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Mark Brown, peintre des identités plurielles

Mark Brown, peintre et membre du collectif d'artistes UKA.

Présent au départ de la Route du Rhum à Saint-Malo avec le collectif UKA, Mark Brown œuvre à célébrer la beauté et la créativité des Caraïbes. Entretien avec un artiste d’Antigua conscient du pouvoir de l’art.

Vous entretenez une relation forte avec vos sujets : leur identité, la puissance de leur être. Qu’est-ce que votre art vous permet d’explorer ? 

Mark Brown : Je suis un artiste qui vit actuellement à Antigua, où j’ai grandi en regardant le monde avec curiosité et émerveillement. L’art m’a toujours réconforté et donné l’occasion de vivre dans un monde auquel je n’avais pas accès, si ce n’est dans mon imaginaire fécond. Après l’université, j’ai enseigné l’art, tout naturellement, car je ne me voyais pas faire autre chose. Cela m’apportait tellement de joie ! J’ai toujours été conscient de son pouvoir. Puis j’ai fait une pause dans l’enseignement, vendu tout ce que j’avais et suis retourné en école d’art à la Barbade. Cela a beaucoup influencé mon approche de l’art aujourd’hui, puisque j’ai été initié à la peinture à l’huile et que j’ai développé ce qui est devenu le thème principal de mon travail :l’exploration de la personnalité et des états d’esprit.

Quelle personne êtes-vous ?

M.B. : Je me vois comme une personne très aimable et consciente de son cheminement personnel, non seulement pour apprendre à mieux me connaître, mais aussi pour comprendre ma relation avec le monde et les gens qui m’entourent. Je suis très empathique et célèbre volontiers les succès de mes pairs ; je suis aussi prompt à relever les défis que la vie me propose. Mon humanité est souvent mise à l’épreuve dans les malheurs que la vie nous réserve.

L’être est au cœur de votre œuvre. Il ne s’agit pas de plastique, c’est comme si vous cherchiez ce qu’il y a de plus profond chez ces femmes et ces hommes que vous peignez. Est-ce le sens de votre démarche d’artiste ?

M.B. : La condition humaine, en particulier l’identité, mais aussi d’autres thèmes comme la spiritualité, la race, le sexe et la sexualité, sont évidents dans mon travail. Ma quête de connaissance de moi-même et de compréhension de ma relation avec l’espace dans lequel j’existe contribue à mon engagement constant dans le travail figuratif. Je trouve que la peinture à l’huile m’aide à explorer cela au mieux, car je suis très à l’aise dans l’utilisation de ce médium pour mes toiles, généralement plus grandes que nature, avec des thèmes qui s’imposent dans l’espace, tant sur le plan visuel que sur celui de la taille. J’écoute souvent de la musique classique lorsque je travaille, car les sons m’aident à me concentrer. Le Boléro de Ravel est ma constante dans toutes les pièces que j’ai réalisées, depuis ma découverte de ce morceau de musique il y a des années.

Vous êtes à la une de Créola. Que pouvez-vous nous dire sur l’œuvre qui a été choisie ?

M.B. : Le travail qui a été choisi dévoile un peu de mon exploration de ce thème de l’identité et de mon engagement constant autour de cette idée. Les juxtapositions d’objets, d’idées, de personnes que j’ai croisées et les expériences par procuration sont autant de caractéristiques de cette œuvre.

Quel message pour les lecteurs de Créola ?

M.B. : J’aimerais nous encourager tous à développer notre curiosité envers nous- mêmes, à être bienveillants, non seulement envers nous-mêmes mais aussi envers les autres, et à continuer à trouver la beauté au quotidien. Arrêtez-vous et soyez présents à chaque instant. Apprenez des autres, partagez… Et mon mantra ultime : quand vous recevez, donnez et quand vous apprenez, enseignez !

