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Maya Beach Club : la base pour s’amuser !

Une base de loisirs offrant un éventail d’activités sportives, ludiques, nautiques… Ça vous tente ?

En bordure de mer à Sainte-Anne, il propose forcément des sports tels que la natation, l’aquagym, le wakeboard, le ski nautique, des randonnées en scooters de mer, des excursions à bord d’un catamaran – fonds blancs, le Sud – des balades en kayak dans la mangrove…

Pour les enfants, dès cinq ans, le Club a prévu du trampoline, des structures gonflables, un mur d’escalade, un toboggan, de l’aqua-volley.

Si le programme fait alterner les activités sportives, les supports ludiques ne manquent pas : bouée tractée, jeux de plage, tir à la corde.

Du 20 décembre au 31 août (mercredis, week-end et jours fériés et pendant les vacances scolaires).
Surveillance assuré par un professionnel diplômé en sauvetage aquatique. Participants mineurs sous la responsabilité d’un accompagnant majeur.

Texte : Marlène François

Photos : Marc Escarguel 2022

A fleur d’eau

Si la visite des fonds marins vous tente (sans vous mouiller), bienvenue dans les « molokinis ». Des kayaks biplaces dont la coque en polycarbonate est totalement et astucieusement transparente !

Faire du kayak en solo, duo, trio et en famille, c’est possible à la journée ou à la demi-journée. Plusieurs circuits du côté atlantique permettent de visiter mangroves, îlets et plages sauvages.

Fleurdo organise des éco-excursions pittoresques commentées par un capitaine qui louvoie entre la barrière de corail, la mangrove, les herbiers, les fonds blancs, à la découverte de la faune et la flore atlantique au Vauclin. Le spectacle est au-dessus et en dessous…

Fleurdo.com : 0696 50 25 35 – contact@fleurdo.com

Texte : Marlène François

Photos : DR

Yoles, bébés yoles et gommiers tradition

La différence entre gommier et yole ? C’est juste une question de coque : le gommier est creusé dans un arbre à gomme. La yole (souvent plus grande que le gommier) est constituée d’un assemblage de planches. Ce qui change son comportement sur l’eau…

Tout au long de l’année, des initiations à la yole, à la bébé-yole et au gommier sont proposées par diverses associations. Tour d’horizon des offres martiniquaises.

L’ATCM Freedom à Sainte-Luce organise des stages durant les vacances. Initiations, perfectionnements en yoles et en gommiers traditionnels.

Lors d’une balade ou d’une mini-régate, l’occasion est donnée de vivre les sensations qu’éprouve un yoleur ou un coursier de gommier.

Différentes formules à la carte sont proposées.

ATCM Freedom 0696 71 11 08

L’association Gommier et Tradition

Elle affilie toutes les associations de gommiers de Martinique (club des gommiers) et propose des stages en relation avec les activités nautiques telles que la voile traditionnelle, le kayak, la pêche à la ligne et à la senne, la découverte du littoral… Des formules d’une demi-journée peuvent se coupler avec des stages organisés par le Club Neptune (tout proche) qui propose de la navigation de voile moderne sur des bateaux classiques.

Accessible en session complète (par semaine ou à la journée) durant 3 semaines qui débutent juste après l’année scolaire.

Renseignements : agt.ecoledevoile@gmail.com

0696 25 48 54

Instagram : gommier_tradition

Pour enfants mais pas seulement !

La Base nautique du François organise de nombreuses activités sur l’eau durant les vacances.

En juillet 2022 par exemple, elle proposait des stages de kayak, de Laser pico, d’Optimist à raison de cours de 2 heures durant 5 jours, soit une semaine pour 70 €.

Et elle organise des sorties en yole dans la baie du François avec 12 passagers. Une expérience unique à d »couvrir toute l’année !

Quartier Presqu’île au François

0596 56 89 48

L’UCPA au Vauclin et sa base nautique est riche en activités : kayak de mer, stand-up paddle, kitesurf, surf, wakeboard, ski nautique, wingsurf…

www.ucpa.com/destination/village-sportif/martinique-le-vauclin

Le Centre nautique Félix Mérine au Robert dispense des cours de voile.

0696 22 20 61 et 0596 71 05 88 

L’association Nautisme Sport Ecole Yo té di organise des cours de bébés yoles (dès 13 ans), de mini yoles (7 ans/12 ans) et d’aviron au François, et des stages de quatre jours durant les grandes vacances.

