C’est un ouragan de malice entièrement voué au partage. Rencontre détonante avec Guy Ferdinand, chef cuisinier du Petibonum.
« Tornade, ouragan, cyclone »… Le parallèle est flagrant. Comme eux, le chef Guy Ferdinand inspire et aspire tout sur son passage : chaque nouvelle idée, chaque courant créatif, la moindre initiative locale propre à rendre notre monde meilleur. Et comme un ouragan, il souffle ce vent de folie régénérative, en perpétuel mouvement et remise en question, balayant les sarcasmes, pour ne garder que le meilleur en partage avec ses hôtes et son équipe soudée.
Un éclectisme revendiqué par une curiosité sans bornes, à l’image de son parcours atypique. Sorti du lycée Schoelcher, il s’enrôle dans la marine pendant sept ans et y termine « chien jaune », guidant les avions manoeuvrant sur le pont des porte-avions. Puis les bars, les boîtes de nuit, Saint-Tropez, deux ans chez Ricard avant d’ouvrir son premier établissement en Martinique.
« Pourquoi ce nom, Le Petibonum ? Pour créer une connexion entre le rhum – notre fer de lance – et une équipe. Et je suis fan d’Astérix ! J’ai ouvert Aquarium puis Babaorum et, depuis dix-sept ans, Le Petitbonum ! », lance Guy. Tous ont en commun la ligne de conduite du chef : « Faire kiffer les gens ! On a la chance d’être sur la plage du Carbet, ouverts sur la Caraïbe. Il faut rêver, marier des goûts, s’amuser ! Quand on est insulaire, ce qui change par rapport au continent, c’est la quête des autres. »
Sacré ‘Meilleur Chef de la Caraïbe 2021’ par le Caribbean Journal pour sa cuisine en continuelle évolution, Guy Ferdinand revendique une cuisine familiale, de terroir, aux antipodes des standards et des recettes immuables. « Moi, je travaille au doigt, au goût ; et le goût dépend du moment, de l’humeur. Cuisiner, c’est partager, c’est changer… C’est magique ! »
Et lorsqu’on lui demande s’il affectionne les produits locaux – qu’il utilise presque exclusivement -, sa réponse est sans appel : « Chaque fois qu’il y a un produit importé qu’on peut remplacer par un produit local, on le fait, en âme et conscience, parce que nous tenons à faire découvrir toutes les saveurs de notre patrimoine caribéen ».
Envie de voyager ? Ce 2e volet de « Straight From The Decks » propose un tour du monde de sonorités groovy, funky, latines et afro-caribéennes, compilation du Dj, producteur, beatmaker et dénicheur de pépites musicales : « Monsieur » Guts
Après cinq volumes des albums « Beach Diggin’ » puis du non moins solaire « Philantropiques », Guts nous gratifie de seize titres, comme autant de pépites tirées de ses derniers Dj sets, nous explique-t-il. De quoi vous emporter sur les dancefloors des quatre coins du globe en appuyant simplement sur le bouton play de votre sound system… En prenant soin, bien sûr, de monter le volume sans lésiner sur les basses !
Grand amoureux des musiques du monde depuis plusieurs décennies, Guts perfectionne au fil du temps et de ses voyages une incroyable collection de productions particulièrement diverses et dansantes venant d’Afrique, du Cap Vert, du Brésil, du Portugal, d’Amérique latine ou encore… des Antilles. Il faut dire que la musique de chez nous est d’une telle richesse qu’elle a toujours su ravir bon nombre de passionnés.
Sa discographie intègre donc, naturellement, de nombreux titres créoles provenant de Martinique, d’Haïti, d’îles anglophones telles que Trinidad et Tobago et bien sûr de Guadeloupe, avec notamment le « Pangua Zo Pile Moin » de Fred Aucagos, fondateur du groupe mythique Les Vikings de la Guadeloupe. (à retrouver sur BeachDiggin’ Vol.3 – Heavenly Sweetness – 2015).
Si sur le 1er volet de « Straight From The Decks » étaient présents Simon Jurad (La Perfecta) ou le Dominiquais Gordon Henderson (leader d’Exile One) avec son très funky « The Highest Bidder », ce 2e opus accueille le Martiniquais David Walters, connu entre autres pour ses morceaux « Kryé Mwen » et « Mesi bon dyé » – adaptation d’une prière du guitariste haïtien Frantz Casseus (album « Awa – Ya Basta » – 2006). Ou encore Jobby Valente, avec le titre « Mi Moin Mi Ou » qui à coup sûr vous fera chalouper dès les premières notes ! Jobby Valente est la chanteuse ayant rendu célèbre le titre « Disk La Reyé », au début des années 1970, un classique incontournable des Caraïbes. Vous l’aurez compris, voici un album à découvrir de toute urgence. Signé sur le label Heavenly Sweetness/Pura Vida Sounds, il est accessible surle Bandcamp du label ou sur les plateformes de streaming. Attention… déhanchement garanti !
Il y a un an, la crise sanitaire a fait naître le concept « Energy Days ».
by Cocozabrico
Des professionnels se sont réunis afin d’aligner le corps, l’âme et l’esprit autour d’un élément qui nous anime tous : l’Énergie.
Débutants ou affirmés sont invités à
découvrir, thérapies, d’ateliers,
massages, démonstrations, conseils et soins le temps d’un week-end en virtuel et en présentiel.
Joyce et Frédéric sont le binôme créatif à l’origine de cette toute première édition.
Ils répondent à nos questions.
§ Fréderic de Rayon2nergy, pourquoi créer un salon autour du bien-être ?
Le concept « Energy Days » a pour objectif de réunir en un même lieu des professionnels du bien-être, du mieux-être, de la beauté et de la santé autour des différentes thérapies Holistiques et alternatives.