Propos recueillis par Véronique Brusini

« Sortir d’une définition étriquée de l’être » : le portfolio de Mark Brown

« Ma pratique artistique se situe entre la tradition picturale du portrait et un positionnement moderne en art contemporain. J’affectionne les grands formats pour explorer les problématiques d’identité à travers l’œil aiguisé de mes sujets qui interpelle le regardeur. J’utilise mon expérience personnelle pour créer un lexique visuel de la mémoire et de la juxtaposition, dont le but est de sortir d’une définition trop étriquée et conventionnelle de l’être. »

Mark Brown

 

La masculinité est ma façon de défier visuellement ce qui, dans les attentes de notre construction sociale, définit un homme. Ici, nous voyons la figure masculine confronter le spectateur avec un regard de défi ; l’homme porte en outre une couronne de fleurs qui, dans de nombreuses sociétés, n’est pas un symbole masculin. En arrière-plan, un extrait du poème de Derek Walcott « L’amour après l’amour » encourage à se concentrer sur l’amour de soi. Puisse cette œuvre inspirer une culture du respect, de la tolérance, de l’intelligence émotionnelle et de la vulnérabilité, afin qu’ils deviennent des moyens de relations plus saines avec les autres, mais surtout avec soi-même.

Les femmes dans mon art sont toujours très fortes et puissantes. J’ai été élevé principalement par une mère célibataire : j’ai vu ce qui la caractérise dans sa capacité à aimer l’enfant, à le nourrir et à faire des sacrifices, entre autres choses. Dans un monde où le patriarcat est omniprésent, je peins des femmes souvent androgynes, comme une proposition de représentation. Je n’essaie en aucun cas de parler au nom des femmes dans mon travail : mon objectif est de célébrer une force qui dépasse le genre.

Mark Brown

 

Netty Foggea, grande vigie des traditions “péyi”

Netty Foggea, présidente d’honneur de l’Association des Cuisinières de Guadeloupe.

Dans ce Péyi Gwadloup qui est sien, Netty Foggea, née Hypolite à Pointe-à-Pitre, a creusé un profond sillon d’engagements fiers et solidaires, tissés au fil des années, de ses rencontres et des événements qui ont marqué sa vie, sculpté son caractère bien trempé et affiné son sens de l’honneur et des valeurs partagées.

D’une fratrie de huit âmes forgées au creuset des choix de vie incarnés par un père (Achille) et une mère (Victoire) issus de Marie-Galante, aimants et attentionnés, elle a gardé le sens des responsabilités, le respect scrupuleux de la parole donnée et l’amour du travail bien fait, qui ont nourri ses aspirations professionnelles (assumées au sein des services fiscaux sa carrière durant) comme ses passions culinaires de Terrienne au grand cœur, toujours engagée dans les combats sociétaux de son temps, toujours friande de grands voyages mais bien ancrée en terre natale de connivence.

Guadeloupéenne dans l’âme

Témoin passionnée des traditions cultuelles et culturelles qui ont jalonné son parcours, gardienne de longue mémoire de nos “mès é labitid antan lontan”, Netty Foggea est aujourd’hui présidente d’honneur de l’emblématique “Association des Cuisinières de Guadeloupe”. Du “Cuistot Mutuel” des origines (1916), première mutuelle digne de ce nom en Guadeloupe, jusqu’à la solide association d’aujourd’hui, forte de plus de 200 membres parrainés (hommes, femmes et enfants mêlés), que de chemins parcourus avec elle, que de combats menés grâce à elle !

Sa vision inspirée d’un Péyi Gwadloup fier et fraternel à la fois, solidaire et protecteur envers ses grands aînés (hommes ou femmes) comme envers les plus démunis, elle continue de la nourrir en Grande Vigie du cœur et de l’esprit, au gré de l’expression vive d’une créolité assumée et jalousement préservée.

En bonne “Cordon bleu” célébrée par toutes les familles de cœur qui l’apprécient, Netty Foggea demeure passionnément attachée à la Gastronomie créole, aux plats “traditionnels” des grands rassemblements festifs, mais friande tout autant d’échappées belles vers de nouvelles recettes créées au gré de ses inspirations foisonnantes…

Liqueur d’anis rose “antan lontan” : la recette des initiés

Dégustée lors des festivités de Noël aux Antilles, la “liqueur d’anis rose” demande une préparation plus rigoureuse que le traditionnel “shrubb”. Au point de mériter sa réputation « d’alcool de plante pour initiés”.

L’élaboration cuisinée de ce “rhum coloré parfumé à l’essence d’anis” réclame un savoir-faire unique qui se transmet de générations en générations. La recette de famille marie-galantaise que nous livre Netty Foggea en est l’illustration manifeste.

Pour environ 2 litres de liqueur d’anis rose :

  • Préparez un sirop (épais) avec les ingrédients finement dosés suivants :

1 kg de sucre (de canne, de préférence !)

