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Une mosaïque gustative : allier traditions antillaises et saveurs orientales

Au cœur des Abymes, le chef Wilem Oulac orchestre une symphonie de saveurs au restaurant Sushi ThaiBox. Fusionnant la richesse des traditions culinaires créoles avec l’exotisme des plats orientaux, le Chef Oulac nous invite à un voyage gastronomique sans précédent.

 

Un héritage familial, une vocation mondiale

Inspiré par un précieux carnet de recettes hérité de sa grand-mère, Wilem a commencé très jeune à explorer l’art de la pâtisserie. Sa passion l’a mené au CFA de Basse-Terre, suivi d’une formation en « art de la cuisine ». Puis, c’est à Lyon qu’il côtoie des Meilleurs Ouvriers de France (MOF), élargissant sa vision vers la haute gastronomie. Imprégné des saveurs de son île et enrichi par ses escapades asiatiques, le Chef Oulac aspire à une cuisine fusion.
Ses aventures culinaires l’ont mené des restaurants gastronomiques de Guadeloupe à l’effervescence des établissements parisiens.

Fort de ces expériences, Wilem revient en Guadeloupe après la pandémie, reprenant le Sushi ThaiBox. Son ambition ? Fusionner les notes orientales avec l’essence du patrimoine antillais.
Depuis juillet, sa carte est un patchwork de délices : makis japonais, woks thaïlandais avec une touche créole, tempuras, salades de wakamé, et bien plus encore. Chaque plat est une célébration des arômes locaux, de la citronnelle au bois d’Inde. Engagé dans une démarche éco-responsable, il sélectionne la plupart de ses ingrédients dans les marchés locaux ou son jardin familial.

Pour lui, la cuisine est plus qu’un art : un moyen de « procurer du bonheur gustatif », de se connecter avec les gens, transcendé par le langage universel des saveurs. Le Chef Oulac propose des prestations privées pour sublimer vos évènements.
Venez déguster cette alliance inédite entre traditions locales et saveurs d’ailleurs !

Sushi ThaiBox
Immeuble le fromager Dothémare, Les Abymes 97139, Guadeloupe
📞 +590 690 74 74 15
🔗 Instagram : Wilem Oulac

ANNE-GAËLLE LUBINO FONDATRICE DU CAFÉ PAPIER : L’AMOUR DES AUTRES COMME CREDO

Franchissons les portes du Café Papier ; il est 9 h 30, le coffee shop est rempli. L’ambiance est agréable, le café délectable, le lieu est propice à l’échange. Certains savourent leur pain perdu à la délicieuse sauce caramel faite maison, d’autres sont plongés dans leur travail, café dans une main, ordinateur dans l’autre ; les réunions côtoient les discussions passionnées. Prenons place sur l’un des confortables fauteuils, partons à la rencontre d’Anne-Gaëlle LUBINO, Entrepreneure guadeloupéenne à la tête du Café Papier, un lieu atypique, à la fois coffee shop, librairie et papeterie, situé à Jarry.

 

S’investir pour les autres
Anne-Gaëlle LUBINO se définit comme « un concept très mouvant ». À 41 ans, la mère d’une fille de 7 ans, originaire de Marie-Galante et de Martinique, croit fermement au potentiel de son île. Celle, pour qui l’authenticité et la transparence sont des valeurs fondamentales, rêve de « pouvoir toucher chacun afin que le temps passé ensemble ait un impact positif sur leurs vies. J’aime les humains : les rencontrer, leur parler, les aider ». Le fil rouge qui guide ses actions : « c’est la contribution de chacun qui construit le monde. Nou sé grenn diri a sak diri a Lagwadloup é a latè ».

« Nou sé grenn diri a sak diri a Lagwadloup é a latè. » (Anne-Gaëlle LUBINO)

Un parcours tourné vers l’humain
Après l’obtention de son baccalauréat littéraire, Anne-Gaëlle rejoint l’Université de Fouillole. Maîtrise de droit des affaires en poche, elle envisage de devenir juriste d’entreprise avant de s’orienter vers les ressources humaines, son amour pour les autres guidant déjà ses pas : « j’aime mettre les gens sur orbite parce que, dans leur sillage, ils emmènent l’entreprise. » D’abord Chasseuse de têtes, elle devient ensuite Généraliste RH avant de rentrer en Guadeloupe, en 2010, pour « se reposer après une expérience professionnelle éprouvante ». La rencontre avec l’entreprise WAB Assurance, qui partage ses valeurs, sera « un véritable coup de foudre professionnel ». Elle y travaillera pendant 10 ans. Sa fille vient au monde en 2016. Deux ans plus tard, celle qui n’avait jamais eu envie d’être chef d’entreprise reçoit, comme un « flash », la vision d’un lieu à la fois librairie et papeterie avec un coin café : ça sera le Café Papier.

Le Café Papier : « douciner le ventre et l’esprit » 
À la fois coffee shop, librairie et papeterie, ouvert de 7 h à 16 h, le Café Papier mêle « rendez-vous professionnels, rencontres amoureuses, achats de librairie ou papeterie, restauration et événements culturels, entrepreneuriaux et musicaux ». Les saveurs locales et faites maison sont aussi au rendez-vous, car « au Café Papier, on doucine le ventre et l’esprit ». Au programme en décembre : le club de lecture, un événement autour de l’estime de soi et la rencontre (IN) THE CLUB, « une expérience humaine inspirante, où on doucine l’esprit entrepreneurial, avec des entrepreneurs guadeloupéens de tous secteurs, à l’instar de Jimmy BIBRAC ».
« Au Café Papier, on doucine le ventre et l’esprit » (Anne-Gaëlle LUBINO)

L’aventure entrepreneuriale : le dépassement de soi
Entreprendre, une décision qui souvent effraie, parfois intimide, constamment interroge. Un défi fréquemment présenté comme plus difficile pour les femmes. Pourtant, « l’entrepreneuriat féminin a toujours existé en Guadeloupe. Pour moi, ce n’est pas un sujet. Être entrepreneur, c’est avant tout faire le désir surpasser la peur et la culpabilité, ne pas se fixer des objectifs inatteignables et bien situer ses priorités ».