Aujourd’hui, chacun se préoccupe de sa santé, de son équilibre personnel émotionnel et spirituel donc est de facto plus attentif et ouvert aux nouvelles offres de soins ou coaching dans ce sens.
§ Aqui se destine cette expérience ?
Cet événement est destiné à un public intergénérationnel initié ou pas.
§ Vraiment ? Trouverons nous des activités pour les enfants durant ces trois jours?
Le dimanche 28 nos petits sont aussi concernés par les « Energy Days » puisque des ateliers « yoga conte » leur est proposé par un professionnel formateur de yoga afin de les familiariser à des techniques d’apaisement et de zen attitude.
§ Joyce, représentante de Chrysalid’ Pourquoi avez-vous décidé de faire partie de l’aventure Energy Days ?
Sublim’ Bien – Etre Events- Chrysalid’ organisateur de salons et événements sous le thème de la beauté, de la santé et du bien-être a répondu à la sollicitation de Rayon2nergy pour organiser avec lui les « Energy Days » fort de notre expérience dans ce domaine et afin de mettre en exergue les compétences et savoirs faire de nos professionnels thérapeutes. Il s’agit de mettre en synergie les énergies de tout un chacun . Cela représente pour nous une autre approche du bien-être et du mieux- être.
§ Comment avez-vous sélectionné les différents intervenants ?
Les intervenants ont été choisis en fonction de leurs spécificités et leurs approches de
l’un ou l’autre des 4 éléments et de l’énergie qui est la leur.
§ Prendre soin de soi ça creuse ! Pourrons-nous nous restaurer sur place?
Comme sur tous les événements où les visiteurs sont amenés à passer la journée à travers les ateliers et les stands la restauration est aussi un instant de bien-être. Aussi un menu du traiteur Jean-Yves du petit-déjeuner au goûter est proposé le samedi 27 aux stagiaires et thérapeutes en présentiel a la villa FL’ et livré en contenant individuel.
Le dimanche 28 visiteurs et professionnels se délecteront de divers plats, grillades et jus locaux proposés par Jean Yves sur place.
Merci Joyce et Fréderic !
Un événement à ne pas manquer sur 3 jours. Le vendredi 26 mars : des conférences gratuites en ligne de 17h à 22h.
Le samedi 27 et dimanche 28 mars : des ateliers au plus près des professionnels en ligne et en présentiel.
Le dimanche 28 mars : venez découvrir l’espace des exposants-créateurs
Pour plus d’informations rendez-vous sur https://welcome.chrysalid972.com/ et sur @rayon_2nergy (Instagram)
Quand j’ai commencé à travailler en tant qu’infirmière, je me rappelle que mes collègues plus anciennes me disaient : « Tu projettes de faire du libéral ? fais ton gosse avant !”
Ou encore « Tu aurais dû faire ton enfant avant de commencer le libéral… »
Je n’ai jamais compris cette mise en garde, jusqu’à ce que je devienne moi même mère…
Je suis Audrey, infirmière depuis l’âge de 21 ans et mère d’une petite fille de 3 ans.
LES AUTRES EN PASSION
J’ai toujours su que je serai infirmière.
Ma mère disais que petite déjà je disais que je voulais faire un métier où je pourrai être les jambes de ceux qui ne peuvent pas marcher, et prêter mes bras à ceux qui n’en ont pas !
Mais la révélation s’est faite à l’âge de 8 ans, quand mon grand-père était hospitalisé et que je venais à son chevet.
Je voyais les infirmières, je les regardais prodiguer les soins avec admiration.
Et c’est ce que j’aime dans mon métier : prendre soin des gens. On est dans une société assez égocentrique. Etre infirmière c’est être tournée vers l’autre, faire passer l’autre avant soi.
Le contact avec les patients, leurs petites attentions, leur reconnaissance (parfois !) c’est pas grand chose, mais pour moi c’est la plus belle des récompenses et ça vaut tout l’or du monde !
UNE GROSSESSE SURPRISE
L’annonce de ma grossesse a été une surprise, un choc.
Je préparais mon retour en Martinique afin d’y exercer en libéral, le contexte était particulier, je n’étais pas prête, le père… encore moins.
J’étais perdue.
Et puis ma fille est arrivée…
J’étais heureuse, mais ça a été une période très très compliquée. J’ai fait un mini baby blues, juste après l’accouchement, et bien sûr, je n’ai pas vraiment pu profiter de ma fille.
Car j’ai eu un congé maternité, d’un mois !..
Je n’avais pas le choix. C’est comme ça quand on est infirmière libérale.
Qui dit profession indépendante, dit que si tu ne travailles pas, tu n’as pas de rentrée d’argent ! J’ai donc dû faire en sorte de reprendre le travail le plus vite possible.
J’ai dû laisser mon enfant avec ma maman au bout d’un mois de vie, et reprendre le boulot alors que j’avais encore des montées de lait !
C’était compliqué, mais dès le début je savais que c’est comme ça que cela se passerait pour moi, je savais ce qu’impliquait mon métier.
Cela ne m’a pas empêché d’avoir parfois des coups de mou :
Des fois, j’allais chez des patientes qui étaient en post-partum, je les voyais avec leur bébé, en congés maternité alors que moi, je pissais encore le sang!
C’était un peu stressant mais d’entrée avec ma fille, j’ai tenu à créer une relation où l’on aurait des liens très forts malgré la fréquente distance physique.
Il fallait faire en sorte que chacune de nous ne souffre pas trop de la séparation au quotidien. Nous avons dû trouver un équilibre.
J’ai mis en place toute une organisation afin de ne pas ressentir de culpabilité vis à vis de ma fille.