Selon l’âge et le public, elle propose : initiations à la yole, aux techniques de base couplées aux techniques de l’aviron, jeux éducatifs autour de la yole…

0696 36 15 54

FB : NSE yo té di

Texte : Marlène François 

Photos : Aurélien Brusini

A bloc !

L’escalade de bloc ? Une discipline sportive ludique, qui consiste à grimper des blocs de faible hauteur, sans équipements (dits d’assurance) et à hauteur de saut. Vous êtes prêts ?

Sport exigeant de la force et de la concentration qui aiguise les valeurs d’entraide et la persévérance. Le bloc se pratique en extérieur (outdoor) sur des sites rocheux et en intérieur (indoor) sur des structures artificielles en salle.

Pas besoin de matériel spécifique pour débuter, et une fois les consignes de sécurité assimilées, c’est parti pour grimper de manière autonome. En indoor, toutes les précautions sont prises : tapis de 40 cm, mur de 4,5 m de haut maximum (aux normes) et surtout, l’escalade est encadrée par des moniteurs titulaires de diplôme. La salle – climatisée – est adaptée pour accueillir des grimpeurs de niveaux différents, de débutants à confirmés.

En extérieur, Alexis (chez Madinibloc) accompagne chaque groupe sur sites. Selon la météo et le niveau des pratiquants, les sorties se font au Rocher Leclerc (une centaine de voies d’escalade) au François ou au Rocher Zombi à Rivière Pilote.

Plusieurs stages sont organisés durant les vacances. Pour enfants : à partir de 11 ans (ou 7 ans si expérimenté en salle).

Stages de 3 jours répartis sur la salle et l’extérieur (très flexible selon l’expérience), avec un maximum de 12 enfants par groupe.

Pour adultes : week-ends de stages (initiation, perfectionnement …) qui peuvent se faire en salle ou sur sites naturels.

Madininabloc : inscriptions sur le site ou la page FB madininabloc

Texte : Marlène François 

Photos : Madininabloc

Retour à la terre

Sylvain Filon au Village de la Poterie

Au bout d’un chemin de poussière de brique rouge, signe noble du travail de la terre, « Le Village de la Poterie » expose aux Trois-Ilets les teintes chaudes de son destin créatif, animé par artistes et artisans. Pour un retour à la terre inspiré.

Découvrez ZB Créations, l’atelier de Sylvain

Artisan potier, Sylvain Fillon s’est spécialisé dans la carafe en terre cuite. Créateur et président du groupe “Les Hommes d’Argile”, il propose à son atelier exposition et vente de poterie usuelles et décoratives – naturelles ou émaillées, mais aussi démonstrations et ateliers d’initiation pour les groupes et les familles, sur rendez-vous.

Stages, initiations, cours de poterie dans l’atelier de Sylvain Filon

Du lundi au samedi : 9h-18h

Durant les vacances, inscriptions aux stages pour enfants qui sont accueillis dans un magnifique espace extérieur.

zbcreation972@orange.fr
www.zbcreation.com – 05 96 68 52 91 – 06 96 37 71 71

Mais aussi Pinceaux et Mirettes, l’atelier de Flo

Flo propose des cours peinture et de sculpture : modelage sur argile et grès.

Les stages durant les vacances s’étalent sur quatre séances (1h30 enfants et 2h adultes)

06 18 07 71 97

Durant l’année, sur inscriptions : cours du lundi au samedi (sauf le mercredi) 10h30 et 16h30.

Le Village de la Poterie, aux Trois-Ilets

Texte Marlène François

Photo Aurélien Brusini

Danser la liberté

La capoeira est un art martial afro-brésilien qui mêle combat, théâtre, jeu, acrobaties, danse et musique. Une discipline que nos territoires affectionnent.

La Capoeira trouve ses racines dans les luttes et danses africaines pratiquées par les esclaves déportés au Brésil. Elle se distingue des autres arts martiaux, non seulement par son côté ludique, acrobatique et convivial, mais aussi par son aspect pluridisciplinaire qui permettra de développer le sens du rythme, la souplesse, la tonicité musculaire, l’observation, la coordination et l’imagination.