L’inspiration faite femme

Outre sa « team d’amour » qui l’accompagne au quotidien, Anne-Gaëlle puise son inspiration de femmes fortes telles que « Petula BADE pour sa détermination, Christiane TAUBIRA pour sa force de caractère, Beyoncé pour la grandeur de sa vision et Pauline LEGENT, une collaboratrice, pour sa force, sa douceur et sa clarté. »

Le regard tourné vers l’horizon
La réflexion est engagée sur le devenir du Café Papier : « quelle suite lui donner ? Le dupliquer ? Je souhaite faire ce qui me passionne vraiment : mettre en place des formats, des événements qui reflètent mes valeurs et qui ont un impact positif ».

 

Texte : Anne-Laure LUBINO

Photo : DR

ÔBYTED : Par le Travail, l’Espoir et la Détermination

Orélie XXX est une jeune Martiniquaise de 32 ans, mère de trois enfants. Elle est artisane etconseillère en joaillerie depuis 2016. Avec sa marque « ÔBYTED », elle met son talent auservice de sa communauté.

L’Appel de la Joaillerie

Initialement venue en France pour apprendre la couture, c’est à Paris, dans une maison d’édition, qu’Orélie XXX entame une carrière professionnelle dans le domaine de la comptabilité et de la gestion. Cependant, suite à une expérience professionnelle loin d’être en adéquation avec ces valeurs, sa vie prend un tout autre tournant. « À cet instant … j’ai demandé à Dieu de me guider ».

Il a suffi d’un cri du cœur pour que son destin lui soit révélé. Elle opte alors pour une reconversion professionnelle. La surprise est grande lorsque, à l’issue des tests d’entrée, on lui découvre des aptitudes pour la création de bijoux. Sans aucune expérience dans le domaine, elle tente le concours d’entrée d’une des écoles de bijouterie joaillerie de Paris, mais face à des candidats entrainés depuis des mois voir des années la concurrence est rude. En proie au doute et à l’incertitude suite à ce premier échec, Orélie décide de partir vivre à Londres.

Elle y séjourne 4 mois puis retourne à Paris pour de nouveau tenter sa chance. Et c’est à l’Académie des Métiers d’Art, qu’elle fut acceptée. C’est en plein test que Mr Walter, le directeur, perçoit immédiatement son potentiel et lui annonce son acceptation.

C’est dire à quel point ses aptitudes étaient déjà remarquables sans aucune expérience préalable*. « Je lui serais éternellement reconnaissante car il a cru en moi et m’a donné ma chance ». Elle fait d’ailleurs partie des meilleures de sa promotion. Tout est mis en œuvre pour qu’elle s’inscrive pour la mention complémentaire à la Haute École de Bijouterie Joaillerie Orfèvrerie de Paris où elle décroche son diplôme en 2017, sans surprise, enceinte de son premier enfant.

En Mission pour sa Communauté

Au sein de son académie, elle est la seule à oser travailler l’or, un fait qui la remplit de fierté. « Il faut savoir que l’or est un métal précieux et qui fait partie intégrante de notre culture ; de notre histoire « , et c’est un héritage qu’elle tient à préserver. L’or, ce matériau inoxydable et inaltérable, est pour Orélie le symbole d’une histoire qui doit être honorée et préservée pour l’éternité. En 2018, elle retourne en Martinique pour créer sa propre marque de bijoux, « ÔBYTED ».

À ce moment-là, son désir est d’offrir à sa communauté de la joaillerie de qualité et de permettre à tout un chacun, d’exprimer sa singularité à travers des bijoux personnalisés, à leur image ; dans un lieu où la bienveillance et l’accompagnement sont les maîtres mots. Au-delà d’une simple marque, le bijou « ÔBYTED » se veut être un véritable vecteur d’histoire, un symbole de transmission pour les générations futures.

Le Bijou Éternel

Les valeurs de la marque sont l’amour, la transmission, la qualité, la responsabilité et le « Made in Martinique ». Le produit phare est l’alliance, un bijou qui incarne parfaitement la transmission, un symbole d’union éternelle. L’alliance  » ÔBYTED  » est un bijou qui se veut métisser et personnalisable à souhait.

Cinq étapes sont mises en place pour créer la bague de vos rêves. Orélie vous accompagne dans vos choix en passant par celui de l’or, il peut être blanc, rose ou jaune, puis vient celui de la forme, de la pierre (si pierre il y a), de la texture et pour finir celui de la gravure.Tout est pensé pour vous offrir une expérience de qualité à la hauteur des plus grandes maisons.

Texte : Samara B

Photo : C’J-Lo

Tété dwèt : la balade gourmande au cœur de Foyal

Le rendez-vous est fixé devant l’Hôtel Impératrice, point de départ d’une aventure de trois heures qui vous entraînera à déambuler dans les rues de Fort-de-France. Bien plus qu’une simple excursion historique, il s’agit d’une véritable expérience en immersion dans le patrimoine culinaire martiniquais.

Pour les habitants, c’est une opportunité exceptionnelle de redécouvrir la ville sous un angle différent, et pour les visiteurs, c’est un moyen unique de se connecter à la culture locale. Tout au long de cette balade, de délicieuses spécialités sont proposées à la dégustation, comblant les participants de délices. Grâce aux anecdotes de notre guide, il devient aisé de comprendre les éléments qui ont influencé nos us et coutumes en Martinique.


Cette expérience permet de partir à la rencontre des personnalités et des établissements qui continuent de laisser leurs empreintes culinaires dans l’histoire de Foyal, et plus largement de l’île. Du restaurant Djol Doux, en passant par la pâtisserie Suréna, ou encore la Décoto, la plus ancienne rôtisserie de la ville, nous découvrons la richesse qui compose notre identité gastronomique.


Tété Dwet est une expérience incontournable si vous êtes en Martinique. C’est l’occasion parfaite de s’imprégner des saveurs locales, de s’enrichir de notre histoire culinaire, et de créer des souvenirs mémorables au cœur de Foyal. Alors, n’hésitez pas à vous joindre à cette aventure gourmande qui saura éveiller vos sens et votre curiosité.

 

Texte : Samara B.

Photo : Hugues Moray

Clochette et Chocolat : l’appel de l’enfant intérieur

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Depuis 2018, Chloé Marrant alias Clochette, s’est donné pour mission d’enchanter le milieu du cake design en Martinique. Sa baguette en main, elle répand féerie et magie sur ses délicieuses créations.

Loin du conte de fée

Elle a 20 ans, quand sa mère tombe gravement malade. C’est donc par nécessité qu’elle se met à cuisiner et à prendre soin de ses petites sœurs. Cette période dure environ dix ans. Dix années pendant lesquelles la priorité, ce n’est pas elle.