UNE GARDE ALTERNÉE
Je n’ai jamais réellement eu peur car j’ai une famille très soudée, je savais que je pouvais compter sur les grands-parents de ma fille.
Et je n’ai pas peur de demander parce que je sais que j’ai un boulot qui fait que je pars tôt je peux rentrer tard, je vais devoir dépendre des autres.
Les gens qui m’avaient dit en amont “Audrey si un jour, tu as besoin je suis là”, ils ont été là pour moi le moment venu !
Ma mère, pierre angulaire de cet équilibre
Et celle qui a toujours été là, c’est bien ma maman !
Je me rappellerai toujours de ce jour :
J’étais assise dans le jardin. Je fumais sous un manguier chez ma grand-mère. Oui je fumais. Je te cache pas que j’étais tellement mitigée, stressée, que je fumais, parce que dans ma tête, je n’allais pas garder le bébé. Jusqu’à la dernière minute je me suis dit “je vais avorter”.
Mais ma mère est arrivée, je n’oublierai jamais cette scène.
Elle m’a dit “je sais que tu réfléchis à le garder ou avorter, je ne te dirai qu’une phrase, elle fera son petit bonhomme de chemin et tu décideras de ce que tu feras : sache que si tu réfléchis par rapport à ton boulot, sache que je te ferai la promesse que je serai le père de ta fille. » (sous entendu: garde alternée)
Ca a été le déclic, au moment où elle m’a dit ça elle avait même pas fini sa phrase, j’ai écrasé ma clope, je lui ai donné le paquet et l’aventure commençait !
Ma fille a 3 ans et ma mère a tenu parole.
3 jours sur 7
Au final, je garde ma fille avec moi pendant mes jours de repos (3 ou 4 par semaine) et ma mère, les autres jours.
Au début, je la déposais tous les jours à 4h du matin, mais elle était désorientée.
Je me suis dit “je ne peux pas faire une méchanceté pareille à un enfant ! la faire vivre le même rythme que moi ! »Donc j’ai vite arrêté !!!
CRÉER UNE NOUVELLE NORMALITÉ
Ce qui me fait plaisir, c’est de voir que ma fille est aussi contente d’aller chez mamie, que de rentrer à la maison. Je ne suis pas dans sa tête, mais je n’ai pas l’impression qu’elle vive mal cette séparation.
Quand on lui demande « elle est où ta maman ?”, elle répond “Maman travaille, elle est allée acheter de l’argent”. Elle sait que je ne l’ai pas abandonnée !
Car très tôt j’ai tenu à lui expliquer les choses avec des mots très simples. Je lui ai expliqué que maman guérit les bobos, pas à l’hôpital mais qu’elle guérit les bobos dans les maisons, et qu’elle ne peut pas venir dans les maisons avec maman, elle doit rester chez mamie.
Dès le départ, je lui ai tout expliqué !
C’était tellement important pour moi quand j’ai eu ma fille, qu’elle ait le moins de séquelles possibles. Je ne voulais pas qu’elle me dise en grandissant “Tu n’étais jamais là”.
Je me suis dit que peut être en lui expliquant en amont ça pourrait améliorer les choses ! Peut-être ! Je ne sais pas, l’avenir nous le dira ! Je me dirai que j’ai essayé !
UNE COMPLICITÉ MÈRE/FILLE
J’essaye d’avoir des moments de qualité quand on est toutes les deux. Je planifie ma semaine pour passer de bons moments avec elle.
On fait beaucoup d’activités : cheval, plage, restaurant. Au resto, elle est assise avec moi, là elle se sent grande hein, elle est en face de moi, elle mange avec son couteau et sa fourchette !
Je l’emmène faire du shopping, mais je suis carrée, je lui dis “écoute maman a 50€ pour toi dans ce magasin, tu choisis ce que tu veux mais maman n’ira pas au delà »!
Oui elle n’a que 3 ans, mais elle comprend qu’il y a une limite de prix au moins (rires)
On fait à manger ensemble, de la peinture à condition qu’elle nettoie tout après ! Entre nous c’est donnant donnant, je lui fais plaisir et elle me le rend plutôt bien !
C’est vrai que par rapport à notre situation, je partage des moments plus forts avec elle, cela n’empêche que souvent en deux jours, elle a bien le temps de me gonfler! (rires)
FIÈRE
Ma fille si tu la vois, c’est un roc! Elle a déjà une force de caractère, une façon de te regarder, une façon de parler !
J’ai des copines qui me disent “Audrey ça, ça c’est le fruit de ton travail”, et d’une façon, ça me fait plaisir !
Je lui ai appris que quand tu tombes, tu te relèves. Si bien que même quand elle tombe en réalité, juste un regard entre nous, et elle comprend qu’elle peut se relever seule, qu’elle n’a pas forcément besoin de moi, car malheureusement je ne pourrai pas tout le temps être là !
Bien sûr il y a des gens qui n’aiment pas ma façon d’éduquer ma fille, j’estime que chacun éduque son enfant comme il veut et comme il peut.
Moi, j’ai éduqué ma fille de la manière qui me semblait la plus judicieuse pour qu’elle souffre le moins possible de mon absence, et pour l’instant cela semble fonctionner.
Etre mère et infirmière libérale, c’est beaucoup de contraintes. On ne fait pas ce qu’on veut comme on veut. Faire un deuxième enfant par exemple. J’aimerais avoir un petit garçon, mais ça demande une organisation.
Et puis, ce serait bien d’avoir de vrais congés maternité, avec les finances qui suivent afin d’être auprès de notre bébé sans être stressées.
Parce que les aides qu’on reçoit c’est n’importe quoi !
Le métier d’infirmière libérale est beau, mais parfois ingrat. C’est difficile de construire une famille, mais pas impossible, cela demande juste un peu (beaucoup) d’organisation !