L’association Jogamaré et son président et professeur Arnaud Massal accueillent les enfants, les adultes et les seniors au Centre Régional Olympique et sportif à la rue du petit Pavois à Fort de France. Des workshops très accessibles sont organisés tout au long de l’année – associationjogamare@gmail.com – 06 34 32 79 57

Fin août, l’association « Lyannaj capoeira Martinique » organise un festival rassemblant trois écoles : Jogamare de Fort de France, Alegria Capoeira du Lamentin et Capoeira Yovodah Martinique des Trois-îlets. De quoi se familiariser avec cet art martial afro-brésilien. Des initiations sont organisées pour enfants et adultes, ainsi que des stages de perfectionnements et quelques surprises…

Le Groupe Pelo Sinal da Santa Cruz Martinique travaille en collaboration avec l’Association ALEGRIA Martinique. Monitor Pantera : 0696 74 29 16

Enfin, le Centre de Culture Populaire Ypiranga De Pastinha est un projet pionnier du travail social, qui encourage la pratique de la Capoeira Angola chez les enfants et les adolescents. Tout en développant des activités propices à l’émergence d’une identité, le projet tente d’encourager les élèves à être membres actifs au sein des communautés. Le groupe développe des activités qui contribuent à l’émergence d’une identité socioculturelle et citoyenne dans les communautés souffrant de discrimination raciale et sociale. Art, culture et solidarité se rejoignent dans cette danse-lutte pour la citoyenneté et la vie.

YPIRANGA

Jefferson – 0696.10.97.20 – Teo 0696 10 97 20 – teoangoleiro@gmail.com

Texte: Marlène François

 Photo: Aurélien Brusini

Les rires du Pipiri : un poème pour le nouveau Créola

Il a fallu être patient… Nos îles sortent d’une longue pause, une parenthèse de deux années, comme une retraite forcée. Une période paradoxale, difficile autant que féconde, comme tout retour au silence. Mais nos territoires ont su faire face à ces temps incertains, à ces crises qui se sont jouées de nous. Ils en renaissent avec une énergie qui redouble, l’envie intense de nouvelles expériences, un appétit fou pour l’art, la culture et le sport, un besoin de joie qui illumine les visages. Pour croquer cette dynamique neuve, Marcel Rapon a écrit ce poème dédié aux pages de Créola. Marcel Rapon, auteur, est aussi président de KARISKO, association qui promeut la redécouverte des gestes ancestraux à travers, entre autres, la réhabilitation de la pirogue Kanawa, utilisée autrefois par les Kalinagos.

Te souviens-tu des rires du Pipiri

quand il réveillait tes rêves Karayib de déconfiner la Vie en Rose ?

… et,

S’il te reste un zeste de piment de joie,…saupoudre tes soupirs pour ouvrir grand portes et fenêtres de tes rires trop longtemps numériques…

Te souviens-tu des prières de louange du Gwoka et des Allelujha de la Biguine tandis qu’un son Watabwi faisait vibrer de colère la Vie… parce qu’un turbulent micron faisait des zwel séré avec notre Terre-Mer ?…

… et,

dis-moi

je t’en prie….

… Maintenant,

quel demain ne bercerait pas de naissances et renaissances le gospel de nos plages arcs-en-ciel d’esprits nus qui émerveillent les horizons

lesquels jamais ne souffrent ni ne meurent !

Avec la foi du Soleil qui nuit et jour coach de son rayonnement nos efforts endormis !…

Avec la tendresse de la Lune qui jour et nuit caresse le ciel de nos biodiversités d’Amours !…

Avec notre Patrimoine Karayib qui fait des zyé dou à notre jeunesse de tout âge !…

Woulo pour un tsunami de koudmen né de notre pratique de destin commun partagé… Architecte d’un renouveau de l’art de vivre Antillais…

Et,

Dans un hamac d’Alizés

Prenons sans faim

un Ti-Punch de bleu Outremer dans un Kwi de

Tjenbé rèd Partagé !