800 ml d’eau

1 gousse de vanille

1 morceau de cannelle

1 zeste de citron vert.

  • Faites cuire votre sirop à feu doux jusqu’à ce qu’il ait atteint la consistance voulue. Arrêtez alors sa cuisson… et laissez-le refroidir à température ambiante.
  • Rajoutez-y ensuite :

1 litre de rhum blanc (de votre choix)

3 à 4 cuillerées à soupe d’essence d’anis

Quelques gouttes de carmin (en guise de colorant rouge).

  • Agitez le tout, calmement mais fermement.
  • Ne vous reste plus qu’à laisser reposer pendant 2 à 3 jours la liqueur d’anis “à la Marie-Galantaise” ainsi obtenue.

Elle s’imprégnera dignement de ses qualités natives, où le copeau de cannelle accompagné d’une fine gousse de vanille s’immisce dans le dialogue ancestral bien connu entre le rhum péyi et le citron vert. Un dialogue où s’invite la douceâtre saveur d’un sucre de canne teinté de carmin sanguin, pour magnifier enfin l’appétence d’une liqueur aromatique à nulle autre pareille.

Au moment de sa dégustation, voilà vos convives mûrs pour un plaisir inavouable… et si bien élaboré.

Texte : Daniel Rollé

Photos : Lou Denim

 

Une recette pour Noël, par Mitch Sellin

L’art des cuisines du monde pour horizon d’inspirations métisses. Telle pourrait s’afficher la vocation-passion de Mitch Sellin, le jeune Chef du restaurant “Le Carré”, en sa terre natale de Saint-François

« Je tiens ma passion pour la cuisine de terroir de ma grand-mère Yvonnette, mon inspiratrice incontestée, qui m’a tout jeune guidé vers ma vocation naturelle avec ses bons petits plats savoureusement cuisinés. » De ses origines plurielles, de ses voyages initiatiques hors de ses frontières insulaires, Mitch a gardé le respect des saveurs authentiques, métissées d’influences franco-indiennes assumées avec rigueur et fierté. Après un bac pro en comptabilité qui l’a édifié sur sa vraie vocation, il se reconvertit d’enthousiasme à 19 ans : « Mon immersion passionnée dans les arcanes de la profession de cuisinier m’a conduit à passer un BTS en hôtellerie-restauration à l’École hôtelière du Gosier. »

Filet mignon de porc “péyi” roussi et son jus “corsé à l’Antillaise” : une recette revisitée par le chef Mitch Sellin.

Mais c’est dans l’action vers des horizons lointains qu’il sent d’instinct plus formateurs, que sa vraie formation va commencer. De ses quinze années de commis de cuisine saisonnier, de stagiaire de haut vol en hôtels et restaurants étoilés (les Hilton, Fouquet’s et Georges V parisiens en particulier), il a forgé les armes nourricières de sa passion. « J’ai engrangé, dans ces temples d’une profession qui ne tolère aucun à-peu-près, tous les savoir-faire et savoir-être dont j’avais confusément besoin. » Au fil de ses expériences de terrain auprès d’inspirateurs cuisiniers en exil dans l’Hexagone, venus notamment de terres africaines (Bénin, Sénégal, Côte d’Ivoire) creusées d’expériences, les atouts singuliers engrangés loin des siens, sans même en deviner l’influence nourricière, lui ont permis de côtoyer une excellence culinaire sans frontières ni préjugés qui l’a beaucoup marqué.

Depuis son retour en terre natale, il y a maintenant huit années, Mitch Sellin a bénéficié de l’aide d’expérience de son vrai guide et mentor, Joël Kichenin, Grand Chef émérite et formateur de nouveaux jeunes talents au sein de l’ICCF (Institut Culinaire Caribbean Food) qu’il a créé et qu’a intégré Mitch sur ses conseils avisés. « Après mes trois années de traiteur à domicile, restaurateur pour banquets, mariages et fêtes privées, stoppées net par le Covid, je peux désormais m’épanouir professionnellement, en ma qualité de Chef cuisinier du “Carré”, le restaurant d’Ephrem Bika, mon patron et complice, qui m’a donné carte blanche pour mettre en œuvre mes innovations culinaires. » Mitch y dessine désormais les sillons d’une cuisine évolutive d’inspirations métisses, résolument “arc-en-ciel”, reflet de son atypique et singulier parcours.