Merci à Audrey, cette super-héroïne du quotidien pour son témoignage à cœur ouvert et sans langue de bois.
Aujourd’hui j’ai eu envie de donner la parole à mon amie Sarah. Pourquoi? Parce qu’elle souffre d’une maladie invisible…
Je souffre de narcolepsie (aussi appelée maladie de Gélineau), c’est un trouble du sommeil grave. Ça touche environ 0,026% de la population française. C’est une maladie tellement rare qu’un médecin m’a dit une fois en 2012 « ah ça existe vraiment je pensais que c’était une légende »!
LA NARCOLEPSIE
Cette maladie se traduit par une somnolence diurne et des accès de sommeil irrépressibles.
Bref je ne peux pas m’empêcher de dormir la journée et je dors très mal la nuit.
On voit souvent dans les films des personnes qui s’endorment d’un coup mais ce ne sont pas les seuls symptômes. Il y a aussi:
– les cataplexies (pour les narcoleptiques de type 1) à savoir de brusque pertes de tonus musculaire. Tu es là, tu rigoles un peu trop avec tes amis et bim tes genoux te lâchent c’est ça une cataplexie.
Ça marche aussi quand ton fils te fait sursauter, quand on t’annonce un décès, ça fonctionne avec toutes sortes d’émotions.
-les cauchemars,
– les 5 réveils par nuit ou un réveil à 3h du matin mais tu te rendors au moment où ton réveil sonne.
– l’ivresse du sommeil (tu ne sais plus où tu es, tu as des nausées, des vertiges, tu te lèves après 1h et 10 réveils)
– les paralysies du sommeil : tu te réveilles en sommeil paradoxal, tu ne peux plus bouger, tu as des hallucinations, tu vois et sens des choses (j’ai beau savoir ce que c’est, je ne m’y habitue pas j’ai toujours peur) et non ce ne sont pas des dorlis !
Moi, j’ai été diagnostiquée en 2010 après une année en médecine très compliquée.
Je suis arrivée en France motivée, mais déjà là mon cerveau n’a pas apprécié le changement de climat. Il faisait froid et sombre, l’automne et l’hiver ont été très difficiles.
Je dormais TOUT LE TEMPS, chez moi, en cours, dans le tram…PARTOUT.
J’ai commencé à faire énormément de cauchemars, à avoir des hallucinations, à ne plus savoir faire la différence entre les rêves et la réalité.
Je me suis renseignée sur internet et j’ai pris rendez-vous à la clinique du sommeil. J’ai fait des examens et le diagnostic est tombée : je suis narcoleptique !!!
Ouf je suis sauvée !
Ben en fait non la narcolepsie c’est à vie ! J’ai eu un premier traitement que j’ai pris pendant 9 ans qui fonctionnait très bien.
J’avais une vie plus ou moins normale, les nuits étaient encore un peu compliquées mais la journée je gérais, je pouvais faire, à peu près, tout ce que j’avais prévu.
Mais mon corps a dit stop, j’ai commencé à avoir beaucoup d’effets indésirables, j’ai dû l’arrêter. Maintenant je prends un autre traitement qui ne fonctionne pas…
UN QUOTIDIEN « EN SOMMEIL »
Cette maladie est un handicap au quotidien.
Je suis constamment épuisée. Toute la journée je lutte au travail pour ne pas m’endormir je prends des vitamines en plus mais rien n’y fait.
Le soir, je dois encore récupérer mon fils, faire le repas, vérifier les devoirs. Heureusement il est très autonome alors, les jours où je m’écroule à 19h , il se fait un sandwich ou un plat préparé. Le matin, il prend son petit déjeuner tout seul parce que j’ai du mal à me lever. Je suis souvent en retard au travail.
Combien de fois je me suis endormie avec un plat dans le four et me suis réveillée en panique avec de la fumée dans la cuisine ?!
On m’a appelée parce que je ne suis pas venue chercher mon fils à la garderie.
Je me suis retrouvée dans un village parce que je me suis endormie dans un bus (le suivant passait 3h après).
Et de l’autre côté je me sens coupable pour mon fils qui souffre de la situation, qui se retrouve à faire beaucoup plus que ses copains.
Alors le samedi je fais tout pour qu’on sorte même si je dois boire 10 cafés et rentrer faire une sieste entre deux.
Le dimanche je reste au lit pour récupérer, mais du coup on se parle à peine.
Et puis c’est lui qui me ramène mon petit déjeuner et des sandwichs au lit ou il réchauffe le repas de la veille.
Il est adorable.
Je n’en peux plus du bordel qu’il y a chez moi. J’ai toujours de la vaisselle à faire j’ai 3 mois de retard de lessive. (Sachant que mon lave-linge est tombé en panne et a été réparé un mois après le déconfinement).
Je dépends des bus. La garderie ouvre à 7h30 je commence à 8h. Tous les matins je suis en retard de quelques minutes.
Faire les courses est une souffrance, c’est hyper fatiguant pour un narco, rester debout à la caisse c’est le pire. Et je n’ai pas de carte d’invalidité donc…
Des fois j’ai envie de tout laisser tomber et rentrer en Martinique mais je ne peux pas conduire à cause d’une maladie de mon kératocône (une déformation de la cornée), ce qui bien sûr compliquerait ma vie là bas.
INCOMPRISE
Alors beaucoup ne prennent pas cette maladie au sérieux et pensent que je me plains pour rien. Mais mon stress est réel: j’ai un loyer à payer, un fils à éduquer et j’aimerais bien avoir une vie sociale, faire des activités pendant les vacances, ne pas être épuisée h24…
Au lieu de ça, je risque de perdre mon travail à cause de mes retards, je passe la moitié de mes vacances clouée au lit, je risque de brûler ma maison à chaque fois que je cuisine…
Très peu de personnes comprennent les conséquences de cette maladie. J’ai parfois droit à des petites remarques du style « les Antillais sont fainéants », c’est difficile.