Le jeu de la vie 

Professionnellement, sentimentalement, elle manque de stabilité et le vis très mal. “ Je suis dans une période très sombre”. Et puis un jour, une de ses amies lui mettra entre les mains le livre qui fera tout basculer. “Je commence à faire des affirmations positives et à me projeter […] À ce moment-là, je prends la décision de quitter le foyer familial et de prendre mon appartement seule”. C’est en 2012 qu’elle comprend comment jouer au jeu de la vie.

Et c’est peu de le dire “ tout tombe en même temps, mon nouveau poste en CDI, mon chéri, mon chez moi et c’est là que je décide de penser enfin à moi “.
Son nouvel emploi en tant que conseillère en mutuelle, l’aidera à reprendre confiance en elle “ j’avais jamais eu un poste à moi. Pour la première fois de ma vie, je me rends compte que je suis capable”.
Cette aventure dura huit années, pendant lesquelles elle excellera dans son domaine.
“ Mais je me suis rendu compte encore une fois que je m’occupais des autres”.

La révélation

Dans le même temps, elle découvre les pâtisseries anglo-saxonnes par le biais des réseaux sociaux. Elle réalise des cupcakes pour le plus grand bonheur de ses proches. Sa créativité se voit stimulée et ça elle adore !
Un jour pour l’anniversaire de sa filleule, elle réalise des cupcakes coccinelles, elle ne le sait pas à ce moment-là mais ils lui porteront chance. La pâtissière en charge du gâteau est émerveillée par l’excellence de son travail et lui propose de collaborer. Ce qu’elle refuse immédiatement “ mais qu’est-ce qu’elle me raconte, j’ai un travail” à ce moment-là elle n’envisage même pas de vendre ses créations. “Et puis je me suis finalement dit pourquoi pas. Je pense qu’elle avait déjà vu mon potentiel”. Chloé décide alors d’accepter la proposition.

Plus tard, toujours grâce aux réseaux sociaux, elle découvre des techniques avec la crème au beurre, et c’est la révélation ! Ça devient sa spécialité. Elle se met à réaliser des bouquets de cupcakes qu’elle nomme “ Boucakes” et imagine sa propre recette de crème au beurre.
Les clientes commencent à lui demander de réaliser des gâteaux, ce qu’elle fera avec quelques appréhensions mais réussira avec brio.
Dans ses créations, Chloé tient à intégrer les saveurs locales, elle met l’accent sur le fait que tous les éléments présents sur ses gâteaux sont comestibles.

Le vent du changement

En 2019,Chloé quitte son emploi salarié et décide de se lancer corps et âme dans sa nouvelle activité. En octobre 2020, elle obtient son CAP Pâtisserie, s’en suit l’ouverture de l’auto entreprise Chloé Marrant, “je commence vraiment à commercialiser”. Avec son compagnon, ils nourrissent l’envie d’un projet professionnel commun, c’est donc tout naturellement que l’entreprise Clochette et Chocolat voit le jour l’année suivante. En 2021, Xavier rejoint Clochette dans cette aventure avec le surnom qui lui était destiné : Chocolat.


Ils ont dans le même temps une opportunité d’acquisition immobilière ce qui leur permettra d’aménager un espace qui deviendra leur laboratoire de production.
Et quand la magie opère, tout semble se mettre en place.“ Pour une fois, je me sens à ma place dans ce monde, je me sens vivante”. Dans le futur, Chloé se voit accueillir ses clients dans une boutique « Clochette et Chocolat », pour des moments empreints de magie.

 

Texte : Samara B

Photos : Clochette et Chocolat

L’homme Créola : Grégory Ambroisine

Grégory Ambroisine - By Carter Photography

Que se passe-t-il dans l’ombre des Miss ?

Un événement autant suivi que décrié mais qui garde une popularité intacte au fil des années.

Nous sommes en 1920 quand Maurice de Waleffe, écrivain et journaliste, fait naître les prémisses du concours de beauté le plus connu de France : Miss France.
Avec l’arrivée du programme à la télévision en 1986, le succès est immédiat.

Chapeauté par Geneviève de Fontenay depuis les années 80, la société Miss France gagne en prestige et en notoriété avant d’être revendu au groupe Endemol en 2002.
Chaque année, une femme est élue dans sa région pour ensuite concourir au niveau national. La Miss France partira ensuite vers les concours internationaux.

Plus récemment, le concours a essuyé quelques critiques concernant les critères de sélection des candidates : jugés trop sévères, pas en adéquation avec l’idée que le peuple français se fait de celle qui va les représenter. Les français veulent se sentir plus proches de leur miss. C’est pourquoi en 2022, ces critères ont été revus.

Désormais, la Miss France peut avoir plus de 18 ans, sans limite d’âge, y compris mariée, avec ou sans enfants. Une règle qui s’applique également pour les femmes transgenres, « à partir du moment où la candidate a un état civil féminin », précise Alexia Laroche-Joubert, nouvelle présidente de la société Miss France. Les tatouages visibles sont également autorisés. Le concours se veut inclusif.

Andréa Furet, une candidate transgenre de 20 ans, ouvre le bal en devenant deuxième dauphine du concours de Miss Paris.
Aujourd’hui, en plus de révéler la perle française, cet événement permet de présenter au grand public des personnalité qui œuvre afin de faire briller cette dernière.
Un art visuel codé, rigoureux et complexe que maîtrise parfaitement Grégory Ambroisine.

Axelle René – Robe Kara Couture

Styliste photo, directeur artistique, set designer et créateur de contenu pour les marques, Grégory Amboisine est un martiniquais autodidacte.
Parti sur la France  hexagonale afin de valider un parcours en économie et gestion, il valide une Licence Économie Internationale et Finances, puis poursuit en Master avant de se tourner vers ses premières amours : la mode, l’image, l’art.
Issu d’une famille créative dotée d’influences diverses, il a toujours baigné dans cet environnement où la couture et les tendances se mêlent.

Passionné par la télé depuis petit, c’est à travers des émissions comme Culture Pub qu’il peaufine son intérêt pour certaines publicités qui sont pour lui un vivier d’inspirations musicale, artistique et stylistique. Pour ne citer qu’elles, la publicité avec Vanessa Paradis pour Chanel ou encore celle du parfum « Egoïste » de la même maison, ont influencé plus tard ses choix professionnels.

Malgré ses doutes, il développe et précise ses goûts stylistiques d’abord en Martinique puis à Paris via des blogs.
Plus tard, c’est son look vestimentaire qui interpellera deux femmes à Paris. Elles vont lui proposer de contribuer à un des premiers afro-webzine en France. Ce fût évident pour lui qu’il était bien à sa place.