 

Marcel Rapon

 

 

 

Ti-Jean cherche du travail

Ti-Jean n’a pas connu son père, celui-ci décéda avant sa naissance. Voilà déjà dix années que sa mère fait tout son possible pour l’élever. La malheureuse n’en peut plus, elle n’a plus un sou pour l’envoyer à l’école, même le pain quotidien est acheté à crédit. Ti-Jean décida alors de quitter l’école, d’aller travailler pour s’occuper de sa mère qui avait un bel âge. Il prit son courage à deux mains et un matin il lui dit :

— Maman, je vois que tu es fatiguée, tu n’as plus de force
pour t’occuper de moi. Je vais chercher du travail afin de t’aider.
Sa mère ne répondit pas, car elle était triste de voir son enfant
quitter l’école à cet âge. Ne voulant pas faire de la peine à sa
mère, Ti-Jean y réfléchit toute la nuit.
Le lendemain, lorsqu’il trouva ses vêtements de travail rangés
dans un sac et posés sur la table, il fut heureux de savoir que sa
mère était d’accord qu’il aille travailler.
— Rassure-toi mère, je trouverai du travail et je te sortirai de
cette misère, dit-il, en l’embrassant tendrement avant de partir.
Ti-Jean demanda à travailler dans toutes les maisons rencontrées sur son chemin, mais c’était très difficile d’en trouver à cette
époque-là. Il arriva en fin d’après-midi, à proximité d’une habitation et aperçut un monsieur, élégamment vêtu, en train de se promener sur son balcon. Il s’en approcha et le salua :
— Bonsoir monsieur !
— Bonsoir mon enfant !
— Je suis en train de chercher du travail, je suis venu voir si
vous voudriez bien m’embaucher.

— J’ai du travail pour toi. Je vois que tu viens de loin, tu n’auras pas le temps de retourner à la maison. Reste ici ce soir, tu
auras à manger et à dormir. Tu commenceras demain matin à six
heures.
— C’est d’accord, merci d’avoir accepté ! répondit Ti-Jean
très heureux.
Le lendemain matin, à l’heure prévue, le patron lui-même vint
chercher le garçon :
— Ti-Jean, es-tu prêt ?
— Oui monsieur, je suis prêt !
— Prends les outils (coutelas, houe, pioche) mets-les dans ce
sac et prends place derrière moi. Ils partirent à cheval très loin sur
la plantation. Arrivé dans une grande savane, il dit à Ti-Jean :
— Tu vas me défricher toutes les terres de cette savane, tu
brûleras les herbes, tu planteras des patates que tu récolteras
aujourd’hui même. Ce soir tu devras me rapporter un sac rempli
de patates.
— Oui, monsieur, répondit Ti-Jean.
— A midi, j’enverrai ma fille, La Florentine t’apporter à manger.
Dès que le monsieur eut disparu à l’horizon, Ti-Jean s’assit
sur un tronc d’arbre, se grattant la tête, réfléchissant au moyen de
sortir de ce pétrin ; puis finalement il ne put s’empêcher de pleurer à chaudes larmes.
A son arrivée, La Florentine trouva le garçon pleurant au
désespoir.
— Bonjour monsieur Ti-Jean, je vous ai apporté à manger.
— Merci, mademoiselle, mais je n’ai pas faim !
— Il vous faut manger afin d’avoir de la force pour travailler !
— Désolé, je ne peux pas manger, je suis trop désespéré.
— Si vous m’obéissez, je vous fais avoir un sac de patates que
vous porterez à mon père, M. Bouloukou.
Ti-Jean réfléchit un instant puis accepta de manger.

— Tenez, je vous donne deux morceaux de bois, dit-elle. A
trois heures de l’après-midi, vous vous mettrez à genoux, vous
ferez le signe de la croix et vous direz : « Par la volonté de Dieu,
que soit fait ce que monsieur m’a demandé !» Vous verrez alors
apparaître un champ de patates.
A trois heures, Ti-Jean prit les deux morceaux de bois et suivit à la lettre, les instructions de La Florentine, et vit apparaître un
champ de patates.
Tout ce qui était prévu arriva, et vers six heures du soir, Ti-Jean rapporta le sac de patates à son patron et l’appela :
— Monsieur, je suis déjà de retour !
— As-tu rapporté ce que je t’ai demandé ?
— Oui monsieur, le voici !
Très surpris, M. Bouloukou prit son cheval et alla vérifier si
effectivement Ti-Jean avait planté les patates. A son retour, il lui
dit :
— Va te reposer, car demain je te donnerai autre chose à faire.
Le lendemain, au lever du jour, Bouloukou vint réveiller Ti-Jean.
— Ti-Jean, es-tu prêt ?
— Oui monsieur, je suis prêt !
— Prends l’outil qui est sur l’établi (une doloire, outil servant
à fabriquer des lattes, des planches) mets-le dans ce sac et prends
place derrière moi. Ils partirent à cheval très loin vers la mer.
Arrivé au bord de la mer, il dit à Ti-Jean :
— Tu me prépareras cent planches avec de l’eau de mer et à
midi, j’enverrai ma fille La Florentine t’apporter à manger.
— Oui, monsieur, répondit Ti-Jean.
Assis sur le rivage, il réfléchissait à un plan pour se sauver.
Soudain, il lui apparut un chemin qui l’aurait conduit directement
chez sa mère. Il essaya de l’emprunter, mais tout à coup, ses
jambes s’affaiblirent, il n’eut plus la force de marcher comme si
une force mystérieuse le retenait en ce lieu. Désespéré, il revint au
bord de la mer et se mit à pleurer.