Heureusement on a un groupe « Narcolepsie/Hypersomnie Idiopathique » sur Facebook et on réalise qu’on vit la même chose, on se soutient, on se donne des astuces et surtout on ne se juge pas.
Nous sommes nombreux à déprimer parce qu’on est incapables de faire le ménage, on culpabilise de laisser nos enfants seuls parfois, on se dit tous à un moment qu’on va démissionner parce qu’on ne tient plus.
Psychologiquement c’est très difficile d’être coincée au lit alors qu’on a énormément de choses à faire.
Le problème est aussi que cette maladie souffre d’un manque de reconnaissance de la part des institutions.
Les démarches à la Maison Départementale des Personnes Handicapées sont très longues et on se dit souvent qu’on va y arriver mais le fait est qu’on a besoin d’une aide ménagère.
On a besoin d’aménagements horaires. On a droit à des siestes au travail. Alors si vous êtes atteint de cette maladie n’hésitez pas à profiter de vos droits.
UNE VIE EN POINTILLÉE
Clairement je suis à bout. Je ne sais pas quoi faire. Parfois je suis en pleine forme ça dure quelques heures donc je me fais un programme et je dois tout annuler parce que mon corps en a décidé autrement.
Je ne peux rien promettre à mon fils. Moi qui aime m’organiser je ne peux pas.
J’ai peur de perdre mon travail parce que la nouvelle direction est très stricte et n’est pas du tout compatissante. Un matin sur deux je pense à démissionner mais je me demande si je vais réussir à payer mon loyer.
J’ai toujours voulu être infirmière mais j’ai dû faire mon deuil.
Aujourd’hui je souhaite travailler avec les personnes handicapées, j’aimerais bien faire une formation mais je ne pourrai pas la faire en même temps que le travail parce que je ne supporterai pas le rythme de vie trop soutenu.
Alors l’avenir semble encore flou.
DES NOTES D’ESPOIR?
Si j’avais une baguette magique, je retournerais au soleil je suis moins fatiguée aux Antilles.
L’idéal ce serait d’avoir un traitement efficace tout d’abord, puis un métier normal à mi-temps, un complément de salaire puisque je ne peux pas travailler plus, et une aide ménagère et pouvoir faire autre chose de l’énergie ménage que j’aurai « gagné »…
Je sais que j’ai peu de chances d’avoir tout cela, mais déjà si je pouvais avoir une reconnaissance de mes difficultés avec un statut de travailleur handicapé ce serait génial.
Malheureusement la MDPH est trop sévère en ce qui concerne les maladies du sommeil qui sont pourtant très invalidantes au quotidien.
Je voudrais aussi que les gens soient plus plus indulgents et compréhensifs, car tous les handicaps ne se voient pas
Cet article, c’est surtout mettre en lumière des souffrances invisibles et indicibles.
Donner la parole, c’est apprendre à faire preuve d’empathie et de tolérance. Et c’est déjà beaucoup.
Une crise sanitaire qui s’éternise, des confinements à répétition, l’année 2020 nous aura prouvé que nous sommes capables de changements de mode de vie radicaux. Quid de notre moral à l’aube de la période des fêtes ? Et comment vivre au mieux ces moments importants pour tous malgré les restrictions ? Carine Fleury, psychologue fait confiance à nos capacités d’adaptation.
Créola :Les blessures du dernier confinement se refermaient à peine, qu’un nouveau était imposé aux populations. Comment ce deuxième confinement a-t-il été vécu ? Carine Fleury :En mars dernier, les gens étaient sous le choc de l’épidémie, ils étaient prêts à faire des efforts, à collaborer, en pensant que tout allait se régler. Ils avaient pris leur parti, et ils ont, pour certains, réussi à faire preuve de créativité, de profiter de ce moment pour s’inventer une autre vie, etc. Mais dans ce deuxième confinement, on ne peut trouver aucune compensation. C’est comme si l’on nous avait dit : « on va vous demander un effort supplémentaire : vous pourrez travailler, mais on vous supprime tout ce qui est du domaine du plaisir. » Retour au travail, mais plus de sport, de cinéma, de théâtre, plus de liberté de circuler. On nous a demandé d’être productif, mais en nous ôtant la possibilité d’être ensemble, en accentuant la distanciation sociale. Avoir l’impression d’être pris pour des « machines à travailler » est assez violent.
C. : Quel est le pire dans ce confinement ? C.F. : Le manque de relations sociales, c’est évident. Les relations sociales, l’amitié, l’amour, soignent et guérissent. Leur manque rend malade.
C. : Les personnes se résignent elles, comprenant que leur santé est en jeu ? C.F. : Il y a de la résignation, mais elle est empreinte de colère refoulée. La colère fait monter les violences. Contre sa propre famille, avec pour certains la prise de conscience qu’ils ne la supportent plus. Ou dans la rue, lors de manifestations. Ou par des actes de désobéissance civile. Quant au télétravail, pour certains il risque également de déséquilibrer l’équilibre familial. Cette fausse acceptation -« en dépit de, à défaut de, je dois obéir » – incite le cerveau à ouvrir la porte aux virus, à développer des symptômes, des fièvres par exemple… Par ailleurs, lors du deuxième confinement, beaucoup d’informations contradictoires et incohérentes ont incité les gens à le prendre un peu plus légèrement et à moins le respecter. Cet esprit critique, voire rebelle est plutôt bon signe pour la santé mentale.