C’est sur le tournage d’un clip de Cyril Cinélu qu’il découvre le métier de styliste photo.
De rencontres en rencontres, ce métier de styliste photo apparaît comme étant une évidence, le bouche à oreilles faisant effet il sera contacté pour différents projets.

Une rencontre importante de son parcours : Alexis Rosso, artiste capillaire de renom, rencontré lors d’un shooting photo. Ce dernier lui propose d’habiller Fanny J. C’est le début d’une aventure avec nos artistes : Warren, Lyla, Stony, Kim, Kénédy, Kassav’ et bien d’autres.
Des projets qui lui ont permis d’asseoir sa légitimité dans ce domaine.

Chléo Modestine, Miss Martinique 2023 – Ensemble Gemy Maalouf

1 – Depuis combien de temps es-tu le directeur artistique chez Miss Martinique ? Quel est ton rôle ?

Je suis tout d’abord styliste photo, j’ai été contacté il y a un an par Marvin Miram Marthe Rose avec qui j’avais eu plaisir de travailler il y a quelques années, pour habiller Axelle René pour son shooting parisien. Suite aux essayages, il m’a été proposé d’en prendre la direction artistique.
Suite à ce premier projet, j’ai été sollicité pour Floriane Bascou dans le cadre de sa préparation à Miss Univers.

Pour cette dernière, j’ai, de concert avec l’équipe d’Alexis Rosso, participé à son shooting à Paris, tout en l’épaulant pour son trousseau.
Aujourd’hui, j’ai le plaisir de renouveler l’expérience en tant que styliste photo et directeur artistique pour les shootings de la future Miss Martinique pour les réalisations en Martinique et à Paris.

À ma grande surprise, Flora Renault (la directrice générale du comité Miss Martinique) a tenu à ce que je sois invité en tant que jury cette année, avec pour ambition de montrer les talents de chez nous. C’est avec émotion et honneur que j’ai accepté ce nouveau défi.

Chléo Modestine, Ensemble Maison Pozzi

2 – Quelle est selon toi la place de la culture dans l’image d’une Miss ?

La culture est importante pour tous. La culture permet de transcender la beauté, elle est importante pour l’expression et l’affirmation de soi. La culture est, pour moi, le point de départ de la créativité.
Il est aussi de bon ton de savoir qui l’on est, d’où l’on vient, de savoir de quoi on parle et pourquoi on parle, et de maîtriser ses sujets et ses réalisations.

3 – As-tu des conseils pour une Miss qui part en concours international ?

Je me permettrai de rebondir sur ce que je disais précédemment : Savoir d’où l’on vient, connaître son histoire et sa culture afin de pouvoir représenter au mieux son île ou son pays.
Il faut aussi oser, croire en soi, se dépasser.

4 – Miss France 2024 a 40 ans, qu’en penses-tu ?

Une belle évolution, de Geneviève de Fontenay à Alexia Laroche Joubert.
La volonté semble de mieux représenter la France et sa diversité, la route est encore longue, mais le parcours accompli ne peut qu’être salué.

Axelle René, Miss Martinique 2022 – Robe Eddie Corps

5 – À ton avis, pourquoi y a -t-il plus d’engouement pour le concours féminin que pour le concours masculin (Mister France)?

C’est un sujet que je ne maîtrise pas, ceci étant c’est un défi à relever.
D’ailleurs, je salue un compatriote Kevin Bellegarde qui avec son équipe œuvre en ce sens.
Je pense qu’il faut travailler la proposition, revoir la direction artistique et la communication, la mise en avant des Misters et œuvrer encore pour apporter le rêve et la poussière d’étoiles comme chez les Miss.

6 – Un mot pour Miss Martinique 2024 ?

Que ce moment soit le début de bien d’autres aventures, de voguer belle, libre et fière et de préserver son cocon pour mieux ouvrir ses ailes quand ce sera le moment.

Texte : Livia Millon

Chléo Modestine : à la rencontre de la pétillante Miss Martinique 2023

Le 23 septembre, au terme d’une magnifique cérémonie au parc culturel Aimé Césaire à Fort-de-France, Chléo Modestine a succédé à Axelle Renée en remportant l’écharpe Miss Martinique 2023. Une victoire qui a enflammé le public présent sur place, mais également les internautes conquis par sa beauté et sa présence scénique.

Près d’un mois après son élection, Chléo nous a fait une place dans son agenda déjà bien chargé, le temps d’une interview en toute simplicité. L’occasion de revenir sur sa victoire, ses nouvelles obligations et ses ambitions pour Miss France.

 

Chléo, du doute à la confiance

 

Pour commencer, pourrais-tu te décrire en quelques mots ? 

Je m’appelle Chléo Modestine, j’ai 21 ans. J’allais commencer ma deuxième année en BTS commerce international et je suis une jeune femme martiniquaise fière de l’être.

Tu as été élue Miss Martinique le 23 septembre dernier, quelle a été ta première réaction lorsque tu as entendu ton nom ?

J’ai été très étonnée. Même si je le voulais énormément, ça reste quand même un choc d’entendre son prénom, ça devient concret. On se dit : « C’est vraiment moi ? ». J’étais aussi super contente de me dire que ce pour quoi j’avais travaillé et évolué tous ces mois, avait servi à quelque chose.

Qu’est-ce qui t’a poussé à participer à ce concours ?

Surtout mes amis. J’avais un manque de confiance en moi, donc je ne me voyais pas participer à un tel concours. C’est vrai qu’on m’a beaucoup poussé et je me suis dit : « Pourquoi pas me lancer ? ». Au fur et à mesure, j’ai vraiment réussi à me découvrir, à mettre en pratique les cours qu’on a eus.

« C’est vraiment ce qui m’a aidé à me développer et à être qui je suis aujourd’hui ! » – Chléo Modestine

Quelle a été ton expérience lors de l’aventure Miss Martinique ?

Franchement, l’aventure s’est vraiment bien passée. On a été énormément bien encadrées, il y a eu beaucoup de confiance, des cours spécifiques à nos besoins et la gestion du stress aussi. Avec les filles, c’est vrai que je m’entendais mieux avec certains groupes, mais il y avait une bonne entente dans l’ensemble.

Ça va bientôt faire un mois que tu portes la fameuse écharpe de Miss Martinique. Quels sont les changements et responsabilités qui viennent avec ce titre ?