Pour un Noël gourmand antillais 

Filet mignon de porc “péyi” roussi et son jus “corsé à l’Antillaise” : la recette du Chef revisitée par Mitch Sellin !

Ses accompagnements 

Mousseline d’igname – Consommé de pois d’Angole et son “Vadé” croustillant de pois d’Angole, agrémentés de Chips d’igname.

Ses ingrédients

Oignons blancs, cives, persil, calichinon (graines à roussir), ail, piment végétarien, laurier, thym, jus de citron vert, sucre roux, huile de roucou, huile de tournesol, beurre doux, farine, œufs.

Pour votre Filet mignon de porc roussi 

Faites-le cuire à basse température (63 degrés) et à cœur.

Avec les chutes du filet mignon, préparez votre jus de porc caramélisé au sucre roux. Ajoutez-y les bouquets aromatiques. Mouillez à hauteur d’eau et laissez réduire. Assaisonnez à votre convenance.

Faites cuire à l’eau l’igname sélectionné.

Après cuisson, mixez au robot plongeur, ajoutez-y vos épices, une noisette de beurre doux et réservez à côté.

Pour votre Consommé de pois d’Angole 

Faites cuire les pois avec un bouillon de légumes rehaussé d’ingrédients dosés “à votre façon” : sel, poivre, ail, thym, laurier, bouquet aromatique, huile de roucou.

Gardez-en une partie pour le façonnage des “vadès” : mixez l’ensemble, ajoutez-y la farine de votre choix, 2 œufs et un peu de maïzena.

Faites “talchir” une alliance traditionnelle de cives, piment végétarien, ail, calichinon (graines à roussir), avec de l’huile de tournesol.

Mélangez le tout. Façonnez les vadès en forme de beignets creusés au milieu et laissez-les frire à la poêle – sans les quitter des yeux ! – jusqu’à l’obtention d’une texture délicatement croustillante.

Une fois votre plat dressé “à votre façon”, servez chaud.

Le dressage

Bon Appétit… et Joyeux Noël !

Texte : Daniel Rollé

Photos : Lou Denim

 

 

Konté pou on landemen ka vouè jou, racontez votre histoire pour de meilleurs lendemains

« Décrivez un moment important ou une anecdote que vous avez vécue ou observée durant les six derniers mois, en relation avec ces transformations et qui vous a fait vous sentir plein d’espoir ou au contraire plein d’inquiétude pour votre futur, le futur de votre quartier, de votre territoire… » Huit cents micro-histoires ont ainsi été collectées dans des quartiers prioritaires de trois territoires différents par l’Atelier Odyssée en Guadeloupe, le CIDEV en Haïti et l’association Saint-Martin Uni à Saint-Martin. Objectif : aider la société civile caribéenne à sensibiliser et mobiliser ses décideurs plus efficacement en faveur de la résilience climatique.

Plus d’infos sur : www.karayibklima.unite-caribbean.com/ecouter-comprendre-et-mobiliser-pour-la-resilience-climatique-dans-la-caraibe/

Le Gosier : pélicans en danger

Les nids de pélicans bruns et leurs juvéniles (Pelecanus occidentalis), si emblématiques du Gosier depuis des années, ont totalement disparu.

En 2016, on comptait plus d’une centaine de nids. Il s’agissait de la plus grande colonie de pélicans bruns des Petites Antilles. Découverte en 2007 par l’Association pour la Sauvegarde de la Faune des Antilles (ASFA), c’est un drame pour cette espèce protégée et menacée selon l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Depuis deux ans, la colonie a quitté ce site de reproduction. En cause, l’anthropisation du site. L’association Birds Caribbean, un réseau international engagé dans la protection des oiseaux des Caraïbes qui regroupe tous les ornithologues de la région Caraïbe, interpelle donc les autorités locales et nationales à agir au plus vite, en surveillant les zones de possible nidification et en sensibilisant la communauté locale. Le « Gran gosyè » est indissociable de la ville éponyme !

www.faune-guadeloupe.com

Texte : Véronique Brusini

Photos : Aurélien Brusini

Vive les métiers de la mer !

Voilà une formation soutenue par le Parc naturel marin de la Martinique (PNMM) qui ouvre sur les métiers de la mer, du tourisme durable et de la médiation scientifique. Tenté ?