C. : Qu’il s’arrête début décembre ou qu’il continue, quel impact le confinement aura-t-il eu sur ces fêtes .
C.F. : On ressent une certaine impatience, un agacement, par rapport à l’incertitude sur la forme que prendra Noël cette année, fête familiale par excellence. La grande question sera : « Comment se rapprocher de notre famille ? ». Beaucoup de gens avaient pris des billets avec l’intention de partir en Métropole et se posent maintenant la question de partir ou pas… et inversement pour celles qui comptaient venir pour profiter d’un Chanté Noël, aujourd’hui compromis. Ce sera compliqué, mais les fêtes de Noël sont un moment très important. Les gens vont trouver les moyens de les fêter en respectant les directives. On est entré dans une ère numérique : les achats se feront par cette voie… les réunions familiales également… Ce sera un noël particulier. On vit dans la contrainte depuis plusieurs mois. Même si on s’embrasse moins, qu’on ne se réunira pas en grandes tablées, on se cantonnera à la famille nucléaire.
C. : L’avent noël, habituellement consacré aux préparatifs, est tombé dans le confinement, quelles conséquences psychologiquement ?…C.F. : L’incertitude engendre une certaine impuissance. On ne se prépare pas vraiment. Certains achats ont été fait précipitamment avant le deuxième confinement… d’autres seront peut être faits de la même façon si un deuxième déconfinement intervient… Mais ceci n’est pas le plus grave. Les gens sont prêts à fêter noël avec les moyens du bord. C’est une fête qui réunit les consciences. Les êtres humains ont des facultés d’adaptation qui leur permettent d’inventer des cadeaux, des plats savoureux, des sapins de noël… ce qui compte c’est l’amour entre les uns et les autres.
C. : Comment définirait on l’esprit de Noël ?… C.F. : C’est une période de joie, d’amour, d’harmonie familiale. Le moment de mettre les conflits de côté pour une soirée ou quelques jours. On essaie de pacifier. On partage le plaisir, de bien manger, de bien s’habiller, de voir le plaisir dans les yeux émerveillés des enfants, c’est la fête.
C. :Si frustration il y a, d’où viendra t’elle ? C.F. : La frustration est déjà présente dans le confinement. Faire la fête, cela fera du bien malgré tout.
C. : Certains solitaires ou personnes isolées n’aiment pas cette période déjà d’ordinaire, seront-ils plus ou moins impactés par cette période compliquée ? C.F. : cela sera peut être plus facile pour eux : tout le monde sera confiné ou en distanciation sociale. Ils seront sur le même niveau d’interdit, de règles. Peut être pouvons nous attendre plus de solidarité entre voisins à noël cette année car beaucoup de personnes sont isolées. Peut être observerons nous le développement d’un esprit solidaires entre personnes privées.
C. : Comment s’y préparer avec calme et sérénité ? C.F. : supprimer les informations, néfastes pour la santé mentale. Privilégier les plaisirs, ce qui vous fait du bien. Cuisinez, bricolez, jardinez. Remettez vous à jouer d’un instrument de musique, continuez à pratiquer régulièrement un sport à la maison (yoga, danse, vélo d’appartement…), bougez votre corps. Reprenez l’habitude d‘aller marcher… Bouger corporellement va contrebalancer cette frustration et cette colère. Méditer. Ecrire ses états d’âme. S’il le faut, n’hésitez pas à solliciter médecins et thérapeutes qui continuent à exercer.
Retrouvez Carine Fleury les lundis à 10h sur radio Martinique 1ère dans l’émission de Fédérika : « mieux vaut le savoir ».
Elles sont des milliers sur la Toile à rivaliser d’imagination pour nous offrir les meilleurs spots.Pour les fêtes de fin d’année, focus sur le compte Insta de l’une des filles les plus photogéniques de la Caraïbe, la sublime Jade.
A dix-huit ans et plus de 17 K d’abonnés, Jade est l’une des coqueluches des réseaux sociaux. Et ce bien avant que cette ravissante Guadeloupéenne se lance dans le mannequinat. Devenue modèle, elle poste sur son compte de sublimes photos d’elle, sources d’inspiration pour nombre de jeunes femmes caraïbéennes, en matière de looks et surtout de coiffures : afro, tresses, perruque… la belle joue sur tous les tableaux! Nos séries photos préférées ?
Celles où elle pose au naturel en jean et T-shirt blanc lovée dans un immense hamac, comme n’importe quelle jeune fille de son âge. Et, par contraste, la série hypersophistiquée en noir et blanc sur la plage de Grande Anse où sa plastique impeccable évoque celle d’une magnifique statue. Son compte Insta offre aussi des post rafraîchissants sur son enfance en Gwada qui témoigne de l’amour qu’elle porte à ses parents. Par ailleurs, Jade est une femme sensible et engagée qui relaie les appels aux actions humanitaires, au Soudan par exemple, ou revendicatives comme le mouvement Black lives Matter. Bref, une fille de son temps…
Créatrice de bibi, et coiffes prêtes à porter et sur mesure, Jessyca Arnaud est une amoureuse de l’élégance. Ses créations lui permettent de partager ce goût avec les femmes qui souhaitent les porter.
Jessyka Arnaud imagine, crée, donne vie à ses idées, ses inspirations ou celles de ses clientes, à qui elle propose des coiffes et bibis sur mesure. Porter une de ses créations, c’est partager son goût pour l’élégance, à sa façon simple et légère. « Le bibi peut finaliser une tenue toute simple comme un jean’s porté avec un tee-shirt et des baskets par exemple, cet accessoire, au même titre qu’un bijou ou un sac, donnera un look original et chic à la fois. » Porter un bibi (chapeau de petite taille, généralement placé sur le haut de la tête et maintenu à l’aide d’une pince) c’est, selon cette modiste, plus qu’un style, c’est un état d’esprit, reflété par le nom de sa société : L’Elégante by Jess.