Le premier gros changement, c’est le fait de commencer à être reconnue quand je sors. Bon, pas tout le temps, mais c’est très étonnant. Avant, je sortais et personne ne savait qui j’étais. Il y a aussi la préparation, beaucoup de travail personnel, se mettre dans l’aventure et se dire « il faut que je donne le meilleur de moi pour Miss France ».

As-tu appris des choses sur toi-même lors du concours ?

J’ai réussi à voir mon potentiel. Même si l’univers du mannequinat peut intéresser, je ne me voyais pas être dans ce domaine là. J’estimais ne pas avoir assez de confiance en moi pour me lancer dedans.

« Ça m’a permis de me découvrir et de me rendre compte de la personne que je suis et de la valeur que j’ai. » – Chléo Modestine

Tu es étudiante en 2e année de BTS Commerce International. Est-ce que tu as la possibilité de jongler entre tes études et tes nouvelles obligations de Miss ?

Personnellement, j’ai préféré mettre ma deuxième année en pause. Je faisais mes études par le CNED. Dans tous les cas, ce sera facile de reprendre après à distance.

Quels sont tes projets à court ou à long terme ?

J’aimerais sensibiliser les jeunes femmes et les jeunes filles au niveau de la confiance en soi. J’estime que c’est très important. Avant [ndlr : Miss Martinique], je n’ai pas forcément eu l’aide dont j’avais besoin pour justement gagner en confiance. J’aimerais aussi parler du métissage culturel, le fait de découvrir, de connaître ses origines et d’en être fiers. Ce sont ces sujets-là que j’aimerais développer, parce que ça m’incarne.

Tu es une étudiante, tu es Miss Martinique, mais tu es surtout une jeune femme de 21 ans. Est-ce que tu pourrais nous parler de tes hobbies, tes passions ?

Ça reste les passions basiques. [Rires] J’aime beaucoup profiter avec mes amis, faire des journées plages, aller au cinéma. Oui, les choses simples.

À la conquête de la couronne, l’esprit léger

Miss Martinique, c’est l’étape ultime avant Miss France. Quelles sont tes attentes pour ce concours National ?

Je n’ai pas forcément d’attentes. Mon but est de viser la couronne, mais je ne me focalise pas dessus en me disant que ma vie sera terminée si jamais je ne l’ai pas. Je vais faire le maximum pour progresser, pour moi-même et pour le concours.

Tu as su conquérir le cœur des Martiniquais. On place beaucoup d’espoirs en toi pour la couronne de Miss France. Comment gères-tu la pression ?

Je ne dirais pas que ça ajoute de la pression. Ça me donne plutôt de la force pour progresser encore plus et décrocher la couronne. Parce qu’au final, je sais qu’ils seront super fiers.

« Et moi, je serai fière de leur avoir prouvé que j’en étais capable. » – Chléo Modestine

La Martinique n’a encore eu aucune candidate couronnée à Miss France. Cette statistique a-t-elle un effet sur ta préparation à ce concours de beauté ?

Ça me motive encore plus. Ce serait incroyable que j’arrive à être la première Miss Martinique à décrocher la couronne. Vraiment, ça me rajoute un objectif en plus.

D’ailleurs, en quoi consiste la préparation d’une miss pour cette couronne tant convoitée ?

Il y a des cours de démarche, gestion des émotions, d’éloquence, de mise en beauté et beaucoup de cours pour me préparer aux interviews, afin d’être prête en toute occasion. J’ai également de nombreuses rencontres avec la population et les élus. Comme lors de mon retour dans ma commune, le Vauclin, où j’ai pu avoir les ressentis de la population par rapport à l’élection. C’était un moment incroyable !

Comment envisages-tu de faire la différence lors de cette 94e édition de Miss France ? 

J’ai l’intention de rester naturelle et que cela fasse la différence. Je donnerai le meilleur de moi- même tout en m’amusant et en profitant de cette aventure. Une chose est certaine, je resterai moi-même.

Quels conseils donnerais-tu aux jeunes femmes qui souhaiteraient, comme toi, viser la couronne ?

Je dirais qu’il ne faut pas se mettre de freins. Parce que ça reste une expérience incroyable. C’est un moyen de se découvrir soi-même, même si on ne décroche pas la couronne. C’est une très très belle expérience et je pense qu’il ne faut pas douter, il faut croire en soi.

Pour finir, quel impact aimerais-tu avoir sur les jeunes Martiniquais.e.s qui te suivent ?

J’aimerais leur donner beaucoup d’espoir et leur montrer que beaucoup de choses sont possibles. Qu’il faut, justement, ne pas se bloquer et être déterminé si jamais on a envie de faire quelque chose. Qu’ils ne se bloquent pas et qu’ils se rendent compte qu’ils peuvent aller aussi loin qu’ils veulent.

Texte : Elisa Ludovicus

Photos : D.R

L’homme Créola : Ritchy Cobral

Que se passe-t-il dans l’ombre des Miss ?

Un événement autant suivi que décrié mais qui garde une popularité intacte au fil des années.

 

Nous sommes en 1920 quand Maurice de Waleffe, écrivain et journaliste, fait naître les prémisses du concours de beauté le plus connu de France : Miss France.  Avec l’arrivée du programme à la télévision en 1986, le succès est immédiat.

Chapeauté par Geneviève de Fontenay depuis les années 80, la société Miss France gagne en prestige et en notoriété avant d’être revendu au groupe Endemol en 2002.

Chaque année, une femme est élue dans sa région pour ensuite concourir au niveau national. La Miss France partira ensuite vers les concours internationaux.

Plus récemment, le concours a essuyé quelques critiques concernant les critères de sélection des candidates : ils sont jugés trop sévères, pas en adéquation avec l’idée que le peuple français se fait de celle qui va les représenter.

Les français veulent se sentir plus proches de leur Miss. C’est pourquoi en 2022, ces critères ont été revus.

Désormais, la Miss France peut avoir plus de 18 ans, sans limite d’âge, y compris mariée, avec ou sans enfants. Une règle qui s’applique également pour les femmes transgenres, « à partir du moment où la candidate a un état civil féminin », précise Alexia Laroche-Joubert, nouvelle présidente de la société Miss France. Les tatouages visibles sont également autorisés.

Le concours se veut inclusif.

Andréa Furet, une candidate transgenre de 20 ans, ouvre le bal en devenant deuxième dauphine du concours de Miss Paris.

Aujourd’hui, en plus de révéler la perle française, cet événement permet de présenter au grand public des personnalité qui œuvre afin de faire briller cette dernière.