Fin mai 2022, une réunion du Conseil de gestion du Parc naturel marin de Martinique s’est tenue à Fort-de-France. A cette occasion, les étudiants de la toute nouvelle formation « Diplôme Universitaire des métiers de la mer » ont présenté leur projet professionnel. Créée en 2001, cette formation offre deux année d’apprentissages. A Fort-de-France, l’ICEA, l’École de Formation Professionnelle Maritime et Aquacole (EFPMA) de la Trinité et l’Institut de Géographie et d’Aménagement de Nantes (IGARUN) coordonnent les enseignements de cette formation, appuyés par le service de formation continue du pôle Humanités de l’Université de Nantes. A l’issue de la formation, le diplôme est délivré par Nantes Université. L’économie bleue : des métiers d’avenir !

https://icea-edu.fr/formations/du-diplome-universitaire-des-metiers-de-la-mer/ 

Texte : Véronique Brusini

Photos : Aurélien Brusini

Les fonds marins à la loupe : V-REEF en action en Guadeloupe

Comme chaque année, une équipe de l’association V-REEF a sillonné les eaux de Guadeloupe afin d’ausculter les coraux des fonds marins.

«Route du Corail », telle est la dénomination de cette opération menée selon le protocole international de suivis Reef Check. Vous aussi, devenez biologiste marin pour une journée. Venez apprendre à observer le récif pour mieux le connaître, le protéger et aider à proposer des solutions. Vous aimez enfiler vos palmes masque et tuba et mettre la tête sous l’eau pour admirer les paysages sous-marins ? Vous êtes peut-être même plongeur… Nul besoin d’avoir des connaissances scientifiques pour devenir Eco Diver. Il suffit d’avoir la passion et l’engagement pour la sauvegarde de nos récifs et de nos océans. Chaque volontaire aura une mission bien définie (exemple : étude du Benthos, recensement des poissons ou des invertébrés …). La formation mise en place s’étalera sur une demie journée et fera l’objet d’une certification « Reef Check ». Les données que vous allez collecter seront intégrées à la base de données mondiale de Reef Check International. Ensemble, protégeons les océans !

www.facebook.com/vreef971/

https://www.reefcheck.fr

Texte : Véronique Brusini 

Photos : Aurélien Brusini

Là où poussent la canne et les hommes

Ramassage, Kann é Nonm, @Sandra Sulpice

« Kann é Nonm », c’est la nouvelle expo photo de Sandra Sulpice. Une immersion sensible au cœur des champs visible jusqu’au samedi 10 décembre au musée Saint-John Perse, à Pointe-à-Pitre.

Infographiste de carrière, Sandra Sulpice comprend très vite que l’image, les formes et les couleurs sont les outils qui lui permettront de retranscrire ses états d’âme et sa sensibilité. Elle explore la peinture, et épouse la photographie. Pendant trois ans, elle immortalise le travail que l’association A.M.E. (Action Mission Extérieure) mène en Haïti suite au tremblement de terre de 2010, puis décroche en 2015 un diplôme de technicienne audiovisuel à l’ESRA (École Supérieure de Réalisation Audiovisuelle) à Paris : le virage vidéo est pris.

Lors de ses voyages, Sandra expérimente « la patience, la faculté de garder ses distances et de s’approcher avec douceur des sujets afin de capturer des regards perdus, un sourire, une approbation, un échange, créer du lien, une complicité. » explique la photographe. Ainsi naît, chez elle, le goût de l’autre.

Montrer ce que les gens n’osent pas voir

Depuis 2019, Sandra Sulpice expose ses photographies. Une expo-hommage à nos aînés d’abord, à la médiathèque du Lamentin puis, du 5 mars au 9 mai dernier, elle participe à l’expo à ciel ouvert « Quand Sainte-Anne se raconte » organisée par l’association K’ARTayib, via des œuvres disséminées aux quatre coins de la ville dédiées aux personnages, femmes et hommes, qui animent et rythment le quotidien de Sainte-Anne par leurs activités, leurs histoires, leurs personnalités (retrouvez l’article en ligne : https://creola.net/fenetre-ouverte/quand-sainte-anne-se-raconte-une-expo-photo-ephemere-sur-les-facades-de-la-ville/)

Sandra Sulpice y trouve là encore une occasion d’étayer son travail sur l’humain, sujets  sociétaux à travers lesquels elle recherche le détail qui donne une dimension nouvelle à sa photographie. « Mon objectif ? Montrer ce que les gens n’osent pas voir, et faire réagir. » résume-t-elle. Avec l’exposition Kann é Nonm, la photographe va à la rencontre de ces hommes dont les silhouettes, depuis des siècles, jaillissent des champs.