Modiste autodidacte, c’est munie d’un CAP ET BTS esthétique-cosmétique, qu’elle a soudain une révélation, un déclic, une évidence qui la poussent vers la création de coiffes et de bibis. Une activité qui lui ressemble et qui lui réussit. Elle apprend seule les techniques et se lance : L’élégante by Jess est née.
Pour ses créations, Jessyka a plusieurs sources d’inspiration : la nature, la femme, la mode, ses propres envies… « Je crée ce que j’aurais aimé trouver en boutique si je cherchais un bibi à acheter. Je suis plutôt innovante de par le choix de la matière travaillée, notamment le bakwa que je modernise en l’utilisant comme base pour mes bibis. Où quand j’utilise des éventails pour en faire un bibi ou un traditionnel chapeau bakwa que je détourne en panier. »
Une âme d’artiste
La jeune modiste réalise ses créations à partir d’esquisses rapides, puis elle monte les garnitures : fleurs, plumes, perles… Ensuite, elle colle, teint, peint, coupe, découpe et assemble. C’est seulement une fois satisfaite du résultat obtenu que Jessyka met son ouvrage en vente. Elle précise bien que son activité est différente de celle d’une chapelière. « La modiste crée, confectionne, donne vie aux idées, à la différence de la chapelière qui vend des chapeaux et coiffes sortis d’usine. Généralement la modiste a un atelier/boutique. » Le sien se trouve pour le moment chez elle au Vauclin. La vente se fait via Instagram, mais elle projette d’ouvrir bientôt une boutique en ligne.
Ses clientes s’adressent à elle « pour tous les jolis moments de la vie (mariage, anniversaire, baby shower, baptême…) ou tout simplement par envie d’être élégante, différente, originale. » Ses créations s’adressent à toutes les femmes. A travers ses créations, Jessyka exprime sa fibre artistique. « Je donne libre cours à mon imagination. Je crois que j’ai toujours été attirée par la mode, l’art et de ce fait j’ai dû développer mon âme d’artiste. »
Sa journée :
5h30, réveil, prière et dégustation de ma tasse de thé vert/menthe préparée par mon mari ?.
5h45,réveil des enfants.
6h, préparation du petit déjeuner.
6h50, départ pour le collège et le lycée.
7h50-8h, retour à la maison et deuxième tasse de thé (lol) moment où je réponds aux mails, messages, je fais un tour sur Insta.
9h30, direction l’atelier pour créer ou finaliser un bibi en cours.
12h, déjeuner et thé.
À partir de 13h, je quitte la maison pour mes livraisons ou bien je pars faire des achats de fournitures, ou bien je me rends à la poste pour les expéditions, ou encore mes rendez-vous professionnels.
15h45, je récupère les enfants. Et je prépare leurs goûter, les aide à faire leurs devoirs, et on enchaîne sur le dîner.
21h, couché des enfants.
Dernière tasse de thé avec mon livre du moment puis vient l’heure du sommeil entre 21h30 et 22h.
Ses secrets pour garder la pêche : Le thé, les pensées positives, le repos et l’organisation.
Son temps libre ? « Je pâtisse, je couds, je lis, je profite de ma famille, je prends des bains de mer. »
On a tous besoin de vacances, on a tous besoin de souffler et j’ai besoin …de Sainte-Lucie.
Ouais sauf que cette année Sainte-Lucie est juste à côté de moi et c’est « tou an bap manman » pour s’y rendre! (expression de ma mère…)
Sainte-Lucie c’est ma vie, et là ça fait deux ans que j’y suis pas allée. Tu comprends ma souffrance?!
Je pète les plombs, dès que je suis dans le sud je vois Sainte-Lucie au loin et je saoule mes amis en mode « tu vois si tu te concentres bien, tu vois Sainte-Lucie. »
Et l’autre jour j’étais sur les hauteurs de Case Pilote, c’était la nuit, et on voyait Sainte-Lucie et avec les lumières…
Bref, je craque ok!
Sainte-Lucie c’est ma vie.
L’EMBARQUEMENT
L’expérience de Sainte Lucie commence dès …le port de Fort-de-France! c’est un délire le truc.
C’est un univers parallèle. Les gens font la queue de manière anarchique, des mamans sont allées faire des courses et reviennent avec toutes sortes de choses: fer à repasser, séchoirs, packs de yaourts..!
J’adore!!!
RAVINE POISSON
Ravine Poisson c’est mon fief, mon ter-ter, bref c’est là que je séjourne.
C’est la campagne à 20min de Castries, y’a que des maisons et plein de petites boutiques…et une rivière pas trop loin…
C’est calme, enfin, y’a des chiens qui aboient à minuit et qui finissent par réveiller un coq, qui chante, et qui réveille tous les autres coqs des environs…à minuit!
Voilà c’est Ravine Poisson!
TCHAINY
Tchaïny c’est le pote de mon père, c’est lui qui… habite à Ravine Poisson #cqfd!
Mon père l’a rencontré à l’époque, dans les 70’s, il était chauffeur de taxi, comme dab mon daron a tapé la discute avec lui, ils sont devenus amis, Tchaïny est venu en Martinique, ils ont fait les 400 coups et puis (à l’îlet La Grotte et compagnie), ils se sont perdus de vue (à l’époque y’avait pas de Smartphone, tu perds ton répertoire, tu perds le contact pour toujours).
Bref mon père a fini par le retrouver et depuis, on squatte chez lui. Et lui et sa femme, ils adorent ça, qu’on squatte chez eux!
En plus ils ont agrandit leur maison (alors que leurs gosses ont déjà leur foyer mais c’est Sainte-Lucie tu connais) et nous ont dit qu’on peut venir lè nou lé!
Bref Tchaïny et sa femme Ursula, c’est des amours! Ils te mettent trop bien.