Un art visuel codé, rigoureux et complexe que maîtrise parfaitement

Ritchy Cobral.

Ritchy Cobral (au centre) lors d’une master class de catwalk en Pologne – © D.R.

Danseur, performer, designer, coach de catwalk, Ritchy Cobral est un artiste guadeloupéen multidisciplinaire qui cache encore beaucoup de cordes à son arc.

Le milieu artistique lui est tombé dessus dès l’âge de 5 ans. C’est à cet âge qu’il intègrera un groupe de danse traditionnel « Les Balisiers »  et ensuite « Ka Bel Ka ». C’est au sein de ces groupes qu’il a pu avoir un apprentissage ferme et rigoureux des danses des 7 rythmes du Ka et de la biguine entre autres.

« J’avais un chorégraphe de danse qui portait le nom de Lulu, plus précisément Lucien. Il n’avait aucun tact à dire ce qu’il pensait lorsqu’un mouvement n’était pas bien exécuté. J’ai eu beaucoup de chance d’être passé sous les mains de ce grand homme connu en Guadeloupe qui m’a permis jusqu’à présent d’avoir toujours un dos droit et la tête haute. » nous confie-t-il.

Entouré par une famille d’artistes, Ritchy sait qu’il fait honneur à la vocation que ses proches n’ont pas souhaité poursuivre. Il décrit sa mère comme une femme très coquette, débrouillarde, qui n’a peur de rien et qui a l’art d’avoir des idées joliment exécutées comme une sorte de directrice artistique . Son père, un homme très manuel a vraiment un talent pour créer de ses mains et sa grande sœur, partenaire de danse durant une très grande partie de son enfance. Cette dernière était aussi un peu son modèle au féminin, sa poupée grandeur nature à coiffer, maquiller et habiller.

En 2012, il quitte la Guadeloupe pour le France hexagonale. Il rejoint une école de stylisme « Le Studio Berçot » où il approfondit ses connaissances sur la mode mais aussi sur lui-même. C’est durant ces années-là qu’il découvre l’univers de « La Scène Ballroom », un espace de célébration des identités LGBTQR+ qu’il représente fièrement.

Aujourd’hui cet espace incluant la danse, la mode et différentes catégories artistiques porte un message politique fort et lui a permis de s’ouvrir, se découvrir et d’exceller sur la danse et la mode qui sont ses deux passions.

Les opportunités se sont alors présentées. On parle de collaborations avec L’Oréal, Balmain, Jacquemus, Kenzo pour ne citer que ceux-là. Il a eu des parutions dans le New-York Times ou encore Vogue Italie. Il enseigne en voyageant dans le monde et a intégré la comédie musicale de Jean-Paul Gaultier depuis 2019. Ritchy vit pleinement de sa passion.

1 – Depuis quand t’es-tu spécialisé dans le pageants walk ?

Il y a donc une démarche spécifique pour les Miss ?

J’ai toujours aimé imiter les démarches des Miss en général, mais plus spécifiquement la démarche des Miss Univers. Ce fut spontané. J’ai fait preuve de curiosité intellectuelle en les observant. Décortiquer des vidéos, comprendre et analyser ce qui peut sembler être un détail mais qui fait toute la différence !

La démarche en maillot de bain et celle en tenue de soirée par exemple ne sont pas les mêmes.

Autodidacte et fort de mes acquis à la « Ballroom » catégorie « runway», j’ai mené une réflexion autour du monde des concours de beauté.

En effet, la catégorie « runway » est un défilé Haute Couture sous forme de battle (bataille) : deux adversaires s‘affrontent sur les codes du runway.

Il faut savoir qu’il y a différentes démarches/catwalk : Ballroom, Modeling (mannequin) et Pageant Queen (Miss). Assimiler les trois n’est pas chose facile, les différencier non plus, mais à force de persévérance je suis aujourd’hui devenu un expert.

C’est un plus de savoir bien marcher, sans cela, l’élection aux niveaux communal et national reste accessible. Avec une belle présence scénique, un beau port de tête, une aura, une prestance tout est encore possible. En revanche, pour aller plus loin (au niveau international), la maîtrise du catwalk est primordiale pour l’accès au titre.

Notez bien qu’on ne cherche pas uniquement celle qui a la meilleure présence scénique. Il y a d’autres atouts tels que l’intelligence, la culture, des connaissances, un naturel qui accroche avec le public, une Miss à qui on peut s’identifier et de qui on peut s’inspirer.

Pour Miss Univers, c’est différent. Chez Miss France, on recherche une princesse alors que pour  Miss Univers, on recherche une reine. Les codes sont la femme fatale, sensuelle,  combative, assumée, celle qui a confiance en elle, qui mène un combat, défend une cause. Le catwalk est alors très attendu lors de ces concours car il doit refléter toute cette assurance sur scène. Bien évidemment les critères hors catwalk sont les mêmes que pour Miss France mais je dirai puissance 10. Il faut redoubler d’efforts pour accéder à la couronne.

Sur scène, elles doivent être comme dans un shooting photo : jouer avec la caméra, le public, le jury. Ce sont des points importants d’où la maîtrise du catwalk à l’international.

2 – Y a-t-il, selon toi, des ressources qu’une femme doit absolument avoir pour concourir ?

Oui ! Une forte estime de soi me semble être une ressource capitale avant de se lancer dans une élection. Même si cette estime peut se construire au fil de l’aventure, un prérequis comme celui-là est fort précieux face à des situations inédites et imprévues comme tomber sur scène par exemple.

Un entourage solide et bienveillant est selon moi l’autre ressource d’une Miss.

3 – As-tu des conseils pour une femme qui ne sait pas encore marcher en talon et souhaite se présenter ?

Mon conseil est de se lancer et de persévérer ! Oser, faire fi de sa peur comme quand nous étions bébé et que nous apprenions à marcher.

4 – Miss France 2024 a chuté sur scène, quelle attitude adopter ?

Il faut assumer sa chute. Il faut montrer aux membres du jury et au public qu’on reste des humains, que ce sont des choses qui arrivent, applaudir afin d’entraîner le public à encourager. On a le droit de montrer ses émotions un instant, mais il faut se relever et avancer en montrant une confiance en soi intact. Je vous assure qu’aucun point ne sera perdu !

5 – À ton avis, pourquoi y a -t-il plus d’engouement pour le concours féminin que pour le concours masculin (Mister France)?