Comme prévu, La Florentine arriva à midi avec une gamelle
remplie de nourriture.
— Bonjour, monsieur Ti-Jean, vos yeux sont rouges, vous
avez encore pleuré ?
— Ah ! Je suis désespéré, mademoiselle.
— Voilà votre repas. Il vous faudra manger pour reprendre
des forces.
— Hier, j’ai grignoté un petit peu, mais aujourd’hui je ne
pourrai pas, je suis trop malheureux.
— Si vous ne mangez pas, je ne pourrai pas vous sauver. Je
veux vous sauver.
Ti-jean, le cœur gros, fit confiance à La Florentine qui l’avait
déjà aidé une première fois et accepta de manger. Après quelques
bouchées, il s’arrêta et replongea dans la tristesse.
— J’en ai assez, je sens ma mort prochaine, je n’ai plus d’appétit.
— Ecoutez-moi. Suivez ce chemin, il vous conduira tout droit
chez mon père. Vous lui direz que les planches sont prêtes et vous
lui demanderez une torche de fumée afin de les transporter.
Ti-Jean ne perdit pas un instant, il suivit les conseils de La
Florentine.
— Monsieur Bouloukou, les planches sont prêtes, il faudra
me donner une torche de fumée pour vous les ramener.
— Sans problème, je vous prépare cela tout de suite !
Bouloukou ramassa des brindilles sèches, fit un feu et essaya
d’attraper la fumée qui en sortait. Un peu plus tard, à cours de
matériaux, il mit le feu dans son écurie, jeta des branches vertes
pour épaissir la fumée. Il assemblait la grosse fumée noire qui en
sortait mais en vain, elle s’échappait entre ses doigts. Toussotant,
ruisselant de sueur, et comme il n’arrivait pas à faire la torche de
fumée, il entra dans une grande colère.
— Eh, Ti-Jean, depuis quand fabrique-t-on de torches avec de
la fumée ?

— Et qui avez-vous vu fabriquer des planches avec de l’eau
de mer ?
— D’accord, ça va, nous sommes quittes ! Tu peux aller te
reposer.
Bouloukou entra chez lui et dit à sa femme : « C’est La
Florentine qui dit à Ti-Jean ce qu’il faut faire afin de déjouer mes
plans. Ce soir je mangerai et Ti-Jean et La Florentine. » La
Florentine était la fille adoptive de Bouloukou.
Bouloukou avait deux autres filles, deux diablesses. Le soir
avant de se mettre au lit, il leur mit à chacune un bonnet rouge et
les plaça au rez-de-chaussée, puis il mit un bonnet bleu à Ti-Jean
et à La Florentine et les garda à l’étage. Il attendait qu’ils s’endorment pour les manger. La Florentine savait que son père était
un diable, elle mit en garde Ti-Jean :
— Ne t’endors pas. Si tu t’endors, mon père nous tuera et
nous mangera.
Ils s’efforcèrent de rester éveillés. A chaque sonnerie de la
pendule, Bouloukou criait pour vérifier si les deux enfants au bonnet bleu dormaient.
— Ti-Jean ?
— Oui, monsieur Bouloukou.
— Dors-tu déjà ?
— Non, monsieur Bouloukou.
— La Florentine ?
— Oui, papa.
— Dors-tu déjà ?
— Non, papa.
Dix heures, onze heures, minuit sonnèrent. Une heure du
matin. Bouloukou les interpella de nouveau :
— Ti-Jean ?
— Oui, monsieur Bouloukou.
— Dors-tu déjà ?
— Non, monsieur Bouloukou.