Ursula me fait le petit déjeuner que j’adore: oeufs brouillés saucisses sauce ketchup-oignons (cherche pas à comprendre), pain ste lucien (le rond là), beurre (bon margarine, la seule margarine que j’arrive à manger d’ailleurs)!!
Elle fait même les ourlets de mes robes!
Et elle me raconte les derniers milans du quartier, et on boit le thé en matant le journal, et Tchaïny me dit que Sainte-Lucie c’est dangereux et que y’a que des meurtres, que la semaine dernière ils ont encore tué quelqu’un et que je devrais faire attention quand je sors seule et tout!
#love
LA FRIDAY NIGHT
voila pourquoi je veux revenir en vrai, pour la Friday Night en mode sans manman sans papa!
J’ai eu l’occasion de la faire une fois, l’ambiance est tellement bon enfant, l’énergie, les gens… c’est …frais!
Epi le manger!!! Les gars m’avait donné du Marlin manman!!!
THE FOOD
Les caribéens anglophones et la nourriture c’est un délire! C’est des oufs!
Tout c’est sauce bbq, cheddar, mayonnaise Hellmann’s, jus en poudre, et poudres d’assaisonnement qui rendent la nourriture jaune fluo!!
Epi les gars adorent te donner des gwo bidim zasièt manjé! Viande, mac and cheese, coleslaw, fig salad (ti nain, morue, jardinière de légumes, et beaucoup de mayonnaise)
Bon moi les plats typiques comme ça pour pas cher, fais maison, je kiffe!!
MARIGOT BAY
Non mais le simple fait de prendre la tite navette pour traverser le channel, c’est bon!
Le paradis ok!
Bref mon but, c’est finir dans cet hôtel!
LES TAXIS
Sainte- Lucie c’est spécial hein!
Déjà, si tu n’es pas Sainte-Lucien, tu ne peux pas conduire à Sainte-Lucie. Ou kay mô!
Seul moyen efficace, prendre le taxi. Sauf que les taxis c’est … une expérience sociologique!
Le nombre de places est illimité. Cela veut dire que si il y a un nouveau passager, tu dois te contorsionner pour le laisser entrer.
Ensuite c’est comme tous les taxis de la Caraïbe, la musique y joue trop fort et les mecs manquent de te tuer à chaque virage.
Tu as l’impression que tu vas mourir, mais tu ne meures pas. C’est ça le truc.
LE CINÉ
Le cinéma là bas a pété ma tête, pourquoi? Pour le manger bien sûr!
C’est pas chez nous où on te propose que du pop corn, un pot de Haagen Dazs et des chouchous… Non je suis d’accord avec les produits PIL tout’ bèt je dis oui! Mais quand je vais regarder un film de 2h j’ai besoin de plus de GRAS ET DE SUCRE!
A Sainte-Lucie tu as du popcorn, des hot dogs, des sinobols, des nachos, tu as même un plateau pour poser ton manger, un plateau!
THE PEOPLE
Déjà les Sainte-Luciens sont gentils avec moi.
Je sais pas si ils sont gentils quand je suis pas là, mais quand je suis là ils sont gentils!
Ils tapent la discut avec moi oklm! J’avais fait la connaissance d’un gars, Joseph, il m’avait accompagné à Rodney Bay à pied, il a discuté avec moi, à la fin je lui ai dit « vasy je vais manger au resto come with me »! Je mangeais pas seule et j’améliorais mon anglais #sugarmama
L’ATMOSPHÈRE
Ste-Lucie c’est Narnia! Il se passe des trucs chelous wesh! Genre chez nous, dans les ronds points y’a des fleurs ou des statuts, ben à Ste-Lucie dans les ronds points…Y’a des bœufs! Des bœufs qui broutent l’herbe du rond point!
T’es déjà dans l’ambiance!
J’adore quand le dimanche y’a de la grosse country music partout dans le quartier!
J’adore les maisons avec le style anglais! D’ailleurs chaque année, les maisons deviennent de plus en plus grande. On passe d’une case à un château ouesh (à coups de crédits hein)! C’est des pokémons les trucs!
Et puis je kiffe la vie de quartier. T’as des tites boutiques partout, ça crée de l’animation. Le soir les gars se posent avec une bière Carib, ils se font un barbecue et jouent au domino bô chimen an!
Ste Lucie c’est vraiment mon île de cœur. Dès que ça va pas trop, boum, direction Ste-Lucie pour souffler!
J’ai vais souvent seule d’ailleurs!
Et puis ça remet un peu les idées en place, quand on voit comment ils vivent, ils se débrouillent comment ils évoluent aussi.
Un peu de rêve et de légèreté sous le sapin avec ce superbe livre d’art « Tout sur la mode ».
Du kimono japonais au sac Kelly de la maison Hermès, en passant par les perruques de Marie-Antoinette, le kilt écossais, les tailleurs de Savile Row, le poncho sud-américain, les robes du soir de Jeanne Lanvin, l’éclosion du sportswear, le tailleur Chanel, le glamour des années 30 ou les Sapeurs du Congo… cet ouvrage nous plonge dans l’univers de la mode toutes époques et tous pays confondus. Soit deux millénaires de mode illustrés de 1600 photos et dessins, sans oublier la bio des grands couturiers (St-Laurent, Chanel, Balenciaga, Alaïa, Issey Miyake…) et surtout, pour les fashionistas, plus de 150 pièces iconiques analysées, parmi lesquelles bien sûr le fameux tailleur pantalon Yves St-Laurent ou la robe Courrèges. De quoi nous donner de l’inspiration pour nos tenues de réveillon.
« Tout sur la mode, panorama des mouvements et des chefs-d’œuvre », Flammarion, 2020, env. 30 €