Je pense que la médiatisation joue un rôle très important pour commencer. Nous aurons beaucoup plus d’engouement dans une élection féminine par rapport à la mise en scène, les décors, les coiffures, les maquillages, les costumes nationaux. Ces derniers inspirent beaucoup de monde dans le milieu de la créativité, sans oublier la fameuse partie des robes de soirées. Le plus intéressant est de voir le réel changement d’une candidate passant d’une jeune femme à une reine de beauté. C’est un monde très “strass et paillettes“ qui plaît autant aux hommes qu’aux femmes.

En ce qui concerne les élections masculines, nous sommes sur quelque chose de plus classique et pas mal de retenue concernant la mise en scène des tableaux des élections. Il y aura peut-être moins à commenter qu’une élection féminine.

6 – Un mot pour Miss Guadeloupe 2024 ?

N’aies pas peur, amuse toi et sois la plus naturelle possible pour toucher le cœur des français. Adresses-toi à ton public comme tu t’adresses à tes amis afin de te sentir le plus à l’aise possible. Essaies de ne pas prendre trop au sérieux cette élection et profites de l’instant présent ! Ah oui… surtout, ne cries pas sur scène (rires)!

 

Texte : Livia Millon 

Photo: D.R

Ode à l’audace ! Miss Guadeloupe 2023 : Jalylane Maës

Le 19 juillet 2023, Jalylane MAËS est sacrée Miss Guadeloupe 2023 devant un public en liesse, au terme d’une sublime cérémonie qui aura tenu toutes ses promesses. À quelques jours de son départ pour la préparation du concours Miss France en Guyane, Jalylane prend le temps de se confier sur ses rêves, ses ambitions pour l’élection de Miss France et pour la Guadeloupe. Son ton est déterminé, sa voix assurée, son rire communicatif. Rencontre avec une Miss aussi belle qu’audacieuse.

 

Qui est Jalylane MAËS ? Quels sont ses rêves ? Ses loisirs ?  

J’ai 18 ans. Je suis issue d’une grande famille qui me décrit comme souriante et authentique. Je rêve de m’accomplir, d’avoir la liberté d’expérimenter et, surtout, d’être heureuse dans tout ce que j’entreprends. J’aime le Gwoka que je pratique depuis de nombreuses années. Une passion à l’origine de la création, avec mon meilleur ami, d’une association culturelle, mettant en avant notre danse traditionnelle, dirigée uniquement par des jeunes ; l’une de nos plus grandes fiertés.  

En parallèle de votre règne de Miss, quels sont vos projets ? 

Je vais bientôt commencer une licence administration économique et sociale avec l’objectif de créer une entreprise dans le domaine de l’événementiel ; un milieu qui me plaît beaucoup. J’ai eu l’occasion d’organiser plusieurs événements, notamment l’élection Miss et Mister interlycées à laquelle j’ai participé en 2021, qui m’ont permis de me rendre compte que j’aimais le contact avec les autres, la mise en place de projets, la valorisation des causes qui me tiennent à cœur. J’ai décidé de poursuivre ainsi dans le domaine professionnel. 

Vous avez été sacrée Miss Guadeloupe en juillet dernier. Comment avez-vous vécu ces premiers mois d’ambassadrice de la Guadeloupe ?  

Ces premiers mois m’ont extrêmement plu. La population guadeloupéenne est très chaleureuse : à chacun de mes déplacements, les gens sont contents de me voir et je reçois un très bon accueil. Je ressens un engouement très positif de leur part. En tant que Miss Guadeloupe, je peux également partir davantage à la découverte de toutes les facettes de notre archipel. C’est un rôle qui me plaît et qui, aujourd’hui, fait ma force.  

À l’heure où nous écrivons ces lignes, vous vous apprêtez à vous envoler pour Paris puis la Guyane, en vue de la préparation du concours Miss France 2024 ; où en êtes-vous de vos préparatifs pour ce prestigieux concours ?  

Ma préparation a bien commencé et je pars le 9 novembre à Paris pour la poursuivre. Au programme : shootings, cours d’élocution, de démarche, de sport, de culture générale, mediatraining ; dans la lignée de ce que j’ai commencé à travailler en Guadeloupe depuis le mois de septembre. Le 16 novembre, ce sera le rassemblement de l’ensemble des Miss pour un voyage de préparation en Guyane. Je pense que ce voyage va nous donner l’occasion de nous souder et d’apprendre à nous connaître. Ce sera aussi l’occasion de rencontrer la presse et de valoriser notre identité et nos territoires. Je m’entends bien avec Miss Guyane et j’ai hâte de découvrir la biodiversité de ce territoire. Ensuite, direction Dijon pour l’élection Miss France.  

Comment vous sentez-vous à l’approche de l’élection Miss France ?  

Je me sens vraiment très bien et j’ai hâte de partir vivre cette aventure humaine. Je représenterai la Guadeloupe avec plaisir à l’élection de Miss France. Remporter cette élection prestigieuse serait un immense honneur ! Je serais ravie de représenter mon pays, la France, et mon île, la Guadeloupe. Miss France c’est l’école de la vie et j’ai hâte de rencontrer ces 29 jeunes femmes qui vont m’accompagner au cours de cette dizaine de jours de préparation et de participer au show final qui aura lieu le 16 décembre à Dijon. L’aventure Miss France est vraiment une manière de se dépasser et de se découvrir davantage. Quoi qu’il arrive, j’en garderai un bon souvenir. 

« Je serais ravie de représenter mon pays, la France, et mon île, la Guadeloupe. » (Jalylane MAËS) 

Vous avez lancé, le 27 septembre dernier, la plateforme « Chemin d’audace » afin d’offrir un meilleur accompagnement aux étudiants qui cherchent leur voie. L’orientation et l’insertion professionnelle des jeunes : une cause qui vous tient à cœur ?  

C’est une cause que j’ai défendue à l’élection de Miss Guadeloupe et qui me représente à travers mes engagements. Les jeunes ont besoin de piliers qui leur permettraient d’être orientés, guidés. C’est l’idée à l’origine de la création de la plateforme Chemin d’audace, qui agit comme un réseau d’information pour permettre aux jeunes de se lancer. Chaque mercredi, je fais découvrir, sur Instagram, des dispositifs, des formations, des événements, etc. Je propose des fiches techniques et des réels sur le terrain, comme récemment avec le RSMA.  

 La culture est également un engagement que vous portez, en tant que Co-Fondatrice de l’association de danse traditionnelle « Chalè » et animatrice de l’émission musicale « Jou An Mizik ». Un mot sur votre vision de notre culture guadeloupéenne ?  