Coutelas, Kann é Nonm, @Sandra Sulpice

« Après la maison, tu longes le terrain labouré sur ta droite, jusqu’au manguier, ok ? Tu verras une rivière. Tu passes sur le pont et tu poursuis la route bordée de canne à sucre, sur ta gauche.Toujours tout droit é ou ké tann nou ! » Il est 10h15. Me voilà seule, au milieu d’une végétation luxuriante. Les alizés caressent les feuilles des cannes et les font onduler, comme le mouvement des vagues de la mer. La chaleur est étouffante. Le chemin rocailleux et boueux que j’emprunte ne facilite pas une marche rapide. Alors mes pensées vagabondent et rejoignent les récits d’autrefois de papa Bolo, gonflés de souvenirs joyeux et douloureux à la fois des champs d’cannes, racontés quand il était de bonne humeur…

Après vingt minutes de marche, mon appareil photo à la main, je sais que je suis arrivée en entendant des voix et le bruissement des coups de coutelas sur la canne empaillée. Là, les tiges sucrées, couchées au sol, intensifient la lumière et le lieu est animé de rires, de « milans » , de « hon » à chaque coup de coutelas et même d’une radio essayant de se faire entendre dans cette cacophonie. Quelle ambiance !

Enfin, je me trouve au milieu de champs de canne où ne poussent pas seulement de la canne, mais aussi des hommes.

Pour certains, la coupe de la canne reste un métier dévalorisant, dégradant de par son histoire esclavagiste mais pour d’autres, c’est un travail noble qui symbolise la richesse du terroir et l’avenir. Travailler la canne, c’est renouer avec son identité, se réapproprier son héritage culturel. C’est aussi réhabiliter, humaniser cette profession.

Dans cette série de photos, alors que beaucoup s’exaltent devant le fruit de tant
de labeur, ce fameux « soleil liquide » comme disait Aimé Césaire, je veux mettre en exergue le dur travail d’hommes anonymes.
De la récolte au bouturage, en passant par le brûlage, la coupe de la canne à la force des bras, et le ramassage, tout est technique, réfléchi, calculé, organisé intelligemment. Le système de récolte mécanisé a débuté vers 1965
. Toutefois les gestes de ces hommes demeurent précis, rapides, kann ka volé an tout’ sens par leur puissance physique et leur dextérité !

Je vous invite à découvrir le courage et le savoir-faire des gens de la terre et également leur amour pour ces produits nobles qui sont la canne et le rhum… »

Sandra Sulpice

Brûlage, Kann é Nonm, @Sandra Sulpice

Où : Musée Saint-John Perse, 9 rue Nozière, à Pointe-à-Pitre.

Quand : du lundi au samedi de 8h à 12h30.

Texte : Julie Clerc

Photographies : Sandra Sulpice

 

Un air de fête

Des vacances, de la joie et des rires. Une longue respiration, une détente inspirante… Vous avez envie de vous faire plaisir et d’honorer votre corps. Alors pourquoi ne pas jouer avec les couleurs et les textures, vous enivrer de mariages d’étoffe imprévus et vibrer rien qu’au toucher ? Vous ne serez pas déçue par les nouvelles tendances lingerie, alliant couleurs pétillantes, lingeries confortables et sensualité.

 

Ensemble rouge Undiz (CC Milenis, Guadeloupe)

Nuisette LOVE noire : Etam (CC Destreland, Guadeloupe), Boucles d’oreille : Apparences, (Voie Verte, Guadeloupe)

 

 

Ensemble soutien-gorge rose, CorOsol (CC Milenis, Guadeloupe), Écharpe : Kiabi (Dothémare, Guadeloupe)

Bandeau wax Sharon Williams, Maré têt by Lucie, Ensemble soutien-gorge rose, CorOsol (CC Milenis, Guadeloupe)

Ensemble Kiabi (Dothémare, Guadeloupe) , Bijoux de pied mains et colliers : Apparences (Voie Verte, Guadeloupe)
Ensemble Kiabi (Dothémare, Guadeloupe), bijoux de pied mains et colliers : Apparences (Voie Verte, Guadeloupe)

 

Photos : Lou Denim

Styliste : Lucy Réunif