolés, mais des zones complètement insérées dans un « arc caribéen » qui va du Québec à la Guyane en passant par Haïti, la Colombie ou la Louisiane. Malgré des langues différentes, c’est une ère créole qui partage une culture et une histoire communes, où la France est un trait d’union, où les échanges sont nombreux et très intéressants, que ce soit en termes de population, de musique, de façon de vivre…

Vous mêlez la tradition, notamment celle de la ferme dans laquelle vit la jeune Amalia, et la modernité des projets des jeunes héros du livre. Et si votre fiction se faisait un jour réalité ?

E-S B : J’en serais ravie! Pour survivre sur notre planète bien malmenée, il faudra allier des savoirs ancestraux et des technologies de pointe. C’est déjà le cas. Les sociétés occidentales se tournent peu à peu vers des savoirs qui avaient jusqu’ici été déconsidérés, jugés secondaires : par exemple, le savoir des Indiens d’Amazonie en termes de gestion de la forêt, le savoir des Aborigènes d’Australie en termes de transmission de connaissances millénaires, le savoir des anciens esclaves caribéens en termes de jardin créole… Il faudra faire avec tout cela mais aussi avec les fusées et les satellites, pour créer un avenir meilleur.

On reconnait votre âme de chercheuse, de documentariste. les recherches scientifiques et les innovations que vous mentionnez sont inspirées de véritables projets de jeunes chercheurs et entrepreneurs des territoires d’Outre-mer . Ce que vous avez trouvé dans vos recherches vous a-t-il étonnée ?

E-S B : Oui, je suis toujours étonnée par ce que l’être humain est capable d’accomplir. Même si je n’en comprends pas la moitié, j’aime lire les articles scientifiques de vulgarisation qui racontent les dernières avancées de la recherche. D’ailleurs, j’essaie souvent ensuite de les raconter à ma manière à mon fils de sept ans, comme des contes merveilleux mais réels : récemment on a envoyé une sonde pour dévier la trajectoire d’un astéroïde qui menaçait de frapper la Terre, on a retrouvé des bateaux antiques dans le lit d’une rivière à sec, on a pris des photos de la naissance de l’univers… Mon grand-père, qui n’a jamais quitté la Guadeloupe et a vécu jusqu’à cent quatre ans, avait beau être coupeur de canne, il aimait, le soir, demander à mon père de lui expliquer comment l’Homme avait pu marcher sur la Lune. Il était émerveillé, j’ai hérité ça de lui. Je suis encore plus heureuse lorsque je vois que des recherches de pointe sont issues du travail incroyable de jeunes issus des Outre-Mer.

Un joli nom pour un volcan : l’embrasée ! De mémoire d’hommes qui habitent sur ses pentes, elle ne porte d’« Embrasée » que le nom. Elle souffle bien quelques volutes de souffre, mais la vielle dame ne semble pas vouloir, un jour, se réveiller. Pour l’heure, Amalia et Jory, les jeunes héros du livre qui habitent au village, aux pieds du volcan, ont d’autres préoccupations : comment gérer leurs parents compliqués, comment ne pas s’ennuyer pendant les vacances, comment entrer en contact avec Paul, le garçon guyanais qui accompagne ses parents chercheurs et qui est lui-même un as en chimie ? En essayant de résoudre ces énigmes, ils vont découvrir que la solidarité est un cœur battant aux richesses inépuisables et que chacun dispose de ressources sur lesquelles il peut compter. L’écriture d’Estelle-Sarah Bulle est lumineuse, éclairante pour les ados qui se reconnaitront dans ses héros, leurs errances et la puissance de leurs espoirs. Au fil de « l’Embrassée », l’autrice propose une vision ambitieuse des jeunes gens qui, dans les Outre-mer comme partout ailleurs, ne cessent de participer activement aux mouvements de nos sociétés. « J’aime bien m’adresser aux jeunes lecteurs et je suis très heureuse quand j’arrive à les toucher, car c’est un public exigeant, mystérieux, que les adultes ont du mal à saisir ». Une histoire qui parle vraiment d’eux. Les ados vont adorer.

Texte : Aimée Petit