Notre culture est notre identité. Elle se dévoile à travers nos traditions, telles que le gwoka et nos fêtes. Je veux apporter ma pierre à l’édifice. À travers les chorégraphies et les costumes, l’association « Chalè » veut montrer aux jeunes que nous pouvons apporter notre touche de modernité à nos traditions. Nous voulons montrer que les jeunes ne délaissent pas leur culture, ils la font évoluer. L’émission « Jou An Mizik », que j’anime, a pour but de valoriser les talents musicaux de la Caraïbe — les chanteurs, compositeurs, musiciens — qui propulsent nos îles.  

« Je veux apporter ma pierre à l’édifice. » (Jalylane MAËS) 

 

Quelles sont les richesses de notre archipel que vous souhaitez mettre en avant lors du concours Miss France ? 

Lors de mon portrait, j’ai prévu un clin d’œil au gwoka. Ma tenue pour le passage en costume régional est une surprise ; j’y ai travaillé avec le couturier sélectionné pour le réaliser : il a eu des idées innovantes pour réinventer notre costume traditionnel.  

 

Quelles sont les femmes qui vous inspirent au quotidien ? 

Ma Maman qui s’est battue pour ses enfants et pour ses projets. Jacqueline CACHEMIRE-THÔLE, dont j’admire l’authenticité, pour son engagement en faveur de la culture guadeloupéenne. Je puise le meilleur de toutes les femmes qui m’entourent : mes mamans de cœur, mes taties, mes cousines, les femmes guadeloupéennes dans leur ensemble. Chaque femme est unique et inspirante.  

Un message à faire passer aux jeunes Guadeloupéens pour les inspirer ?  

Tous les matins, je me répète qu’il faut être audacieuse. Il faut se faire plaisir, être heureux, continuer à entreprendre pour la Guadeloupe. Ne pas avoir peur d’oser, de s’ouvrir à des domaines inconnus. Même les échecs sont un moyen de repartir de plus belle. Le message que je souhaiterais faire passer c’est qu’il ne faut pas abandonner. On va y arriver !    

 

Le mot de la fin ? 

À travers mon titre de Miss Guadeloupe, je veux incarner une femme dynamique, en action, proche de la population, qui déborde d’idées pour améliorer le quotidien des Guadeloupéens. Je souhaite valoriser toutes les actions mises en place chez nous, afin que notre Guadeloupe continue de briller, comme elle le fait si bien. Lors de l’élection de Miss France, je souhaite montrer qu’on peut être audacieux, réaliser de grandes choses, malgré notre jeune âge. Parce que la Guadeloupe est une terre de talents ! 

 

Texte : Anne-Laure LUBINO

Photos : Twox Photographie / Guillaume ARICIQUE

Denis Devaed

Depuis quarante ans, il crée les coupes et les styles dans un seul but : sublimer la femme. Denis Devaed, styliste et créateur, enlumine la haute couture caribéenne. Portrait d’un orfèvre du métissage des matières et des couleurs.

 

Ses débuts ?

Ce sont les années 1980, la fameuse période disco. Denis Devaed prend plaisir à habiller ses amis pour leurs soirées de fête. Puis peu à peu son cœur s’attache à révéler la saveur caribéenne, que l’on retrouve dans le choix des coupes et des tissus, mais surtout à travers sa fameuse robe créole modernisée.

Denis Devaed est l’un des premiers créateurs à imposer un style bien à lui aux Antilles en ouvrant sa première boutique en 1985 à Pointe-à-Pitre. Dès lors, les événements s’enchainent pour le créateur, entre concours et fashion-weeks, entre Martinique, Miami, Jamaïque et la capitale de la mode, Paris. Son nom est désormais connu et reconnu. M. Devaed habille des personnalités : Tanya Saint-Val, Jocelyne Béroard, Viktor Lazlo, Firmine Richard et bien d’autres.

Qu’en est-il de l’homme derrière le créateur ?

C’est la grande énigme, le personnage mystérieux n’est pas surjoué, il lui est propre. Fun fact, quand il parle de sa carrière et de la suite, il emploie uniquement le pronom indéfini “on”, jamais de “je”, en hommage à tous ceux qui l’ont accompagné, et qu’il englobe encore aujourd’hui dans cette belle aventure artistique.

D’une grande humilité, avec parfois de la pudeur dans les mots, le couturier préfère s’exprimer par son art. Selon ce qu’on comprend de lui, il montre au grand jour ses œuvres, ce qui est en quelque sorte une mise à nu – il devient alors légitime de garder son intimité et son jardin secret. Pour la petite anecdote, je lui ai demandé une photo de lui pour cet article : de vous à moi, je pense qu’il s’est dit que je finirais bien par oublier ma raquette.

Pépinière de créateurs

Sa volonté dans le sillage d’un si beau parcours ? Ouvrir les portes aux jeunes créateurs afin que des trajectoires dignes de la sienne soient possibles. Serait-ce une façon pour lui de se faire petit tout en continuant à laisser s’exprimer sa créativité ? Il se présente plus comme accompagnant que conseiller, car selon lui « chacun doit faire son expérience en fonction de sa personnalité ». Il met à profit son image pour propulser de jeunes créateurs. Et, s’il met à leur disposition une structure et son savoir-faire, Denis Devaed a le souci de ne pas influencer leurs créations.

Le concept store Mayé

De ce cheminement naît Mayé, un concept store qui met en lumière les nouveaux créateurs. Le projet ? Les former et de leur offrir l’opportunité de co-créer, diffuser et exposer leurs productions.

Ensemble, ils ont alors créé l’entreprise “Dondé fashion” qui développe trois collections : RAFA’L (collection dédiée aux hommes), Tannou, qui s’inspire de l’univers madras, wax et caribéen, et Wouye Mafi, à la tonalité sexy & girly.

Chaque collection a sa propre identité et le même fil conducteur : La Caraïbe.

Aussi le couturier s’est-il donné comme objectif obtenir de renforcer la visibilité de son équipe sur le bassin caribéen mais aussi à l’international, « l’identité caribéenne à dimension internationale », pour reprendre ses mots.

Petiote confidence : j’ai eu la chance de défiler pour lui ! Il ne transmet pas son univers uniquement à travers ses productions. C’est l’énergie-même du défilé qui prend une dimension Devaed. Du maquillage à la mèche de cheveux, tout est millimétré mais la sensation de liberté est totale. Denis Devaed est sans aucun doute une immense richesse pour le rayonnement de la mode antillaise.

Texte : Genius Iron 

Photos : DR