— La Florentine ?
— Oui, papa.
— Dors-tu déjà ?
— Non, papa.
Bouloukou se recoucha. Ti-Jean était fatigué, il donnait des
coups de tête, il passait de la salive sur ses yeux, le sommeil se
promenait sur le balcon de ses paupières, La Florentine lui tapait
sur les fesses pour le maintenir éveillé.
A une heure et demie, Bouloukou les appela de nouveau.
La Florentine s’inquiéta et proposa un plan à Ti-Jean.
Elle enleva les bonnets rouges de ses sœurs et les remplaça
par les bleus. Puis les plaça dans le lit à l’étage. Ils prirent les
bottes de cent lieues et celles de cinquante lieues et avant de partir elle dit à Ti-Jean
— Crachons par terre, quand mon père nous appellera, c’est
le crachat que je vais conjurer qui lui répondra.
A deux heures, Bouloukou cria de nouveau, c’est le crachat
qui répondit sans problème. Mais à deux heures et demie, le crachat presque desséché ne répondit plus. Tout content, Bouloukou
se leva, affûta son coutelas, entra dans la chambre des enfants,
fonça vers les bonnets bleus, tua ses propres filles sans s’en apercevoir puis demanda à sa femme de préparer une soupe avec les
têtes.
Arrivée dans la cuisine, la femme du diable découvrit la
supercherie et se mit à crier :
— Bouloukou, Bouloukou ! Descends vite, tu as tué tes
propres filles !
Le diable dégringola l’escalier et fou de rage il alla chercher
ses bottes.
Les bottes étaient lourdes, les enfants n’arrivaient pas à avancer rapidement. Une demi-heure après, La Florentine en se retournant vit quatre lueurs à leur poursuite, elle s’écria :
— Les voici, les quatre lueurs sont les yeux de papa et de
maman. Ils vont nous rattraper. Ecoute Ti-Jean, je vais me chan-

ger en mare et toi en canard. Quand papa passera et te demandera : « Mon beau canard, avez-vous aperçu deux jeunes gens passer par là ? » Tu répondras : « Couac, couac, couac ! »
Un instant après, Ti-jean transformé en canard barbotait dans
une mare. Quand Bouloukou passa, il l’interrogea et il répondit
comme convenu.
Bouloukou et sa femme continuèrent leur route. Ti-Jean et La
Florentine reprirent leur forme humaine et empruntèrent un raccourci afin de devancer leurs poursuivants.
Soudain Ti-Jean cria :
— Mademoiselle La Florentine, regardez, ils nous rattrapent
à nouveau. Que faisons-nous ?
— Je vais me changer en cerisier, et toi en guêpe. Comme
maman adore les cerises, elle s’en approchera pour les cueillir ;
alors tu lui piqueras les doigts.
Ils se transformèrent comme convenu. Arrivée à leur proximité, madame Bouloukou ne résista pas à la tentation et se précipita pour cueillir des cerises et «Djoup ! » Ti-Jean (transformé en
guêpe) la piqua.
— Aïe, aïe, aïe ! Une guêpe m’a piquée.
Elle abandonna la cueillette et continua avec son mari.
Les enfants empruntèrent un nouveau raccourci, mais furent
bien vite rattrapés.
— La Florentine, que faisons-nous ?
— Ecoute, je vais me transformer en morne et toi en savon.
Quand ils passeront par ici, je vais essayer de les faire tomber.
Quand Bouloukou et sa femme grimpèrent sur le morne, La
Florentine accentua la pente et ils glissèrent sur Ti-Jean transformé en savon, perdirent l’équilibre et se tuèrent en tombant la
tête première dans un ravin.
Yé krik !

Benzo raconte Ti-Jean

Benzo revient avec Ti-Jean, personnage emblématique des contes antillais.

Benzo raconte Mano et autres contes
Les aventures de Mano, un jeune garçon des Antilles aux aventures insolites.

Benzo raconte Compère Lapin

Benzo nous raconte onze contes ayant pour personnage principal Compère Lapin.

Alexandre Lenoir, peintre en émoi

Ce que nous offre Alexandre Lenoir est « une peinture de l’expérience », une invitation à pénétrer son univers, celui des Antilles qui lui inspirent trois mots : mémoire, enfance, grand-mère.

« Je singe l’imprimante, la photographie. J’ai foi dans une image qui n’existe pas, qui va prendre du temps », s’amuse Alexandre Lenoir dans la nuit artificielle de son atelier. Installé depuis 2019 dans les anciens locaux d’Universal Studios à Anthony, en région parisienne, il se déplace de salle en salle, d’histoires intimes en souvenirs revisités, pour suivre l’avancée de ses toiles sur lesquelles s’affairent de nombreux « collaborateurs manuels », comme il les dépeint lui-même. Car Alexandre n’a pas l’âme de l’artiste ténébreux solitaire. « Ma peinture n’est pas du tout intellectualisée. Son enjeu est davantage une expérience de vivre ensemble, un travail de mémoire, de filiation. Mon approche de l’art est très connectée à l’humanité et je suis convaincu qu’on n’a pas besoin d’être artiste pour faire de l’art ». Sa passion artistique se partage donc avec tout un chacun sans entrave, dans le geste et par le geste, le truchement du groupe dont les membres néophytes, iconoclastes et sensibles participent tous de cette même énergie vitale et créatrice dont naissent les « œuvres d’art » : ces productions douées du pouvoir de susciter l’émotion, la question, l’introspection.

Lamelles de papier

Le procédé inventé par Alexandre Lenoir est singulier. Toiles grands formats tendues au mur sous le faisceau de vidéo-projecteurs, les petites mains des collaborateurs collent et décollent inlassablement des milliers de fines lamelles de papier autocollant, occultant ou libérant tour à tour des zones de lumière à peindre dans une couche de lavis primaire uniforme, tout en transparence et porosité. Au fil des semaines, des mois parfois, les lavis se superposent, donnant corps, intensité et nuances aux sujets. « J’ai une relation à la révélation. Je ne maîtrise pas mais, irrémédiablement, je me réapproprie. C’est un travail très autobiographique. Plus je me connais, plus je fais de la peinture… et plus je me connais ». Tous ses sujets entrent en effet en résonance avec son enfance ou sa vie proche. Ici sa mère… Là sa cousine… Plus loin, la rencontre de ses parents en Guadeloupe… « Quand j’étais petit, j’allais régulièrement en Guadeloupe. Ma grand-mère habite à Trois-Rivières dans une maison qui a toujours été ouverte. Ce contact intérieur/extérieur est très important pour moi. A l’atelier, j’essaie de retrouver cette fluidité. Cela évoque pour moi cette chaleur, cette humidité aqueuse et volcanique. Je représente ces moments ou ces personnes proches dans ce qu’ils sont. Ce n’est pas une représentation directe, plutôt du vécu, des sensations, des fragments de vie qui s’incarnent sur la toile ». Une superposition profonde de pigments et d’humeurs pour nous mettre, tous, en émoi.

Pour suivre le travail d’Alexandre Lenoir cette année, il fallait être à Los Angeles en février, Genève en mars, Art Basel (Hong-Kong) en avril. Prochain rendez-vous à Shanghai, en septembre. Ou sur www.alminerech.com

Texte : Véronique Brusini 

Photos : Aurélien Brusini

Un hamac assis dans mon jardin

Hamac assis, fauteuil suspendu ou chaise hamac : autant de termes pour désigner cette fabuleuse assise aérienne qui invite à la sieste, au bavardage ou à la contemplation.

On aime son confort, son esthétique et le bien-être qu’il promet. Voici un appel à la détente, au cocooning en plein air. Un coup de cœur. L’idée du hamac assis signé ZigZag vient du Panama : là-bas, ce type de siège est un incontournable. Création guadeloupéenne, les hamacs assis ZigZag misent sur la qualité : tissu Sunbrella d’une grande résistance (anti-UV et anti-moisissures, traditionnellement utilisé pour équiper les bateaux), fil anti-UV et œillets en inox. Les portants sont en bois flotté, bois péyi ou bambou d’ici.

Les hamacs sont réglables : on peut discuter et grignoter les pieds au sol, ou incliner le hamac vers l’arrière pour quitter le sol et se laisser aller au gré du vent. Un anneau textile de chaque côté du hamac permet de bloquer la position choisie. Un hamac assis s’installe où l’on veut : en forêt, sur une plage, en terrasse d’une maison ou d’un café…

Le plus : habillage en jean, wax… sur commande, pour intégrer parfaitement le hamac à votre espace.

Instagram : Zigzagwada

Contact : 06 90 29 15 05

Expédition possible.

Photos : Lou Denim

Mannequin : Kelly